Jacques Linsolas
1754-1828
Jacques
LINSOLAS naît à Lyon en 1754.
Il
est baptisé le 6 février, au lendemain de sa naissance, en l’église
Saint-Nizier où se sont mariés ses parents en 1749.
Il est
tonsuré dès sa jeunesse et sert à la paroisse Saint-Nizier.
Il
étudie au Collège de la Trinité, puis au Grand Séminaire Saint-Irénée dirigé
par les sulpiciens.
En 1779
il est ordonné prêtre.
Il est
attaché à la paroisse Saint-Nizier en tant que « prêtre habitué »,
aidant les chanoines de la Collégiale.
Il
prêche le Carême 1791 et appelle à prier pour Mgr de MARBEUF, l’évêque de Lyon,
hostile au régime mis en place, ce qui déclenche alors des désordres et son
arrestation pour trois mois pendant lesquels il écrit son Instruction à l’usage des catholiques de France, guide pratique des
fidèles et des prêtres « réfractaires » à la religion
constitutionnelle (GADILLE, p.195).
Début
septembre 1792 plusieurs de ces prêtres, dont LINSOLAS et les vicaires
généraux, quittent Lyon avec un passeport officiel sans autorisation de retour.
LINSOLAS
revient clandestinement à Lyon en novembre 1792 sous le pseudonyme de Chaumont.
Il seconde alors l’un des Vicaires généraux, lui aussi rentré à Lyon, Merle de
Castillon. De Castillon exécuté le 15 décembre 1793, LINSOLAS reste seul
représentant de l’archevêque qui le charge d’organiser le culte clandestin de
l’Eglise réfractaire en tant que Vicaire général.
Le 1er
janvier 1794 Mgr de MARBEUF lui écrit de choisir ses propres aides qui
recevront le pouvoir de vicaire général
forain sur trois territoires définis ainsi :
- le Forez, le Montbrisonnais et
une partie du Roannais,
-
les
Monts du Lyonnais, l’autre partie du Roannais et la partie du Beaujolais
appartenant au diocèse,
- la Bresse, le Bugey et les
Dombes,
Plus
tard sera ajouté le territoire de la ville de Lyon.
LINSOLAS
organise l’Eglise clandestine en s’appuyant principalement sur les laïcs, avec
des procédures strictes pour protéger les prêtres itinérants, des missions
précises pour les célébrations et l’instruction religieuse, des comptes rendus
d’activités transmis régulièrement aux responsables diocésains. L’archevêque
approuve ce plan de mission et en demande copie pour les autres évêques exilés
qui le feront appliquer dans leur diocèse.
(voir
la notice de J.HOURS sur Les
Laïcs dans les Missions de Linsolas, 1796).
Pendant
cette période, il y a des moments de rapprochement possible entre les deux
Eglises, constitutionnelle et réfractaire. LINSOLAS refuse toujours tout
rapport entre les deux communautés et les deux clergés.
LINSOLAS
élabore un plan de réhabilitation des prêtres jureurs et de leurs fidèles, qui
prévoit des peines proportionnelles aux fautes commises ; cet « acte de réconciliation » est
réservé aux vicaires généraux, puis étendu aux « chefs de
mission » ; approuvé par l’archevêque, ce plan reçoit l’accord du
Pape Pie VI.
A la
mort de Mgr de MARBEUF, les trois cardinaux administrateurs de l’Eglise lors du
Conclave de Venise nomment le 3 juillet 1799 l’abbé Jean Baptiste VERDOLIN
administrateur apostolique des diocèses de Lyon, Autun et Sens.
En
1801, quelques jours avant l’arrivée du nouvel archevêque, Mgr FESCH, LINSOLAS
est arrêté pour complot royaliste et emmené à Paris. Blanchi de toute
accusation, il est cependant maintenu prisonnier puis exilé dans les Etats
pontificaux.
En 1815
il peut revenir à Lyon. A partir des rapports de ses « missions » et
de sa correspondance avec Mgr de MARBEUF, il écrit ses mémoires. Elles seront
publiées sous le titre de L’Eglise
clandestine de Lyon sous la Révolution.
En 1825
il est fait chanoine honoraire de la Primatiale.
Il
meurt à Lyon en 1828.
DOCUMENTS
-
LINSOLAS
Jacques, 1985, 1987, L’Eglise clandestine
de Lyon sous la Révolution, deux tomes
- LEDRE Charles, 1949, Le culte caché sous la Révolution : les missions
de l'abbé Linsolas. Recension
LATREILLE André, Revue
d’histoire de l’Eglise de France, 1950, n° 127, pp.84-87
- Histoire
du diocèse de Lyon, GADILLE Jacques (dir.), 1983
- BOUCAUD-MAITRE Agnès, Eglise et
Révolution dans le diocèse de Lyon, in BOLLENOT Gilles (dir.), 1990, Religions,
Eglises et Droit, pp.39-80
g.decourt