musée du diocèse de lyon

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indulgences de Clément VII

1384

 

 

 

 

 

Clément, évêque, serviteur des serviteurs de Dieu,

à l’ensemble des fidèles du Christ qui liront les présentes lettres,

salut et bénédiction apostolique.

 

Alors que Celui de qui vient le présent de son abondante bonté excède les mérites de ceux qui l’implorent et exauce leurs vœux bien au-delà de ce qu’ils méritent pour être servi par ses fidèles d'une manière digne et louable, pourtant nous n’en désirons pas moins rendre le peuple agréable au Seigneur, et, partisan de bonnes œuvres, nous envoyons comme présents, à notre tour, indulgences et rémissions aux fidèles pour les combler en devenant plus proches de la divine grâce.

 

C’est pourquoi, comme nos fils aimés, les consuls et la commune de la cité lyonnaise, expliquent vouloir fonder et construire une chapelle sous le vocable du Saint-Esprit près de la porte du pont du Rhône de cette cité, et que ce pont a le plus grand besoin d’une coûteuse reconstruction, désirant que cette chapelle soit pourvue de ressources suffisantes pour être fondée et construite, comme dit ci-dessus, et que les fidèles du Christ affluent plus volontiers vers elle pour prier et prêtent leur concours et leur aide plus promptement pour la construction de la chapelle et la reconstruction du pont,

 

parmi ceux qui, mettant leur confiance dans la miséricorde du Dieu tout puissant et l'autorité de ses saints apôtres Pierre et Paul, se voient rendus plus libres par le don de la céleste grâce, tous ceux qui, ayant vraiment fait pénitence après confesse, auront rendu une dévote visite à la dite chapelle chaque année et prêté leur concours à cette construction et à cette reconstruction, comme dit ci-dessus, lors des fêtes de Pentecôte et de la Sainte-Trinité, lors des six jours suivant immédiatement la dite fête de Pentecôte, lors des autres jours de toute l’année,

 

ceux-là, nous les dispensons avec miséricorde :

-      des peines et châtiments de sept années et sept fois quarante jours, pour avoir visité la susdite chapelle et prêté leur concours, comme dit ci-dessus, lors de chacune des fêtes,

-      de trois années et trois fois quarante jours, lors des six jours suivant immédiatement la dite fête de Pentecôte,

-      de cent jours, lors des autres jours.

 

 

Donné en Avignon, le 3 des ides de janvier, en la sixième année de notre pontificat.

 

 

 

 

 

 

Clément, évêque, serviteur des serviteurs de Dieu,

au fils aimé abbé du monastère d’Ainay de Lyon,

salut et bénédiction apostolique.

 

L’attachement loyal que les fils aimés, les consuls et la commune de la cité lyonnaise, nous portent, à nous et à l’Eglise de Rome, mérite que nous laissions venir à notre gracieuse oreille leurs demandes, surtout celles qui touchent au salut des âmes.

 

C’est pourquoi, du moment que le pont du Rhône de la dite cité a besoin, comme le contenait la demande qui nous a été récemment présentée par les consuls et la commune, d’une fort coûteuse reconstruction, à laquelle les soutiens apportés par les fidèles du Christ ne sont pas négligeables, désirant que ce pont soit reconstruit et répondant aux demandes des consuls et de la commune,

 

Nous cédons aux suppliques des consuls et de la commune, et désirons que le pont soit reconstruit ; et par la teneur des présentes nous accordons la pleine et libre faculté à ton discernement comme autorité apostolique,

en faveur de toutes les personnes qui dans l’année, à compter de la réception des présentes, auront été admises parmi les Confrères de la chapelle du Saint-Esprit, que les consuls, comme ils l’affirment ci-dessus, se proposent de bâtir et construire le dit pont, et qui auront apporté leurs soutiens à la reconstruction de cette manière,

pour que le confesseur, que ces personnes auront choisi et auquel elles auront confessé tous leurs péchés oralement d’un cœur contrit, une fois seulement à l’article de la mort, puisse leur accorder par l’autorité susdite la pleine rémission pour progresser dans une foi sincère, la sainte unité de l’Eglise romaine et l’obéissance et le dévouement envers nous et nos successeurs pontifes romains canoniquement promus.

 

Nous voulons aussi que ce confesseur, pour les personnes qui n’auraient pas versé d’autre contribution, leur impose de le faire, si elles sont en vie, ou à leurs héritiers ou à d’autres, si elles sont décédées.

 

Et afin que, ce qu’à Dieu ne plaise, ces personnes prêtes à commettre par la suite ce qui est défendu ne soient pas récompensées de cette grâce, nous refusons que, si elles le commettaient, cette remise de grâce ne leur soit point accordée.

