la discordance sur le
jeûne renforce l’accord sur la foi
Irénée
Au
la fin du IIème siècle la date de Pâques et de la fin du jeûne de
Carême furent l’objet de dissensions entre les Eglises.
-
Les Eglises l'Asie célébraient Pâques le
quatorzième jour de la lune du mois de Nisan selon le calendrier juif, et
mettaient fin au jeûne ce jour-là, suivant en cela la tradition reçue des
Anciens (Jean, Polycarpe, etc.).
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La plupart des autres Eglises
célébraient Pâque le dimanche, jour de la résurrection du Christ, qui suivait
ce quatorzième jour de la lune du mois de Nissan, et mettaient fin au jeûne ce
jour-là, invoquant aussi la tradition reçue des Anciens.
L’évêque de l'Eglise de Rome, Victor, excommunient les
évêques d’Asie qui ne veulent pas se conformer à l’usage de la plupart des
Eglises.
Plusieurs évêques reprochent à Victor sa manière de
faire ; ils lui conseillent de respecter les traditions des autres, comme
l’ont fait ses prédécesseurs, et de veiller à la paix entre les Eglises.
Parmi eux les évêques de Gaule avec Irénée qui écrit
en leur nom à l’évêque de Rome et conclut ainsi sa lettre :
ἡ διαφωνία
τῆς
νηστείας
τὴν
ὁμόνοιαν τῆς
πίστεως συνίστησιν
la différence du jeûne confirme l'unanimité de la foi
la discordance sur le
jeûne renforce l’accord sur la foi
Irénée écrit à plusieurs autres évêques pour les
informer de la situation.
Parmi eux (les évêques qui écrivent à Victor) se trouvait aussi Irénée, écrivant au nom
des frères qu’il dirigeait en Gaule : il établit d’abord qu’il faut
célébrer seulement le dimanche le mystère de la résurrection du seigneur ;
puis il exhorte Victor, de manière fort conciliante, à
ne pas écarter des Eglises de Dieu tout entières, qui gardent la tradition
d’une ancienne coutume ; et, entre autres choses il ajoute ceci en ses propres
termes :
La discussion n’est pas seulement sur le jour, mais
aussi sur la manière de jeûner. Les uns pensent en effet qu’il leur faut jeûner
une seule journée, d’autres deux, d’autres encore davantage ; certains
comptent quarante heures jour et nuit. Une telle diversité d’observances ne
s’est produite maintenant, de notre temps, mais longtemps auparavant, sous nos
prédécesseurs qui (…) ont conservé cette coutume dans sa simplicité et sa
particularité et l’ont transmise après eux. Tous ceux-là n’en restaient pas
moins en paix et nous restons aussi en paix les uns envers les autres : la
différence du jeune confirme l’accord de la foi. (…).
Irénée portait bien son nom, car il était pacificateur
par son nom comme par sa conduite : c’est ainsi qu’il exhortait et
négociait pour la paix des Eglises.
(Eusèbe HE V. XXIV)
TEXTE GREC
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site remacle,
Eusèbe de Césarée, Histoire
ecclésiastique,
livre V, chapitre
XXIV
DOCUMENTS
- Eglise orthodoxe, fête de
saint Irénée
- site
patristique.org, Des Pères Apostoliques aux
Pères du IVème siècle (http://www.patristique.org/sites/patristique.org/IMG/pdf/cours_rigolot_1.pdf)
- RILLIET Jean, 1974,
Tu
es Pierre. (Une amorce de dialogue)
- voir notices
sur Irénée