chartreuses
XIIème
C’est en 1084 que
Bruno, né à Cologne, recteur de l’Université de Reims, fonde avec six
compagnons un ensemble d’ermitages dans un site choisi par Hugues, évêque de
Grenoble : la vallée alors déserte de la Chartreuse. Plusieurs autres
ermitages sont par la suite fondés dans la région sans règle écrite mais tous
sur le même modèle de vie et d’organisation. C’est le cinquième prieur de la
Grande Chartreuse, Guigues, qui met par écrit vers 1125 les
« coutumes » de ce nouvel Ordre.
Les moines (prêtres)
vivent isolés dans des ermitages distribués autour d’une place centrale et se
réunissent pour les offices dans la chapelle commune. L’architecture
cartusienne est donc typique. Des frères (non prêtres), des serviteurs et des
ouvriers peuvent servir au domaine cartusien.
Les chartreuses sont
particulièrement nombreuses dans la région, qui ont connu des sorts divers
après la Révolution française. Plusieurs de celles qui sont situées dans
l’actuel diocèse de Belley ont été fondées à des périodes où elles relevaient
du diocèse de Lyon (passent au diocèse de Lyon en 1032 les cantons d’Ambronay,
Bagé, Chalamont, Coligny, Dombes, Sandans, Treffort, appartenant jusque-là au
diocèse de Besançon).
CHARTREUSE
de PORTES
(1115)
Après celle de la Grande
Chartreuse, cette chartreuse, sur l’actuelle commune de Bénonces, est la
première fondée, et ce par deux moines de l'abbaye bénédictine d'Ambronay. A la
Révolution un seul moine demeure sur place. En 1855 l’Ordre rachète la
chartreuse. En 1901 les chartreux doivent s'expatrier en Suisse. En 1951
l'Ordre rachète à nouveau le lieu. En 1971 une nouvelle communauté s’installe
formée de moines de Sélignac.
Source : site propre de la
Chartreuse de Portes
CHARTREUSE
de MEYRIAT (1116)
En 1116 un chanoine de Lyon, Ponce de Balmay,
donne une propriété familiale pour implanter une chartreuse d’hommes, sur
l’actuelle commune de Vieu-d’Izenave dans le canton de Brenod. Désaffectée en
1792 elle est progressivement détruite. Il en reste des ruines (marches
d’escalier, cadran solaire, gravure, fontaine en pierre…).
Source : diocèse
de Belley
CHARTREUSE d’ARVIERES (1122)
La Chartreuse Notre-Dame d'Arvières se situe
sur la commune de Lochieu
dans le canton de Champagne-en-Valromey, qui relève jusqu’à la Révolution de la
province de Besançon puis durant un an de celle de Lyon. Le comte de Savoie,
Amédée III, donne en 1122 à l’Ordre des Chartreux
une part de la forêt d’Arvières pour y construire une chartreuse, au lieu-dit
« les cimetières », qui est dix ans plus tard reconstruite plus loin
sur les flancs du Grand Colombier. La chartreuse connaît des transformations au
XIV ème et au XVIIème siècles. En 1791, les bâtiments
sont détruits. Il ne reste que les ruines des fondations.
Sources :
CHARTREUSE de SEILLON (1168)
En 1168 ce prieuré
bénédictin établi sur la commune de Péronnas près de Bourg rejoint l’Ordre des
Chartreux. Rebâtie au XVIIème, la chartreuse est vendue en 1791. Au
XIXème siècle elle devient orphelinat. En 2010 elle est en partie
occupée par les Sœurs de Saint-François d’Assise. Il reste quelques bâtiments
datant du XVIIème siècle.
Source : diocèse
de Belley
CHARTREUSE de SELIGNAC
(1202)
Cette Chartreuse est
fondée en 1202 dans le Val Saint-Martin, sur la commune de Simandre-sur-Suran
dans le Revermont. Elle est reconstruite au XVIIème siècle. Les
Chartreux doivent la quitter en 1794 et reviennent en 1866, puis de nouveau la
quittent en 1905 pour revenir en 1928. En 2001 la chartreuse devient lieu
d’accueil animé par des laïcs non moines, qui perpétuent l’esprit cartusien.
Sources :
-
site propre de la Chartreuse de
Sélignac
-
Communauté
de Communes de Treffort-en-Revermont
CHARTREUSE de MONTMERLE
(1210)
En 1210 le prieuré bénédictin d’hommes fondé
en 1170 dans le Val Saint-Etienne, sur la commune de Lescheroux dans le canton
de Saint-Trivier-de-Courtes, devient chartreuse. En 1664 celle-ci est
reconstruite à La Teppe-de-la-Serre pour une vingtaine de moines et détruite à
la Révolution. Il reste des ruines du portail et des murs de clôture.
