Joseph Gouttebarge
1924-1964
Joseph
GOUTTEBARGE naît en 1924 aux Salles près de Noirétable dans la Loire.
En 1935
il entre au Petit Séminaire et en 1941 au Grand Séminaire de Lyon. Il accomplit
un stage d’enseignement dans une Ecole d’apprentissage supérieur et en 1944
(1945) il rejoint à Lisieux le tout nouveau Séminaire de la Mission de France
dirigé par Louis AUGROS.
En
1946 il accomplit son stage en usine à Fives-Lille de Givors. Il loge en dehors
du presbytère.
Fin
1947 il revient au séminaire terminer ses études.
En
1949 il est ordonné prêtre par Mgr Ancel à Givors pour le diocèse de la Mission
de France.
Il
devient vicaire à la paroisse Saint-Ennemond de Saint-Etienne. Il travaille
alors quelques heures par jour chez un artisan.
En
1950 il quitte le presbytère pour habiter dans le quartier de Beaubrun, à
Saint-Etienne.
En
octobre 1951 il entre comme manœuvre à la Compagnie des Fonderies et Forges de
Saint-Etienne (devenue par la suite Compagnie des Ateliers et Forges de la
Loire, la CAFL), fondée par Charles Barrouin. Il se syndique à la CGT et en
1952 est élu délégué du personnel.
Il
adhère au Mouvement de la Paix dont
il est désigné représentant pour la Loire au congrès de Vienne de 1952. Le
cardinal Gerlier lui interdit de s’y rendre.
Le 7
mars 1954, six jours après la « condamnation
de Rome » des prêtres-ouvriers, il est réélu délégué du personnel et
devient délégué au Comité central d’entreprise. La presse locale souligne alors
son statut de prêtre-ouvrier.
Le 9
mars il a un entretien privé avec le cardinal Gerlier. Le 12 mars le cardinal
Gerlier lui demande de renoncer à sa fonction de délégué du personnel CGT. Le
14 mars, le cardinal, dans une déclaration publique, lui adresse un blâme. Le
23 mars douze prêtres-ouvriers lui manifestent leur soutien dans une lettre au
cardinal Gerlier. D’autres groupes apportent publiquement leur soutien. Le 23
mars il écrit au cardinal Gerlier qu’il reste fidèle à l’Eglise :
Si, Éminence, après
ces explications, vous pensez, en conscience, devoir me frapper d’interdit,
sachez que ce sera une souffrance profonde pour moi, comme l’est déjà le fait
d’être suspect. Mais je ne ferai quoi que ce soit contre l’Église à laquelle je
veux rester fidèle (...)
J’accepterai les sanctions, je resterai
fidèle à ma vie d’aujourd’hui parmi les pauvres et les bannis de la société. Ma
souffrance viendra grossir l’immensité de la leur et je l’offrirai pour
l’Église et pour eux, les deux pôles de ma vie mutilée. Ma mère a connu toute
sa vie la misère. Avec elle, elle m’a transmis deux richesses : la foi et la
patience dans l’épreuve.
Le 2
avril le cardinal Gerlier sursoit à sa sanction. J.GOUTTEBARGE reste au
travail.
Il
siège au bureau de l’Union Départementale CGT de la Loire et dans d’autres
instances au nom de la CGT (caisse maladie…).
En
1957 il entre au Parti Communiste sans y exercer de responsabilités.
En
octobre 1958 il se marie avec Marie Vernay, qui fut militante jociste, dont il
aura un enfant en 1961.
En
1960, en raison d’une maladie de cœur, il envisage de changer de métier ;
il suit alors une formation en cours du soir et devient chimiste au laboratoire
de la fonderie. Il abandonne progressivement certaines de ses responsabilités
syndicales.
Il
décède en 1964 ; ses funérailles civiles se déroulent à la Bourse du
Travail « dans l’église où il avait
annoncé quatorze ans plus tôt son « départ chez les pauvres »
(discours du secrétaire départemental CGT).
En
1982 la mairie de Saint-Etienne donne son nom à une rue qui longe l’église
Saint-Ennemond.
DOCUMENTS
-
Nécrologie,
L'Echo du Cinq : la vie du Quartier 5 de
Saint-Etienne (Tardy, Colline des Pères, Montmartre)
-
notice
GOUTTEBARGE
Joseph du MAITRON
- voir les notices
sur les Prêtres Ouvriers
g.decourt