Congrégation de
l’Adoration Perpétuelle du Sacré-Cœur de Jésus
1824
En 1783 Caroline Boudet naît à Lagnieu (Ain). En 1800
elle épouse M. Choussy de Grandpré. En 1813 elle devient veuve ; elle
est sans enfant. Elle consacre alors sa vie aux œuvres de charité.
En 1821 (1820), soutenue par l’abbé Léonard Furnion
(1781-1846), de la Société des Missionnaires des Chartreux, elle fonde l’Ordre de l’Adoration Perpétuelle du Sacré-Cœur de Jésus qui
se consacre à l’adoration perpétuelle (jour et nuit) du Sacré-Cœur et à
l’éducation des jeunes filles modestes. Elle prend le nom de Mère
Jeanne-Françoise de Jésus.
Elle installe sa communauté dans la Chartreuse du Lys
Saint-Esprit que les Chartreux avaient quittée lors de la Révolution. Sont
construits des bâtiments et une chapelle. Le lieu est connu sous le nom de
« Sacré-Cœur des Chartreux » (38 rue Pierre Dupont).
Elle recommande à ses sœurs la vertu d’humilité qui va
de pair alors avec le culte du Sacré-Cœur de Jésus « doux et humble de
cœur » (Mtt 11/29) :
Mes enfants, il n'est pas possible de faire des progrès
dans la perfection sans l'humilité, parce que cette vertu est la pierre de
touche de la vraie sainteté. Le bon Dieu aime à travailler sur le néant. Dès
que l'on s'estime soi-même, que l'on se croit quelque chose, le secours divin
s'éloigne et nous laisse à notre misère. O mes enfants, demandons bien souvent
au Cœur de Jésus la connaissance et le mépris de nous-même. Disons fréquemment
dans la journée : Cœur de Jésus, souverainement humble, anéantissez mon orgueil
! Mon Dieu, faites que je me connaisse, pour me mépriser et que je vous
connaisse pour vous aimer ! Jésus, doux et humble de cœur, ayez pitié de moi !
…
Avant tout, mes enfants, il faut que vous soyez fondées
en humilité. C'est la vertu par excellence du Sacré-Cœur de Jésus. Sans elle,
nous ne pouvons nous approcher de lui avec confiance, ni avoir part aux faveurs
de son amour. Combien ne doit-elle pas nous être chère, puisque, par la divine
miséricorde, nous sommes ses Adoratrices, appelées à le contempler nuit et jour
et surtout à l'imiter !
(in CRISTIANI, 1932)
En 1824 sont
reconnus les statuts de la Congrégation des Religieuses de l’Adoration
perpétuelle du Sacré-Cœur, appelée aussi Institut de
l'Adoration perpétuelle du Sacré Cœur de Jésus. Son but est de « réparer les fautes commises par les
pécheurs, donner l’éducation et l’instruction chrétienne aux jeunes
filles ». Plusieurs autres congrégations vouées au Sacré-Cœur naissent
à cette époque, comme la Congrégation des Religieuses des Sacrés-Cœurs de Jésus
et de Marie, consacrée elle aussi à l’adoration perpétuelle, fondée à Larajasse
(Rhône) cette même année.
En 1827 elle décède à Lyon.
La congrégation ouvre des établissements en France (Grandis,
Montpellier, Alès), en Italie (Padoue, Brescia), au Canada, en Espagne (Barcelone), en Angleterre, en Suisse (Genève), au
Mexique… La Maison généralice se trouve maintenant à Rome.
En 1997 l’établissement de Lyon fusionnera avec
l’Ecole de La Salle, toute proche.
En 1875, des anciens élèves des écoles primaires paroissiales fondées à
Lyon par Jean-Baptiste de La Salle se réunissent chaque dimanche en un
« Cercle Scientifique » ; ils se constituent en
« Association des Anciens Élèves des Frères » (des Ecoles
Chrétiennes). En 1880 l’association ouvre une école professionnelle
d’enseignement général et technique pour former des enfants de familles
modestes aux métiers du tissage, de la mécanique, de la menuiserie, de la
chimie et de la physique… ; celle-ci est connue sous le nom d’Ecole de La
Salle.
DOCUMENTS
- CRISTIANI
Léon, 1932, Une Lampe devant
l’Hostie ! Mère Jeanne-Françoise de Jésus, fondatrice de l’Institut de
l’Adoration perpétuelle du Sacré-Cœur de Jésus (1783-1827) ; recension
in Revue d’Histoire de l’Eglise de France, 1933, pp.260-261
- MARTIN Jean-Baptiste…, 1909, Histoire
des églises et chapelles de Lyon, Tome 2, pp.384-385
- site
des Anciens
La Salle Sacré-Cœur Lyon
- voir
notice sur la Société
des Missionnaires des Chartreux
g.decourt