musée du diocèse de lyon

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Notre-Dame des Ondes

1938

 

 

 

Les émissions radiophoniques à caractère religieux naissent en France, semble-t-il, le 2 janvier 1927 avec le Père Pierre Lhande, jésuite, sur Radio-Paris. C’est une causerie de vingt minutes, intitulée L'Evangile par dessus les Toits tous les dimanches à midi. Le Père Lhande retransmet cette même année les conférences de Carême de Notre-Dame de Paris. Le 6 mars 1927 aurait été retransmise la messe dominicale de Notre-Dame de Paris.

 

Le 1er janvier 1934, le ministre des P.T.T., Laurent Eynac, supprime l’émission du P. Lhande sur Radio-Paris, nationalisée depuis peu, au nom de la séparation des Églises et de l’État. Celui-ci poursuit son émission sur Radio Luxembourg. Devant les protestations contre la suppression de l’émission du P. Lhande, le nouveau ministre des PTT, André Mallarmé, la rétablit le 8 avril 1934.

 

A cette époque, Mgr LAVARENNE, figure lyonnaise, anime L’Heure enfantine sur Radio-La Doua (Lyon-Villeurbanne) créée en 1929.

 

 

***

 

 

En 1930 l’abbé Jean TURREL, jeune prêtre, né à Lyon en 1905 dans le quartier de Montchat, vicaire suppléant à la paroisse Sainte-Jeanne-d’Arc, aumônier de la Clinique Saint-Maurice, propose à Radio-Lyon des chants de Noël donnés par son petit groupe de chanteurs ; ce concert sera renouvelé chaque mois. Radio-Lyon-Emissions est une société privée fondée en 1927, sur les émetteurs rachetés à la Société Française de Radiodiffusion et augmentés de puissance, dont un des actionnaires est M.Garcin, directeur du Nouvelliste.

(voir le document de la conférence de J.TURREL, 1949).

 

En 1933, cette station lui propose la prédication du Vendredi-Saint, puis chaque dimanche en alternance avec un pasteur. Les autorités diocésaines acceptent le principe et demandent, quinze mois plus tard, à Mgr Cristiani, doyen des lettres aux Facultés catholiques, d’assurer cette prédication.

 

En 1936 une pétition de 6.000 personnes circule qui demande au ministère des P.T.T. la diffusion sur la chaîne nationale d'une messe pour les malades. La demande est rejetée. Cette même année un congrès rassemble à Paris des prêtres ayant un « apostolat radiophonique ». Le Père ROGUET propose de se tourner vers les radios privées et suggère au Père TURREL de s’adresser à Radio-Lyon pour programmer tous les dimanches une messe pour les malades de la région (sanatorium de Hauteville, de Saint-Hilaire-du-Touvet, etc.).

 

L’archevêque récemment nommé, Mgr GERLIER, autorise cette initiative du Père TURREL. Est constituée l’« Œuvre lyonnaise de la messe radiodiffusée pour les malades » sous la présence du cardinal GERLIER. L’église de la paroisse Sainte-Jeanne-d’Arc, érigée en 1934, est aménagée en conséquence, un contrat est signé avec Radio-Lyon.

 

En 1937 le Radio-Club forézien lance, avant les autorisations gouvernementales, une nouvelle radio animée par l’abbé Dornat qui prend rapidement le nom de Radio-Forez ou Radio-Forézien. Elle n’est pas autorisée par le gouvernement et doit cesser d’émettre.

 

Le 2 octobre 1938 est célébrée la messe des malades par le Père TURREL en l’église Sainte-Jeanne d’Arc, animée par une chorale baptisée alors les « Messagers de Sainte-Jeanne d’Arc ». La diffusion sur 222m et 48m39 couvre une vingtaine de départements. C’est la première messe dominicale diffusée régulièrement en France, mais certaines sources attribuent cette primeur à Radio 37 en région parisienne en 1936. Radio-Luxembourg diffusait une messe chaque jeudi.

 

Le 23 octobre 1938 le cardinal Gerlier célèbre la messe. Certaines sources disent qu’il célèbre le 2 octobre la première messe diffusée, ou bien qu’il la préside sans célébrer, comme c’était en usage à l’époque.

 

A l’été 1939, avec les congés payés, les techniciens ne pouvant venir dans l’église, la messe célébrée n’est plus la « messe chantée » de la paroisse, avec chorale et chants grégoriens, comme cela se faisait d’ordinaire : c’est une messe « dialoguée en français » avec un petit groupe, célébrée dans le studio de Radio-Lyon 39 rue de Marseille sur un autel portatif. Certaines sources indiquent que la messe est célébrée en septembre 1939 en l’église Saint-André et que le studio sert en cas de défaillance technique.