 

Donné à Ville Neuve au diocèse d’Avignon, le 6 des ides de mai, en la sixième année de notre pontificat.

 

P.Canser

 

 

 

 

 

Clément, évêque, serviteur des serviteurs de Dieu,

au fils aimé abbé du monastère d’Ainay de Lyon,

salut et bénédiction apostolique.

 

L’attachement loyal que les fils aimés, les consuls et la commune de la cité lyonnaise, nous portent, à nous et à l’Eglise de Rome, mérite que nous laissions venir à notre gracieuse oreille leurs demandes, surtout celles qui touchent au salut des âmes.

 

C’est pourquoi, du moment que le pont du Rhône de la dite cité a besoin, comme le contenait la demande qui nous a été récemment présentée par les consuls et la commune, d’une fort coûteuse reconstruction, à laquelle les soutiens apportés par les fidèles du Christ ne sont pas négligeables, désirant que ce pont soit reconstruit et répondant aux demandes des consuls et de la commune,

 

Nous accordons, par la teneur des présentes, pleine et libre faculté à ton discernement comme autorité apostolique,

en faveur de mille personnes que ces consuls choisiront et à celles d’entre elles qui auront apporté cinq florins d’or à la Chambre apostolique pour cette reconstruction,

pour qu’à ces personnes-là avançant dans la vraie foi, la sainte unité de l’Eglise romaine, l’obéissance et le dévouement envers nous et nos successeurs les pontifes romains canoniquement promus, puisse être accordée, avec l’autorité susdite, par le confesseur que ces personnes auront choisi, une seule fois à l’article de la mort, la pleine rémission de tous leurs péchés qu’elles auront oralement confessé d’un cœur contrit.

 

Nous voulons aussi que ce confesseur, pour les personnes qui n’auraient pas versé d’autre contribution, leur impose de le faire, si elles sont en vie, ou à leurs héritiers ou à d’autres, si elles sont décédées.

 

Donné à Ville Neuve au diocèse d’Avignon, le 6 des ides de mai, en la sixième année de notre pontificat.

 

P.Guintini

 

 

 

 

 

Clément, évêque, serviteur des serviteurs de Dieu,

au fils aimé abbé du monastère d’Ainay de Lyon,

salut et bénédiction apostolique.

 

L’attachement loyal que les fils aimés, consuls et commune de la cité lyonnaise, portent à nous et à l’Eglise de Rome mérite que nous laissions venir à notre gracieuse oreille leurs demandes, surtout celles qui touchent au salut des âmes.

 

C’est pourquoi, étant donné que, comme la demande présentée à nous récemment par ces consuls et la commune le contenait, certaines des personnes qui auront été reçues parmi les Confrères de la dite chapelle, comme il est précisé, et sont tenues de s’acquitter, sont gênées d’avoir à verser une aussi grande somme d’argent pour cette reconstruction,

 

Nous étant penchés sur les suppliques venant de ces consuls et de la commune, nous accordons pleine et libre faculté par la teneur des présentes à ton discernement, en lequel nous avons une totale confiance dans le Seigneur,

avec l’autorité apostolique de statuer et ordonner, avec le consentement et l’accord des consuls et de la commune, quelle somme d’argent et dans quels délais chacune des personnes concernées est tenue de s’acquitter.

 

Donné à Château Neuf au diocèse d’Avignon, le 13 des calendes de novembre, en la sixième année de notre pontificat.

 

 

 

 

 

NOTES

 

 

Clémens : en opposition au pape Urbain VI (1378-1389) élu à Rome au mois d’avril 1378, Robert de Genève est élu pape au conclave de Fondi le 31 octobre 1378 sous le nom de Clément VII (1378-1394), inaugurant ainsi le Grand Schisme d’Occident (1378-1417) ; il vit en Avignon

le 3 des ides de janvier : 11 janvier

le 6 des ides de mai : 10 mai

le 13 des calendes de novembre : 20 octobre

sixième année de notre pontificat : la sixième année du pontificat court du 31 octobre 1383 au 31 octobre 1384

 

 

 

DOCUMENTS

 

 

-      GUIGUE Marie Claude, 1876, Notre-Dame du Pont. Recherches sur l’origine du pont de la Guillotière et du grand Hôtel-Dieu et sur l’emplacement de l’hôpital fondé à Lyon, au VIè siècle, par le roi Childebert et la reine Ultrogothe, Société littéraire, historique et archéologique de Lyon. Années 1874-1875, pp. 183-328

 

-      GUIGUE Marie Claude, 1876, Cartulaire municipal de la Ville de Lyon. Privilèges, franchises, libertés et autres titres de la Commune. Recueil formé au XIVè siècle par Etienne de Villeneuve, pp.186-189, éd.1978

 

-      voir notice sur l’Œuvre du Pont