Œuvres
Pontificales Missionnaires
1922
22 janvier
Mort du pape Benoît XV qui préparait depuis le mois
d’octobre 1921 :
-
la fusion des trois organismes français
collectant des fonds pour les missions :
o
la Propagation
de la Foi fondée à Lyon en 1822 par Pauline Marie JARICOT,
o
la Sainte
Enfance fondée par Mgr de Forbin-Janson à Nancy en 1843,
o
l’œuvre de Saint
Pierre Apôtre fondée à Caen
en 1889 par Jeanne Bigard,
-
la création d’un organisme unique :
o dont le siège serait à Rome,
o la direction assurée par la Congrégation de la
Propagation de la Foi,
o pour contrôler la répartition des fonds.
6 février
Election du Pape Pie XI
15 février
Lettre pastorale du Cardinal MAURIN sur le centenaire de
l’œuvre de la propagation de la foi.
Ecrite à Rome, cette lettre paraît à Lyon le 24
février : elle évoque le prochain transfert à Rome de la direction de
l’œuvre lyonnaise et annonce un triduum à Lyon.
(voir le texte
de cette lettre)
1, 2 et 3 mai
Triduum du centenaire à Lyon
Les fêtes
jubilaires édictées par S.E. le cardinal Maurin pour
commémorer la, naissance, il y a un siècle, de l'Œuvre de la Propagation de la
Foi se sont déroulées triomphalement durant les trois premiers jours du mois de
mai sous les voûtes augustes de la Primatiale de Lyon. Œuvre lyonnaise et Œuvre
divine, c'est bien là, dans le plus majestueux édifice divin de la ville
archiépiscopale, qu'il convenait que fût célébré le centenaire de sa naissance.
(GROFFIER, Semaine religieuse de Lyon du 12 mai 1922)
(voir le compte
rendu du triduum)
3 juin
Audience du Pape Pie XI au président du Conseil central
de l'Œuvre de la Propagation de la Foi, Mgr Béchetoille,
et du président du Comité central de Paris, Mgr Odelin,
puis aux directeurs nationaux.
Le Pape annonce qu’il a rédigé le 3 mai un motu proprio
sur la mutation de l’œuvre et remercie les lyonnais de leur dévouement et de
leur abnégation pour avoir accepté
ces changements. Il justifie le transfert à Rome de la décision de répartition
des fonds recueillis dans le monde entier de la manière suivante :
o le gouvernement de
cette mondiale Association de laquelle dépend la vie matérielle de l’apostolat
universel et (que) la répartition des recettes entre tous les chefs de mission
étaient un fardeau dépassant les forces de votre zèle, si éclairé et si ardent
soit-il.
o s’en décharger sur
Rome où se trouve (…) et
là seulement une puissance à la hauteur de la tâche.
o elle (votre œuvre) est
une institution si gigantesque qu’elle ne peut plus être contenue dans le cadre
primitif de son berceau.
o depuis la grande
guerre, les susceptibilités nationales se sont si profondément accentuées qu’il
est impossible de trouver en dehors de Rome un terrain d’entente pour les
fidèles du monde entier. Là, et pas ailleurs, peuvent fraterniser les
catholiques de toute langue, de toute race, de tout pays. (…) Vous le
verrez, bien des obstacles au développement de votre œuvre seront aplanis par
sa centralisation à Rome.
(voir le compte
rendu)
8 juin
Parution du Motu
proprio aux Acta Apostolicae
Sedis (voir le texte)
Un Conseil national
est constitué dans chaque pays, dont :
- la mission est de
développer l’œuvre par l’information et la collecte des dons transmis au
Conseil supérieur,
- le président est
proposé par les évêques du pays, nommé par la Congrégation romaine, membre de
droit du Conseil supérieur.
Le Conseil
Supérieur est composé ainsi :
Président |
Mgr Pierre Fumasoni Biondi secrétaire de la
Sacrée Congrégation de la Propagande |
Vice-Président |
Mgr Auguste Boudinhon Recteur de
Saint-Louis-des-Français |
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Conseillers
résidant à Rome |
Mgr David Amerigo pour l’Allemagne, l’Autriche, la Bavière Mgr Eras pour la
Hollande Mgr Jovani Giochino pour l’Espagne Mgr Lajoie pour le
Canada Mgr Mercado y Riera pour l’Amérique
du Sud Mgr O’Hern pour les Etats-Unis Mgr Prior pour
l’Angleterre Mgr Roncalli pour l’Italie Mgr De T’Serclaes pour la Belgique Mgr Vanneufville pour la France (liste extensible
à d’autres pays) |
Conseillers non
résidant à Rome |
Les
Présidents de tous les Conseils Nationaux de l’Œuvre |
|
|
Secrétaire Général |
Mgr Joseph Nogara |
Le Conseil
supérieur se réunit chaque mois dans sa forme romaine. A l’assemblée de mars,
où est décidée annuellement la répartition des dons, sont convoqués les
présidents des conseils nationaux.
