musée du diocèse de lyon

entrée

 

abbé François Larue

1888-1944

 

 

 

 

François Larue naît en 1888 à Ecoche dans le Roannais.

 

En 1912 il est ordonné prêtre du diocèse de Lyon.

 

Il est officier durant la guerre de 1914-1918.

 

En 1919 il reprend ses études à Paris, obtient une licence de mathématiques en1920 et commence une thèse.

 

Le diocèse lui demande de revenir à Lyon pour enseigner à l’Institution préparatoire aux grandes écoles, qui devient en 1923 le Cours Sogno (aujourd’hui ECAM).

 

En 1939-1940, il commande le 107ème bataillon de chasseurs alpins dans le Queyras.

 

Démobilisé, il reprend son poste de professeur de mathématiques au Cours Sogno.

 

Il participe alors à la mise sur pied de l’Armée Secrète et du Maquis de Haute Savoie.

 

Le 28 mars 1944 il est arrêté par la Gestapo, conduit dans les locaux de l’École de Santé militaire et interné au Fort de Montluc (Lyon).

 

Le 20 août1944, avec 120 autres détenus, il est emmené au lieu-dit Fort de Côte-Lorette, sur le territoire de la commune de Saint-Genis-Laval (Rhône) où il est fusillé.

 

Le cardinal Gerlier écrit au Commandant allemand de Lyon, KNAP, chef de la gestapo, le 22 août 1944 :

 

 J’arrive de St Genis Laval et j’ai le pénible devoir de vous apporter avec l’expression de l’indignation que j’aie éprouvée devant le spectacle que les mots ne peuvent traduire, ma protestation solennelle contre l’abominable cruauté de l’exécution faite là bas le 20 aout et qui fait suite, hélas, à beaucoup d’autres non moins douloureuses. Quelle désolation de songer à la semence de haine que répandent les faits comme ceux là, à l’heure où le monde aspire pathétiquement à retrouver la fraternité et la paix. J’ai 64 ans, Mr le Commandeur, j’ai fait la guerre de 1914 et vu, au cours de ma vie qui m’a mêlé à beaucoup de choses, bien des spectacles horribles. Je n’ai jamais vu aucun qui m’ait révolté autant que celui que j’ai contemplé il y a un instant. Même si l’on pouvait affirmer que tous les morts exécutés avant-hier étaient des malfaiteurs, et personne n’osera le soutenir,  j’affirmerais encore qu’il était indigne d’une civilisation  chrétienne ou simplement humaine de les avoir mis à mort de cette manière là. Que dire alors si aucun grief ne pouvait être relevé contre eux ! Si ces mots vous paraissent excessifs, Mr le Commandeur, veuillez aller personnellement vous rendre compte de ce qui s’est passé. Je ne puis croire que votre cœur d’homme n’en frémira pas comme a frémi le mien et celui de tous les témoins de ces horreurs. Je suis convaincu que vous avez ignoré tous les raffinements de sauvagerie qui ont marqué ces exécutions atroces. Mais je n’hésite pas à  déclarer que ceux qui en portent la responsabilité sont à jamais déshonorés aux yeux de l’humanité. Dieu daigne leur pardonner. Veuillez agrée Mr le Commandeur l’expression très attristée de ma grande considération.

Pierre Marie Cardinal Gerlier, archevêque de Lyon.

 

Une place porte son nom sur la colline de Fourvière.

 

 

 

DOCUMENTS

 

- Semaine religieuse du diocèse de Lyon, des 1 au 22 décembre 1944, n°41à44

 

- Librairie AUVOLAT, En mémoire de l’abbé Larue

g.decourt