Emmanuel Gounot

1885-1960

Emmanuel GOUNOT naît en 1885 dans le Gard.

Venu à Lyon avec sa mère, il étudie au Petit Séminaire de Verrières, à l'Institution des Chartreux, puis aux Facultés catholiques de Lyon.

En 1912, il est reçu docteur en Droit de l'Université de Dijon avec sa thèse sur « l'autonomie de la volonté dans le droit privé ».

En 1913, il est reçu docteur en Sciences politiques avec sa thèse sur « les réformes professionnelles par le référendum patronal ».

Enseignant

En 1913 il est nommé maître de conférences aux Facultés catholiques de Lyon, et, après la guerre de 1914-1918, professeur de droit commercial.

En 1940 il est élu vice-doyen de la Faculté de droit aux Facultés catholiques de Lyon.

En 1944 il en devient doyen jusqu’en 1955, date à laquelle il quitte l’enseignement.

Avocat

En 1913 il devient avocat en droit commercial au Barreau de Lyon.

En 1942, assisté de sa fille Emma, il défend Emmanuel MOUNIER et obtient son acquittement « sous bénéfice du doute ».

A la Libération il défend des personnes accusées de collaboration.

Militant social

Aux côtés de Marius GONIN il participe aux activités de La Chronique Sociale et des Semaines Sociales de France.

Vice-Président puis président en 1940 de la Ligue des Familles Nombreuses du Rhône, membre du Conseil de la Famille en 1941, il est sollicité pour rédiger un projet de loi sur la famille. Ce texte devient la loi du 29 décembre 1942 connu sous le nom de « loi Gounot ». Abrogée à la Libération, elle est reprise en grande partie par l'ordonnance du 3 mars 1945. Cette même année il fonde et préside l'Union Départementale des Associations Familiales du Rhône (UDAF69). Il fédère plusieurs associations familiales au sein de Ligue des Familles Nombreuses qui devient Fédération des Familles du Rhône.

En 1943 il participe à la création des Associations Régionales de Sauvegarde de l’Enfance et de l’Adolescence, et départementales comme celle de Lyon (ADSEA), chargées d’encadrer les organismes d’aide aux jeunes en difficulté.

Il meurt à Lyon en 1960.

Son action et ses idées sont saluées par tous.

… Néanmoins ce sont les catholiques sociaux qui auront joué un rôle majeur dans le mouvement familial. Parmi les nombreux militants certains eurent une influence qui dure encore aujourd’hui: Emile Romanet, Jean Viollet, Emmanuel Gounot...

… Le juriste Emmanuel Gounot théorise pour sa part durant l’entre-deux guerres la double nécessité d’une représentation institutionnelle du mouvement familial et d’un Ministère de la famille. Ces deux idées seront mises en œuvre par l’Etat français du maréchal Pétain dans un cadre corporatiste.

… Les travaux d’Emmanuel Gounot inspireront aussi les décisions les décisions prises à la Libération dans un cadre démocratique. Une ordonnance du 3 mars 1945 crée l’UNAF (Union nationale des associations familiales) et les UDAF dans chaque département.

(Ligue de l’Enseignement, Famille et laïcité)

L’enseignement d’Emmanuel Gounot repose sur deux idées maîtresses, savoir que la préoccupation pour la famille est le trait spécifique du catholicisme social et que la famille a une valeur éminente pour le développement et la promotion de la personne humaine.

(PIERRARD, 1988, p.206)

DOCUMENTS

- PIERRARD Pierre, 1988, Les Laïcs dans l'Église de France (XIXe-XXe siècle)

- Ligue de l’Enseignement, Le mouvement familial

- voir la notice sur Emmanuel MOUNIER à Lyon, Marius GONIN

g.decourt