musée du diocèse de lyon

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Clarisses de Lyon

1601-2007

 

 

 

 

 

En 1296 Blanche de Chalon, fille d’un duc de Bourgogne et veuve d’un seigneur de Beaujeu et de Belleville, fait construire sur les pentes de la Croix-Rousse, hors de la ville de Lyon, au lieu-dit Déserta, une abbaye qu’elle donne en 1304 aux Clarisses de l’Abbaye de Brienne (près d’Anse), avec maisons et terrains agricoles. En 1503 les religieuses adoptent la règle de saint Benoît avec l’autorisation du Pape Jules II et quittent ainsi la famille franciscaine.

 

En 1601 les religieuses Clarisses de Bourg-en-Bresse, qui suivent la réforme de sainte Colette (les Colettines), fuient la ville en proie aux guerres de religion et se réfugient à Lyon ; elles sont accueillies dans la presqu’île près de l’abbaye d’Ainay où est construit leur couvent à côté d’un jeu de paume transformé en église dédiée à sainte Claire.

 

Le pape Urbain VIII enlève la direction du couvent aux Frères Mineurs (franciscains) pour la confier aux Récollets, issus d’une réforme au sein de l’Ordre Franciscain.

 

Vers 1750 surgit un conflit avec l’archevêque, le cardinal de TENCIN, qui déplace l’abbesse et quelques religieuses dans d’autres couvents et semonce sévèrement à cette occasion les Pères Récollets pour leur manière de faire.

 

En 1792 les religieuses sont arrêtées ; le couvent est fermé et devient un entrepôt militaire.

 

En 1806 les Clarisses reviennent à Lyon et s’installent rue Sala dans l’ancien monastère de la Visitation. Elles font construire chapelle et cloître.

 

En 1855 le cardinal de BONALD leur demande de céder leur couvent aux Pères Jésuites, leurs voisins depuis 1834, qui veulent construire une église.  Elles s’opposent au projet ; les Jésuites doivent y renoncer ; en 1866 ceux-ci cèdent leur domaine aux Clarisses qui entament de nouveaux travaux.

 

Refusant la loi sur les Congrégations de 1901, elles intentent à l’Etat un procès qu’elles perdent en 1914, mais elles seront restées tout ce temps-là sur les lieux ; elles proposent alors la transformation d’une partie de leur couvent en hôpital militaire au service duquel elles se mettent la durée de la guerre.

 

En 1923 l’Etat exécute la décision de justice et met en vente la propriété : une Société immobilière du quartier d'Ainay, constituée d’amis des Clarisses, l’achètent en 1924.

 

Gênées par la promiscuité des immeubles voisins, les sœurs décident de quitter le quartier et achètent en 1950 une propriété à Montcellard à Tassin, où elles emménagent en 1952.

 

Une association dénommée « Maison des Prédicateurs et des Missionnaires », constituée d’amis des jésuites, devient locataire de la « Société civile et immobilière du quartier d'Ainay ».

 

A la même époque un groupe de « castors » demande à l’archevêque, le cardinal GERLIER, qu’une partie de la propriété de Montcellard soit réservée pour construire leurs propres maisons individuelles ; cette opération avait été rendue possible à Sainte-Foy-les-Lyon à proximité du Grand Séminaire. Ce projet n’aboutit pas.

 

La communauté clarisse vieillit et ne se renouvelle pas. En 2007 elle est dissoute.

 

 

 

DOCUMENTS

 

 

-      VACHET Adolphe, 1895, Les Anciens couvents de Lyon, pp.299sq

 

-      VREGILLE Bernard (de), Sources Chrétiennes, Historique du complexe religieux de la rue Sala

 

-      CHATELAN Olivier, 2009, Les catholiques et la croissance urbaine dans l’agglomération lyonnaise pendant les Trente Glorieuses (1945-1975)

 

-      notice sur l’Abbaye de La Déserte

 

g.decourt