Sources :
-
Office
du tourisme de Saint-Trivier
- GENTON, RUDE, 1999
CHARTREUSE de POLETEINS (1238)
En 1238 Marguerite de
Bâgé, épouse d’Humbert de Beaujeu, donne sa propriété de Poleteins, sur la
comme de Mionnay, à l’Ordre des Chartreux pour y installer une chartreuse de
moniales. En est connue pour ses écrits mystiques la quatrième prieure (de 1288
à 1310), Marguerite d’Oingt. En 1605, une communauté d’hommes prend la place
des moniales qui ont quitté leur chartreuse pour celle de Notre-Dame de
Salettes. Il reste peu d’indices de ce lieu.
Source : diocèse
de Belley
CHARTREUSE de SAINTE-CROIX-EN-JAREZ
(1277)
En 1227 Béatrix de
la Tour du Pin donne une propriété pour y construire une chartreuse qui est
occupée par des moines jusqu’à la Révolution. L’ensemble est alors acheté par
les paysans des environs, qui conservent l’essentiel de l’architecture
cartusienne. Le village prend le nom de Sainte-Croix-en-Jarez en 1888.
Source : VACHEZ Antoine, 1865,
Chartreuse
de Saint-Croix-en-Jarez, Revue du Lyonnais
CHARTREUSE NOTRE-DAME DE SALETTES (1299)
Cette chartreuse est
fondée par Humbert 1er en 1299 sur la commune de La-Balme-les-Grottes
dans le canton de Crémieu, qui relève du diocèse de Lyon. Elle est habitée par
des moniales jusqu’à la Révolution. En 1605 elle
accueille les moniales de la Chartreuse de Poleteins. Elle est reconstruite au
XVIIème siècle. A la Révolution elle est transformée en manufacture
puis en château. Il reste quelques bâtiments autour de la cour intérieure.
Source : Conseil
général de l’Isère
CHARTREUSE de PIERRE-CHATEL
(1383)
En 1383 le comte de
Savoie, Amédée VI, lègue son château et quatre villages de Virignin dans le
canton de Belley, qui relève alors de la province de Besançon, pour devenir une
chartreuse de quinze moines à qui est confiée la garde du fort contrôlant le
passage sur le Rhône. En fait, le lieu est partagé entre chartreux et
châtelains jusqu’en 1601, date de l’annexion du Bugey à la France, où les
chartreux prennent possession de l’ensemble du site. Des modifications sont
faites entre 1666 et 1707. A la Révolution la chartreuse relève durant une
année de la province de Lyon ; désaffectée en 1791, la chartreuse est
conservée comme forteresse, prison, hôpital et enfin caserne jusqu’en 1921 où
elle est vendue à un particulier. Plusieurs bâtiments ont été restaurés depuis
1930.
Source :
- site de tourisme
- DALLEMAGNE, 2009
CHARTREUSE du LYS-SAINT-ESPRIT (1580)
En
1580 le Chapitre général de l’Ordre des Chartreux décide la fondation d’un
monastère à Lyon. En 1584, le roi Henri III autorise l’ouverture d’une maison
qui prend le nom de « chartreuse du Lys-Saint-Esprit ». L’année
suivante commencent les constructions qui s’achèvent au XVIIème
siècle. A la Révolution les moines doivent abandonner la chartreuse qui sert alors
à la paroisse Saint-Bruno et à plusieurs congrégations religieuses. Aujourd’hui elle est occupée par les « Prêtres de Saint-Irénée » appelés aussi
« Chartreux », l’Institution des Chartreux, la Paroisse
Saint-Bruno-des-Chartreux et quelques propriétaires privés.
Sources :
- site propre de la
Chartreuse de Lyon
- Analecta
cartusiana, LEM-CERCOR
(Laboratoire d'Etudes sur les Monothéismes, Centre
Européen de Recherche sur les Congrégations et les Ordres Religieux),
Université Jean Monnet de Saint-Etienne, catalogue du
fonds James Hoog
- Répertoire
des Cartulaires des Chartreuses du diocèse de Lyon, du diocèse de Belley
- Les
Chartreuses du diocèse de Belley
- Site de l’Ordre des Chartreux (statuts de 1989)
- GUILLEMOT
Paul, 1846, Monographie historique du Bugey. VIII. Fondations
religieuses dans le Bugey pendant le Xè, le XIè et le XIIè siècle. Prieurés. Chartreuses. Abbayes, Revue du
Lyonnais
- BEYSSAC Jean, 1924, Rapport de l’Eglise de Lyon et de
l’ordre des Chartreux. Fondation de la chartreuse de Lyon. Les prieurs de la
chartreuse de Lyon, La Diana
- DUBOIS Jacques, 1971, L’implantation
monastique dans le Bugey au Moyen-Age, Journal
des savants, 1/1, pp.15-61
- DALLEMAGNE François, 2009, La Chartreuse-forteresse de Pierre-Chatel et
son fort de protection
- GENTON André, RUDE Gabriel, 1999, Montmerle. La Chartreuse oubliée
m.philippon