musée du diocèse de lyon

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Comité de défense sociale et religieuse

du département de la Loire

1901

 

 

 

 

 

Pierre Waldeck-Rousseau est sénateur de la Loire depuis 1894 lorsqu’il devient président du Conseil en 1899 et fait voter la loi sur les associations de 1901. Ce sera un autre élu de la Loire, Aristide Briand, député de Saint-Etienne de 1902 à 1914, ministre des cultes de 1910 à 1913 presque sans interruption, qui mettra en œuvre la loi de Séparation de 1905.

 

Immédiatement après la promulgation de la loi sur les associations, « au visage souriant et libéral, mais d’un visage menaçant pour les congrégations religieuse », sont déposés à la préfecture de Saint Etienne, le 23 octobre 1901, les statuts du Comité de défense sociale et religieuse du département de la Loire, qui n’est ni « un parti catholique ni un comité électoral » (PRENAT, cité par NIZEY).

 

Ce comité est composé d'industriels et d'avocats, présidé par Auguste PRENAT, avocat au tribunal de Saint Etienne. Il a son siège 9 rue du Chambon à Saint-Etienne.

 

Il a pour objectifs :

-      d’une part la défense

o    des personnes catholiques mal traitées en raison de leurs convictions religieuses,

o    des œuvres catholiques : congrégations, écoles, bienfaisance…,

-      d’autre part la propagande :

o    des idées par la bonne presse, l’instruction scolaire…,

o    des œuvres comme les mutualités, les jardins ouvriers…

 

Pour atteindre ces objectifs, la méthode choisie est le rassemblement des forces catholiques par-delà les divergences, politiques entre autres.

 

Que voulons-nous par dessus tout ? Grouper les catholiques, les rapprocher en les rattachant à un centre commun, les habituer à compter les uns sur les autres, leur donner le sentiment de leur nombre et de leur force, et arriver ainsi à décupler les résultats de leurs efforts individuels.

Le centre auquel les fondateurs entendaient rattacher les catholiques était le conseil de l'association dans lequel, sans distinction d'écoles ni de nuances, tous les catholiques influents devaient être appelés, de telle sorte que chacun des cantons de la Loire y eût au moins un représentant.

(PRENAT, Rapport)

 

En 1902, avec le concours de la Chronique du Sud-Est et de Marius GONIN, ce comité organise l’Assemblée régionale des œuvres de jeunesse de la région stéphanoise, où se rencontrent les représentants des Cercles d’études de jeunes gens, de l’Association Catholique de la Jeunesse Française et du Sillon.

 

En 1904 il accompagne la sécularisation des écoles tenues par les congrégations en aidant à mettre en place une association de l'enseignement libre :

 

Elle s'occupera des questions de programme et de méthode, du choix des livres, de l'inspection, du recrutement et de la formation du personnel, mais elle aura avant tout en vue le placement, l'assistance mutuelle, la défense des intérêts communs des associés.

Les instituteurs et institutrices en sont les membres titulaires, les sécularisés ayant dû mentionner leur date de sécularisation, produire les pièces justificatives et signer l'affirmation qu'ils ont rompu avec leur congrégation.

Les autres sociétaires seront des fondateurs d'écoles.

Le nom de l'association sera : « L'Ecole Libre ».

(Semaine religieuse, 1904)

 

Mais en 1905 cette association n’a pas pris la forme associative prévue par la loi de 1901 ; « elle a choisi la forme syndicale pour bien montrer sa volonté de se consacrer exclusivement aux intérêts professionnels de ses membres » (Bulletin L’Ecole Libre n°1, in LANFREY), et son conseil d’administration est désormais composé uniquement de professionnels.

 

Au congrès que le comité organise du 4 au 7 avril 1907 à Saint-Etienne est dressé, après enquête, l’état des lieux : le comité n'a pas réussi en six ans à organiser les catholiques de la Loire. Il est alors proposé un projet d’instauration d’un comité dans chaque paroisse sous l’égide du curé. On passerait alors d’un organisme de conseil et de documentation, d’« un centre où les hommes de bonne volonté pourront se rencontrer, se connaître et s’entraider » (PRENAT, cité par NIZEY), à un organisme de coordination de l’action des catholiques sous l’autorité ecclésiastique. C’est ce projet qui est repris dans les vœux émis au Congrès diocésain de Lyon en 1908.

 

 

 

DOCUMENTS

 

 

-      Comité de défense sociale et religieuse de la Loire (1901) Rapport Prénat

 

-      LANFREY André, 1987, Les Catholiques et l’Ecole (1902-1914), thèse Université Lyon 2

 

-      NIZEY Jean, 1992, Les cercles d’études de jeunes gens dans la région stéphanoise 1891-19141, in DURAND J.D., COMTE B., et alii (dir.), Cent ans de catholicisme social à Lyon et en Rhône-Alpes

 

g.decourt