musée du diocèse de lyon

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Externat Ozanam

1881

 

 

 

 

 

En 1880 l’archevêque de Lyon, le Cardinal CAVEROT, cherche à développer les écoles catholiques mais aussi la formation des élèves catholiques de l’enseignement public. Il fait appel alors à l’abbé Paul GIRODON, du diocèse de Lyon, qui est directeur de l’Externat Fénelon de Paris.

 

Paul GIRODON a été impliqué dès l’origine dans l’approche originale que constituent les « externats catholiques » : l’abbé Léon Thénon, qu’il a connu au Séminaire Saint-Sulpice à Paris, a eu l’idée d’accompagner les élèves catholiques des lycées de l’Enseignement public du Quartier Latin de Paris en organisant, avant et après les cours, une aide à leur scolarité avec des prêtres qui leur dispensent par la même occasion une formation chrétienne ; le soir les lycéens rejoignent leurs familles. Thénon donne à ce premier externat le nom de Bossuet. Il y est rejoint par Paul GIRODON dès son ordination sacerdotale. Celui-ci fonde en 1869 sur le même modèle l’Externat Fénelon. Un autre externat parisien portera le nom de Gerson. Le but est de « donner aux enfants une éducation chrétienne unie à l’enseignement de l’Université et à la vie de famille ».

 

En 1881 Paul GIRODON ouvre donc à Lyon un externat qui s'installe dans les bâtiments des Capucins qui desservent le mausolée dédié aux Victimes du Siège de Lyon de 1793 dans le 6ème arrondissement actuel.

 

Il lui donne le nom de OZANAM, avec lequel sa famille est liée et qui représente bien la figure de l’intellectuel chrétien qu’il entend promouvoir : Ozanam est un intellectuel catholique républicain qui vécut à Lyon de 1816 à 1831 puis de 1836 à 1841, membre de l’Université, ouvert aux idées contemporaines et engagé dans la société de son temps, fondateur des Conférences Saint-Vincent-de-Paul, initiateur des Conférences de Notre-Dame, cofondateur du journal L’Ere nouvelle, etc.

 

Le Centre Scolaire Ozanam s’est depuis lors efforcé, au travers des péripéties qui ont émaillé sa longue histoire, de rester fidèle à l’esprit de celui dont il porte le nom. Lorsqu’il le béatifia en 1997, le Pape Jean-Paul II nous rappela opportunément qu’« homme de pensée et d'action, Frédéric Ozanam demeure pour les universitaires de notre temps, enseignants et étudiants, un modèle d'engagement courageux capable de faire entendre une parole libre et exigeante dans la recherche de la vérité et la défense de la dignité de toute personne humaine ».

(site du Centre Ozanam, consulté en 2013)

 

Ouvert de 7 à 19 heures l’externat accueille les élèves du lycée Ampère fréquentés alors principalement par les fils de la bourgeoisie locale, qui n’envoyait pas leurs enfants dans les institutions catholiques. Un genre de tutorat leur est ainsi proposé, avec des cours d’instruction religieuse.

 

En 1896 c’est l’abbé Génevet qui dirige l’externat.

 

Bientôt à la demande de parents s’ouvre un internat.

 

C’est là qu’en 1897, à la demande de Mgr DADOLLE, recteur des Facultés Catholiques de Lyon, enseignera quelques temps l’abbé BRUGERETTE, avant de devoir quitter Lyon pour les opinions qu’il professe.

 

En 1897 les bâtiments sont modifiés en raison de travaux de voiries : destruction d’une partie du couvent capucin, élévation d’un étage, reconstruction de la chapelle…

 

Le discours du directeur prononcé lors l'assemblée générale de l'association des anciens élèves le 23 janvier 1898 illustre bien l’esprit de l’institution :

 

L'école se voit contrainte de rebâtir sa chapelle, démolie à cause du passage de la rue Créqui. Plusieurs ont pensé que l'Association des anciens élèves devait la rebâtir à ses frais, et cela, pour deux raisons principales :

1 En témoignage de leur foi.

Pour nous, le témoin et la sanction de notre conscience, c'est Dieu. La chapelle en est le signe. Isolée, donnant sur la rue et sur la cour, elle doit renseigner, à l'extérieur le public, et à l'intérieur les jeunes recrues, sur la foi religieuse des anciens qui ont fondé l'école.

2 En témoignage de leur gratitude.

Une protestation s'impose en présence des dires de nos contradicteurs. Ici, les élèves sont chrétiens avant tout ; le lycée n'enlève rien à la foi, mais la fortifie par l'expérience des hommes et des choses ; les élèves ne passent pas du monde chrétien au monde païen ; la meilleure preuve en est que les anciens ont scellé les sentiments de leur gratitude du sacrifice de leur bourse...

Buvons à l'érection de ce témoignage immortel de notre foi et de notre attachement à l'Ecole. Je la vois déjà, se dressant fière et noble, disposée à crier - car les pierres parlent quand il le faut - à toutes les générations futures, et l'élévation de vos sentiments, et la vigueur généreuse de votre activité.

(COUPRY, 1985, p.93)

 

En 1933, avec la gratuité de l’enseignement secondaire public, de nombreux élèves ne peuvent entrer dans les lycées : des classes sont ouvertes au sein de l’école pour les préparer à les rejoindre.

 

En 1972-1973, une partie du terrain est vendu et l’école réaménagée.

 

 

 

DOCUMENTS

 

-      COUPRY Isabelle, 1885, L’Ecole Ozanam de Lyon : un externat catholique pour lycéens, 1881-1950

 

-      Inventaire du patrimoine culturel, présentation et photographies, chapelle expiatoire

 

-      site Institut Bossuet, Paris

 

-      site du Centre Ozanam, Lyon

 

-      voir notice sur Paul GIRODON

 

g.decourt