charte de fondation du prieuré de Beaulieu
1115
Fondation du Prieuré des Religieuses de Beau-lieu en
Roannais, de l'Ordre de Fontevraud,
du consentement et autorité d'Humbaud, archevêque de
Lyon,
qui donna et assura audit lieu (lequel auparavant
s’appellait Mont-Chotard) le nom de Beau-lieu.
Cette Charte de laquelle j’ai pris communication des
archives dudit Prieuré qui est une des plus anciennes maisons religieuses de
l'ordre de Fontevraud et des plus magnifiques et considérables du pays de
Forez, doit avoir été passée au commencement du Pontificat de l'Archevêque
Humbaud qui monta sur le Siège de Lyon l'an onze cent dix-sept, vu que dès l'an
onze cent quinze, il se fit déjà un premier projet de la fondation de ce
Prieuré, dont il se trouve un acte aux mêmes archives daté de cette année-là ;
de sorte que celui-ci est comme l’autorisation et confirmation du premier tant
par le Prélat Diocésain que par les autres personnes intéressées pour le
temporel. Voici le contenu de cette charte.
Qu'il
soit connu de tous en lisant le présent écrit
que le seigneur Bon-Par et son
épouse Tubella, et ses frères seigneur Chotard, archidiacre, et Theodard,
chamarier de Lyon, ont donné à Dieu, à la Sainte Vierge et aux religieuses de
Fontevraud le mont Protardum qui a été
surnommé par le seigneur archevêque
Humbaud Beau Lieu, avec la
louange et l’approbation dudit archevêque, le
consentement du comte seigneur Guy,
le consentement du seigneur chevalier Arthaud, le seigneur du Château Saint-Haond cédant le droit de justice,
etc. ; ils accordent à ces religieuses tout droit qu’ils avaient ici tant en propriétés allodiales qu’en droits de corvées
et gardes, etc., selon la coutume des autres personnes qui habitent dans la Région Roannaise etc., aussi droits de chasse, pêche, garenne ou construction de colombier, de
sorte que nul ne puisse sans le consentement
des mêmes religieuses moudre dans
un moulin, cuire au four
à pain ou fouler au pressoir.
De
plus le seigneur Ponce, abbé d’Ainay, leur a remis tout ce qu’il
avait de droit en ce lieu, en
vertu de son prieuré de Riorges, tant dîme que
droit de propriétaire, ou soutien
d’Eglise, casuels et
sépultures ; acceptant en compensation un autre
champ libre et franc de ces religieuses, avec tout
droit de ce champ dit de Vergnole.
De plus
Dame Sybille, comtesse de Beaujeu, donna la dîme de Boschan et de Trambouze,
et le seigneur Montmorillon donna la dîme de Gambert et de Bagnolet.
DOCUMENTS
- LA MURE Jean Marie (de), Les
Antiquitez du dévot prieuré des dames religieuses de
Beaulieu en Roannais, éd.1654
- LA MURE Jean Marie
(de), Histoire
ecclésiastique du diocèse de Lyon…, pp.299-301, éd. 1671
- Voir les notices sur le
Prieuré
de Beaulieu, le Prieuré
de Riorges, les églises
et chapelles dans le Roannais