musée du diocèse de lyon

Entrée

Refuge Saint-Michel

1811

 

 

 

 

 

C’est par décret impérial du 20 janvier 1811 qu’est fondé, grâce à l’archevêque, le cardinal Fesch, un établissement pour « les filles corrompues » confié à l’Institut Notre-Dame de Charité, fondé par le Père Jean Eudes, qui prend le nom de Refuge Saint-Michel comme celui de Paris.

 

Le chanoine Goulard, curé de la paroisse Saint-Vincent, ayant demandé que son orphelinat soit géré par le même institut auquel il a fait un don important, une seconde section est ouverte pour « les orphelines et les filles de parents pauvres ».

 

Il existe ensuite deux autres sections :

 

- l’une pour les jeunes filles placées par leurs familles ou des personnes bienveillantes, appelées les « Pénitentes », à distinguer des « filles perdues » de la Providence Sainte-Pélagie de l’Hôpital de l’Antiquaille devenu Refuge Notre-Dame de la Compassion,

 

- l’autre « pour la réforme du caractère », appelées aussi « classe de Miséricorde », puis les « Préservées »,

 

Certaines jeunes filles choisissent de devenir religieuses au sein de l’établissement : ce sont les Sœurs de Sainte-Madeleine appelées les « Repentantes », « Madeleines » ou « Madelonettes ».

 

Il y a ainsi dans le même établissement trois entités, plus celle des religieuses de l’Institut.

 

Le Refuge s’installe dans un ancien couvent des Carmes déchaussés (montée du même nom) puis à partir de 1813 dans l’ancien couvent des Génovéfains (montée du même nom), construit en 1750 par l’architecte Soufflot et abandonné depuis 1793. Des réparations sont effectuées. Une nouvelle chapelle, extérieure au bâtiment initial, est construite de 1825 à 1829 avec deux chœurs, celui des Religieuses et celui de Repentantes. Puis Pierre Bossan en 1859 construit entre les deux un troisième chœur, celui des jeunes filles. L’ensemble des chœurs forme ainsi une croix avec la nef.

 

Les jeunes filles reçoivent une instruction et travaillent la soie ; en 1837 un atelier d’une quarantaine de métiers à tisser est ouvert, pour une nouvelle section appelée « classe de persévérance ». Il doit être fermé en 1848.

 

Si les jeunes filles sont considérées comme aptes à revenir à une « vie vertueuse », elles peuvent être rendues à leurs familles.

 

Le Refuge reçoit une allocation de la Ville de Lyon et des dons.

 

Les religieuses gèrent le quotidien de la maison.

 

Des Dames, dites « agrégées » ou « conseillères » ou « protectrices », viennent les aider pour la gestion et le placement des jeunes filles à leur sortie ; elles se réunissent en assemblée annuelle à la Saint-Michel.

 

Les comptes rendus de l’assemblée annuelle des Dames fournissent les effectifs suivants pour le milieu du XIXème siècle :

 

 

Assemblée générale de

1844

1845

1847

1851

Pénitentes

70

de 15 à 20 ans

70

72

60

Miséricorde

34

33

35

35

dites « préservées »

Orphelines

60

de 5 à 18 ans

60

dont 20 de moins de 8 ans

60

50

Persévérance

 

 

50

 

Madeleines

20

 

22

25

 

Ces comptes rendus insistent sur les « conversions » des jeunes filles qui prennent trois formes :

- accéder au baptême, à la communion…,

- entrer dans la Congrégation de Marie,

- devenir religieuse « Madeleine ».

 

En 1935 l’établissement est géré par la congrégation des religieuses du Bon Pasteur, en 1956 par les Soeurs de Notre-Dame de la Charité du Bon Pasteur.

 

Le Foyer Saint Michel est géré par l'Association de la Providence Saint Bruno.

 

 

 

DOCUMENTS

 

- GOULLARD, 1818, Notice sur l’établissement des religieuses de Notre-Dame de la charité du Refuge Saint-Michel

 

- Œuvre du refuge Notre-Dame St-Michel. Comptes-rendus pour les années 1844, 1845, 1846, 1847 et 1851

 

- MARTIN Jean-Baptiste, 1909, Histoire des églises et chapelles de Lyon, tome 2, Notre-Dame de Charité dit refuge Saint-Michel, (pp.319sq)

 

- Foyer Saint-Michel

 

- MAS Michel, 2007, Le cardinal de Bonald et la question du travail (1840-1870) (thèse Université Lyon 2), ch.8/II

 

- voir notice sur Notre-Dame de la Compassion

 

g.decourt