Les
Conseils centraux de Lyon et de Paris restent en fonction tant que les Conseils
nationaux et le nouveau Conseil supérieur ne sont pas constitués.
(voir
document le texte du Motu
proprio)
6 juillet
Première réunion romaine
des membres du Conseil Supérieur de l’Œuvre Pontificale de la Propagation de la
Foi résidant à Rome, sous la présidence du Cardinal Van Rossum,
Préfet de la Sacrée Congrégation de la Propagande de la Foi.
Mars 1923
Première réunion
internationale du Conseil Supérieur de l’Œuvre Pontificale de la Propagation de
la Foi.
Voici plus de huit jours que dans la magnifique grande
salle du palais de la Piana di Spagna. à Rome, se
poursuivent des travaux du Conseil international chargé de répartir entre les
400 diocèses des pays schismatiques, musulmans ou païens les aumônes
recueillies en 1922 dans tout l' univers catholique par les soins de l’Œuvre de
la Propagation de la Foi.
C'est la première fois que s'accomplit à Rome cette
tâche laborieuse et délicate. On sait que, jusqu'à l’année dernière, et depuis
un siècle le Conseil lyonnais de l'Œuvre, siégeant à Lyon, en avait
l'initiative et, après étude approfondie des pièces envoyées chaque année par
tous les chefs des Missions, votait librement, souverainement, définitivement
les allocations qui font vivre les 15.000 prêtres et les innombrables
religieuses qui se dévouent au salut des âmes dans les pays lointains.
En transférant de Lyon à Rome la centralisation des
aumônes perçues en faveur des Missions lointaines, Pie XI n'a eu en vue que
l'intérêt supérieur de ces Missions.
L'auguste Pontife a pensé que les pays catholiques
étrangers offriraient pour la Propagation de la Foi des libéralités beaucoup
plus opulentes s'ils étaient affranchis de l'obligation de les faire passer par
la France. Et, de fait, les libres contributions composant le trésor mis à la
disposition des ouvriers évangéliques en ce début de 1923 atteignent un total
de 20 millions de francs, c'est-à-dire un chiffre dépassant de beaucoup les plus
somptueuses annuités recueillies pour eux jusqu’à ce jour. Sans doute il faut
tenir compte de l'inflation artificielle due au change, car les dollars
américains et les livres sterling britanniques forment près de la moitié de ce
budget de recettes. Mais la France en a magnanimement donné plus du quart et,
somme toute, jamais n'avaient été si nombreux, si zélés, si généreux, les
bénévoles tributaires de la source sacrée où s'alimente l'apostolat universel.
C’est donc afin de répartir entre les 400 Missions du
monde les 20 millions de francs recueillis pour elles au cours des douze
derniers mois que le Conseil supérieur de la Propagation de la Foi tient
actuellement ses solennelles assises dans la capitale de la catholicité.
Ce Conseil supérieur est éminemment international, car
dix patries différentes (France, Italie, Iles Britanniques, Belgique, Hollande,
Espagne, Allemagne, Canada, Etats-Unis, Amérique du Sud) ont député les vingt
membres dont il se compose. Parmi eux, large place a été faite aux « fils
aînés de l’Eglise ». Le vice-président est Mgr Boudinhon,
recteur de Saint-Louis-des-Français. Font également partie du noble aéropage de
France : Mgr Vanneufville, chanoine du Latran ; Mgr Béchetoille et Mgr Descamps, présidents des Conseils de
Lyon et de Paris ; Mgr Fréri, qui, bien que directeur
général de l'Œuvre à New-York, est natif
de Montbrison. Et pendant que la France est brillamment personnifiée, les
autres nations le sont par un seul délégué. Exception faite, cependant, pour
l’Italie. (3 membres).
Les séances sont quotidiennes. Elles se termineront
demain, dimanche des Rameaux.
La langue communément employée est l’italien. Mais
comme plusieurs éprouvent des difficultés à le parler et que tous s’expriment
fort bien en français, le français supplante à tout instant la belle langue
indigène.
Les séances sont présidées avec une grande dignité, une
rare intelligente et un admirable souci d’équité et d'impartialité par
l'éminent secrétaire général de la S. Congrégation de la Propagande, S. Ex. Mgr
Marchetti Selvaggiani,
archevêque de Séleucie. La plus parfaite courtoisie ne cesse de dominer les
débats ; les échanges de vues, parfois très dissemblables, se font toujours
avec une urbanité exquise. On sent qu’un profond sentiment de charité
chrétienne anime les cœurs et crée entre eux, au point de vue surnaturel, une
fraternité absolue.
(Le Nouvelliste valaisan, 24 mars 1923)
DOCUMENTS
- Semaine religieuse du diocèse de Lyon des 24 février
et 14 juillet 1922
- GROFFIER Valérien, L’Œuvre
de la propagation de la Foi et l’Archidiocèse de Lyon, Semaine religieuse du diocèse de Lyon du 7 avril 1922
g.decourt