accord
entre l’abbé d’Ainay et les Frères
pontifes de Lyon,
au sujet de la chapelle du Pont du Rhône
1185
Jean, par la grâce
de Dieu l'humble prêtre de la primatiale Eglise de Lyon, légat du Siège
apostolique, à tous ceux à qui ces écrits parviendront, salut dans le Seigneur.
Les gens
d’aujourd’hui et de demain sauront que la controverse soulevée entre l’abbé d’Ainay et les Frères du Pont au sujet de la chapelle
construite sur la rive du Rhône s’est achevée en notre présence de la façon
suivante :
+ pour une décennie à partir de la prochaine fête de la
Nativité du Seigneur, par concession de l’abbé et du couvent de la communauté
d’Ainay, sans gêne pour quiconque, la chapelle doit
rester là où elle se trouve ;
+ la décennie écoulée, à la vigile suivant la Nativité du
Seigneur, elle doit être déplacée de là par les Frères du Pont ;
+ les Frères du Pont doivent verser à l’abbé d’Ainay, pour prix de la location, quatre sols de monnaie
lyonnaise, à verser chaque année, tant que la chapelle sera ici, ce même jour
jusqu’au temps fixé ;
+ quant à nous, l’établissement d’un chapelain pour célébrer ici même concernera soit un frère du
Pont soit à un autre que nous estimerons idoine ;
+ doit participer à
cet établissement le chapelain de Saint Michel qui, s’il le veut, pourra avoir
à ses côtés des moines d’Ainay, afin que, en leur
présence, celui qui sera proposé à cet établissement assure entre les mains de
l’archevêque que, si tombait entre ses mains une offrande des paroissiens de
Saint-Michel quand il célèbre la messe, il la remette aussitôt de bon cœur au
chapelain de la dite communauté ;
+ quiconque, n’importe quand, sans tenir compte des limites
entre les paroisses, voudra apporter une pieuse contribution à l’Œuvre du Pont,
qu’il la dépose dans le tronc affecté à cela ;
+ les Frères du Pont, aussi longtemps qu’ils resteront ici, et
leur maisonnée, percevront les droits paroissiaux du prêtre de
Saint-Michel ;
+ et s’il arrivait que l’un d’eux soit malade ici même, il
recevra de ce dernier pénitence et viatique, s’il ne survenait pas qu’un tel
besoin faille être pris en charge par le prêtre de la chapelle, et à ce
moment-là, s’il a reçu une offrande de quelqu’un souffrant ce besoin, il la
restitue au chapelain souvent dit ;
+ si un mourant a une propriété qu’il voudrait laisser à la
communauté d’Ainay ou de Saint-Michel, que celles-ci
l’aient sans objection ;
+ de plus, s’il arrivait qu’un des Frères du Pont ou de leur
maisonnée meurt ici, il sera inhumé seulement auprès de l’Eglise Saint-Michel,
ou dans le cimetière d’Ainay si de son vivant il l’a
choisi ;
+ il sera libre aux Frères du Pont dans la décennie, ou
celle-ci écoulée, de transporter la chapelle dans une autre paroisse quand ils
voudront.
Donné de la main du
notaire Geoffroy, en l’année de l’Incarnation du Seigneur 1185.
Et, pour que cette
disposition reçoive une plus grande solidité, nous faisons apposer sur la
présente charte tant notre sceau que celui de notre chapitre.
NOTES
Jean : Jean BELLESMAINS,
archevêque de Lyon de 1182 à 1193
Saint-Michel : paroisse de
la presqu’île
DOCUMENTS
- GUIGUE
Marie Claude, 1867, Obituarium Lugdunensis ecclesiae: nécrologe des personnages illustres et des
bienfaiteurs de l’Eglise métropolitaine de Lyon du IXè
au XVè siècle, pp.178sq
- voir notice sur l’Œuvre du Pont