musée du diocèse de lyon

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Marcel Légaut à Lyon

1940-1942, 1971

 

(à compléter)

 

 

 

Marcel LEGAUT est né en 1900.

 

A l’Ecole Normale Supérieure de Saint-Cloud, il est l’un des animateurs du « groupe Tala » (ceux qui vont-à-la messe) : il se lie alors d’amitié avec Gabriel ROSSET, qui fondera Notre-Dame des Sans-Abri à Lyon.

 

Professeur de mathématiques à l’Université de Rennes, il demande en 1940 sa mutation à l’Université de Lyon.

 

Il fait partie des intellectuels qui se retrouvent à Lyon, alors en « zone libre ». Ainsi, le 29 novembre 1940 participe-t-il à la première réunion des « repliés lyonnais » des groupes Esprit. Parmi les présents dont les noms sont connus, Emmanuel MOUNIER note dans ses Entretiens X ceux de Jean Lacroix, Hubert Beuve-Méry, Joseph Hours, Gabriel Marcel, Joseph Vialatoux, André Philip, Marcel Légaut, des Pères Fessard et Fraisse, du docteur Delore.

 

Dans le même temps M.LEGAUT s’installe avec son épouse dans une ferme près de Die ; il vient à Lyon chaque semaine assurer ses cours.

 

En 1942 il donne son congé définitif de l’Université.

 

 

En 1971 il est invité par l’épiscopat de la Région apostolique Centre-Est à participer à l’une des rencontres de formation des « jeunes prêtres » (JP) ordonnés depuis 1968. Ceux-ci s’interrogent sur les orientations pastorales de leur ministère et cherchent à comprendre les tendances de l’heure du catholicisme en France. Leurs sont ainsi présentés trois« leaders d’opinion » :

 

Marcel Légaut vient de publier « L’Homme à la recherche de son Humanité » et « Introduction à une intelligence du passé et de l’avenir du christianisme », où il insiste sur la nécessité d’asseoir le renouveau de l’Eglise sur l’approfondissement personnel et sur de petites communautés spirituelles.

 

L’Action Catholique Universitaire est le nouveau mouvement des universitaires, distinct des aumôneries constituées uniquement de prêtres et de la Paroisse universitaire regroupant les enseignants. Un des membres de l’équipe nationale livre aux JP ses convictions : en regard d’une analyse politique de la société qu’il faut changer en profondeur, il insiste sur la nécessité d’un renouvellement permanent d’une Eglise, jamais installée, car elle célèbre le « Dieu Tout-Autre ».

 

Mgr Matagrin, évêque de Grenoble, anime un groupe de travail épiscopal qui aboutit au document « Politique, Eglise et Foi », publié en 1972, où sont décrites les répercussions sur l’Eglise de la crise actuelle de la culture et de la conscience humaine et proposées quelques interrogations sur l’avenir.

 

Le dialogue entre M.Légaut et le représentant de l’A.C.U. n’est pas possible ; en revanche il s’instaure entre M.Légaut et Mgr Matagrin sur l’opportunité d’ordination d’hommes mariés : l’un des objets du prochain synode est le ministère et l’opinion catholique est partagée entre désir d’innovation et souhait de statu quo. Toutefois de plus en plus de catholiques, et de catholiques pratiquants, sont favorables à l’ordination d’hommes mariés.

 

(in DECOURT Georges, 2008, Ils gagnèrent le large, pp.40-41)

 

Dans leur dialogue Mgr MATAGRIN fait cette suggestion à Marcel LEGAUT : « si je vous appelais au ministère presbytéral, que me répondriez-vous ? » M.LEGAUT, après un temps de silence, lui fait cette réponse : « je dirais non, car ce n’est pas un baptisé, un des membres de la communauté de Jésus que vous appelleriez au ministère, mais Marcel LEGAUT parce qu’il est connu… »

 

M.LEGAUT reviendra souvent dans le diocèse, invité par divers groupes (Paroisse Universitaire, aumônerie de grandes écoles, etc.).

 

Ses conseils sont recherchés sur plusieurs points comme, entre autres :

-      le « retour à la terre », thème souvent décliné en Mai 68, que lui-même a vécu depuis 1940 en devenant berger,

-      le « retour à l’Evangile », axe de conduite du pape JEAN XXIII et des Pères du Concile Vatican II, pour refonder l’action personnelle et collective des disciples de Jésus,

-      le « retour sur soi » pour retrouver sa propre humanité et celle des autres.

 

J'ai compris avec lui que le christianisme trouvait son origine dans quelque chose de beaucoup plus libérateur et radical que ce que les clercs en disaient.

(Christian TERRAS, fondateur de la revue Golias)

 

Il meurt en 1990.

 

Un colloque lui est consacré en 2000 à l’Université Catholique de Lyon pour le centenaire de sa naissance.

 

 

 

DOCUMENTS

 

-      Association Culturelle Marcel Légaut (biographie, bibliographie, etc.)

 

-      Site « devenir soi-même… »

 

-      LEGAUT Marcel, 1977, Devenir soi et rechercher le sens de sa propre vie, Fribourg

 

-      CHANCEL Jacques, 1977, Radiocopie de Marcel Légaut, INA-audio

 

-      GOURE Claude, 1982, S’éveiller de l’intérieur, entretien paru dans Panorama

 

-      LEGAUT Marcel, 1989, Un Catholique à son Eglise, appel paru dans Le Monde du 21/11/1989

 

-      DEVINAT François, 1995, Christian Terras, le pince-monseigneur…, Libération, 10 novembre

 

-      URS von BALTHASAR, 1998, Le Complexe antiromain : essai sur les structures ecclésiales, présentation de la pensée ecclésiologique de Marcel Légaut, pp.139-148, (1ère éd. 1974)

 

-      GOUDREAULT Pierre, 1998, L’Eglise de demain dans l’œuvre de Marcel Légaut : les communautés de foi

 

-      De SCOTT Thérèse, (avant 2002), Marcel Légaut (1900-1990) et la recherche par effort d’intériorité, Evangile et Liberté

 

-      De SCOTT Thérèse, 2005, Marcel Légaut, témoin d’un avenir (présentation dans Les Etudes 2005/4)

 

 

 

g.decourt