 

Une source indique qu’en 1939 Radio-Lyon diffuse chaque dimanche à 8h la messe des malades depuis l’église Sainte-Jeanne d’Arc, et à 12h la causerie de l’abbé SAGE. Il y a aussi une causerie protestante.

 

En 1940 le Père TURREL est nommé directeur de l’œuvre nationale de l’Apostolat des malades, qui transfère ses bureaux 49 rue Professeur Paul Sisley (Lyon 3ème arrdt).

 

De 1940 à 1944, il y a interruptions, changements d’horaires, etc. Le 18 juin 1944 la B.B.C. diffuse la première messe célébrée en territoire libéré à Hermonville-sur-Mer. Le 1er septembre 1944 les P. Avril et Pichard sont chargés de la retransmission des messes sur la nouvelle radio d’État, Radiodiffusion-Française.

 

Le 21 janvier 1945 la messe de N.D. des Ondes est à nouveau régulièrement diffusée à 10 heures, sur 242 m (émetteur Lyon-Dardilly) et sur 41,89 m (poste Alouïs), un dimanche sur deux, à la même heure que la messe diffusée de Paris avec la prédication du Père Avril.

 

La J.O.C. (Jeunesse Ouvrière catholique) propose de mettre à disposition une salle dans leur maison du 24 rue Paul Sisley (rue des Tournelles) qui est leur siège national replié à Lyon. Le 1er décembre 1945 c’est chose faite et c’est l’atelier du peintre, ancien propriétaire, qui abritera bibliothèque pour les malades et chapelle. Le 24 mars 1946 la messe est diffusée pour la première fois de cette chapelle baptisée Notre-Dame-des-Ondes. Le 6 octobre 1946 (ou le 2 octobre) la maison entière et son parc devient le Foyer Notre-Dame des Ondes, siège national de l’Apostolat des malades, lieu de retraites spirituelles pour les malades, d’accueil de prêtres, etc. Une société immobilière éponyme est constituée.

 

Le 18 mai 1952 le cardinal GERLIER inaugure les nouveaux locaux du Foyer Notre-Dame des Ondes, que lui présente le Père TURREL. Deux chalets permettent d’accueillir les malades en séjour pour une retraite, tel un « dispensaire spirituel », avec salle commune, bibliothèque, assistance sanitaire…

 

Le Père TURREL meurt en janvier 1957.

 

Après un intérim, le Père Gérentet de Saluneaux dirige le foyer jusqu’à sa mort en 1992.

 

Dans les années 1970, la messe est retransmise l’été à partir des lieux de retraite spirituelle du Châtelard (jésuite) ou de La Rivette (diocésain).

 

En 1985 l’horaire de la messe dominicale devient 18h sur Radio-France-Lyon par décrochage sur 498m, 603 KH (émetteur de Tramoyes).

 

Le 13 juin 2002, l’« Œuvre lyonnaise de la messe radiodiffusée pour les malades » prendra le nom de « L’œuvre lyonnaise de la messe radiodiffusée pour les malades dite Notre-Dame-des-Ondes ».

 

En 2006, la maison et le parc, 24 rue Professeur Paul Sisley, deviendront la propriété de la Communauté de l’Arche qui met à disposition de l’association un bureau et la chapelle rénovée pour la messe radiodiffusée.

 

Le 3 janvier 2016, suite à la suppression des émetteurs en ondes moyennes, est radiodiffusée une dernière messe à partir de la chapelle de la rue Sisley.

 

 

 

DOCUMENTS

 

 

-      TURREL Jean, 1950, (1951), Notre-Dame des Ondes, entretiens radiophoniques, avec lettre-préface du cardinal Gerlier

 

-      TURREL Jean, 1949, Les Ondes, Messagères de joie 

 

-       VARILLON François, 1993, La parole est mon royaume : vingt homélies au fil de l'année liturgique (recueil des homélies prononcées sur Notre-Dame des Ondes de 1973 à 1978)

 

-       Archives du Foyer Notre-Dame-des-Ondes (tous nos remerciements aux responsables de l’association pour les documents mis notre disposition)

 

-      VIGNAUD Thierry, Emetteurs radiodiffusion et télévision

 

-      PRINTZ Jean-Marc, 100 ans de radio en France

 

         voir notice sur Pierre Lhande

 

 

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