le pape Adrien IV à
Héracle au sujet de la primatie
1154
Adrien, évêque,
serviteur des serviteurs de Dieu,
au vénérable frère
Héracle, primat de Lyon, et à ses successeurs qui prendront sa place de manière
régulière,
à jamais.
Lorsque l’Eglise
est conduite avec le secours de Dieu, c’est alors qu’elle repose en paix
sereine et douce. Quand à chaque Eglise est rendu son droit, ce qu’elles sont
reconnues avoir possédé avec raison depuis les temps anciens leur est confirmé
par le Siège apostolique.
C’est pourquoi,
vénérable frère en Christ Héracle, archevêque, répondant à tes prières, nous
confirmons à toi, et à travers toi à l’Eglise de Lyon, l’honneur de la
primature sur quatre provinces des Gaules, à savoir de Lyon, Rouen, Tours et
Sens, à l’exemple de nos prédécesseurs Grégoire VII d’heureuse mémoire, Urbain,
Calixte, Pascal, et d’autres pontifes romains.
Nous décidons que
tout ce qui appartient à l’Eglise de Lyon, ou à ta maison épiscopale, est à
présent propriété de ta fraternité avec raison et ce que dans le futur, par don
de Dieu, vous aurez pu acquérir, de manière juste et régulière, demeurera
fermement acquis à vous et à vos successeurs.
Nous décrétons donc
qu’il n’est permis à absolument personne de venir mettre le trouble
inconsidérément dans cette Eglise ou ses possessions : enlever et garder
des biens prélevés sur la maison épiscopale, la mettre en pièces, l’épuiser par
d’inconsidérés mauvais traitements, mais tout doit être entièrement gardé et
profiter tant à vos besoins qu’à ceux des clercs et des pauvres. Sauve en
toutes choses l’autorité du Siège apostolique.
Si donc dans le
futur quelque personne ecclésiastique ou séculière, connaissant ce texte de
notre institution, tentait de lui contrevenir inconsidérément, si elle ne
s’amendait pas après le troisième avertissement par une réparation convenable,
qu’elle soit privée de sa dignité de pouvoir et d’hommage, qu’elle sache
qu’elle est accusée par le jugement de Dieu pour l’injustice commise, qu’elle
soit éloignée de très saint corps et sang de Dieu et Notre Seigneur Jésus
Christ, et soit soumise au jugement final à la punition sévère.
Aussi à tous les proches serviteurs de cette Eglise soit la paix de Notre Seigneur Jésus Christ jusqu’à ce qu’ils perçoivent ce fruit de leur action et trouvent auprès du juge sévère les récompenses de l’éternelle paix. Amen
Moi Adrien, évêque de
l’Eglise catholique
Moi Guy, son
cardinal diacre de Sainte-Mari-au-Portique.
Moi Guy, cardinal
prêtre de S.Chrysogone.
Moi Ubald, cardinal
prêtre tt. de Sainte-Praxède
Moi Ildebrand,
cardinal diacre de S.Eustache.
Moi Ottomanus,
cardinal prêtre tt. Sainte-Cécile
Donné à
Saint-Pierre de Rome,
De la main de
Roland, cardinal prêtre et chancelier de la sainte Eglise romaine,
Le 7 des calendes
de janvier, indiction 3, en l’année de l’Incarnation du Seigneur MCLIIII, et en
la première année du pontificat du seigneur pape Adrien IV
NOTES
7 des calendes de janvier : 26 décembre
tt : titulatus, titulaire
signature
et sceau suivent ce texte
TEXTE LATIN
-
1644, Conciliorum.
Ab anno MLXXIII ad annum MLXXIII, tome 26
-
1701,
Recueil
de quelques-unes des principales pièces produites au procès
- 1734, Bullarum,
privilegiorum ac diplomatum Romanorum Pontificum amplissima, tome 2
- 1806, Recueil
des historiens des Gaules et de la France, tome 14
- MONTFALCON Jean
Baptiste, 1855, Lugdunensis
historiae monumenta
- voir notice sur HERACLE