Séminaire Saint-Joseph
1661
Jacques CRETENET arrive à Lyon lors
de la peste en 1828. Il regroupe autour de lui quelques personnes pour soigner
les malades et accompagner les mourants. Après sa rencontre avec la Mère
supérieure du monastère de Saint-Elisabeth de Bellecour, il mène une vie
« dévote » selon l’acception de l’époque. Bientôt se rassemble autour
de lui quelques jeunes hommes célibataires en quête spirituelle ; il leur
propose de vivre une vie austère dans l’esprit franciscain, de pratiquer
l’oraison mentale, etc.
En 1642 il transforme sa maison, où
il vit avec sa femme et ses enfants, en lieu de prière et de formation ;
c’est le prieur des Feuillants qui « dirige » spirituellement le
groupe. Celui-ci ayant quitté Lyon pour Marseille, c’est CRETENET qui est
choisi par ses « disciples » comme directeur de la communauté.
Le Vicaire général de Lyon répond
favorablement à la demande de trois membres de la communauté qui sont
prêtres : ils partent « évangéliser » les pauvres des campagnes
en Bugey. Cette initiative est renouvelée et plus tard ils iront en Bresse, Dauphiné,
Velay. Entre deux missions ils reviennent à
la maison.
Des religieux et des membres du
clergé critiquent cette communauté, dont quelques membres sont prêtres, dirigée
par un laïc marié et père de famille ; après avoir été interdite en 1651, la
communauté est finalement soutenue par l’archevêque Camille De NEUVILLE de
VILLEROY à partir de 1659.
En 1661, la famille de Coligny, qui a suivi l’une des missions,
procure à la communauté une maison rue du Garet à Lyon.
Cette même année, l’archevêque Camille De NEUVILLE de VILLEROY
reconnaît la communauté sous le nom de Missionnaires de Saint-Joseph de Lyon, destinés aux « prédications, catéchismes et
missions » dans les
campagnes ; il fait reconnaitre la maison comme Séminaire, dont la
direction passe alors de CRETENET à un supérieur ecclésiastique.
Les séminaristes y entrent après
leur formation théologique pour apprendre le ministère : administration
des sacrements, méthodes de moralisation de la société, etc.
Puis la congrégation s’écarte
progressivement de la ligne initiale de pauvreté, d’humilité,
de piété mariale, voulue par leur fondateur.
Une chapelle est construite,
plusieurs maisons achetées (Vernaison, Loire, Croix-Rousse,
Saint-Rambert-l’Ile-Barbe, Saint-Laurent-d’Agny, etc.).
De nombreuses implantations
(collèges et séminaires) ont lieu dans le diocèse et en dehors : Roanne, Belley, Nantua, Louhans, Verjon,
Thoissey, Chalon-sur-Saône, Grenoble, Vienne…
Le nombre des Missionnaires de Saint-Joseph, appelés aussi « joséphistes ou
« crétenistes », ne dépasse pas la cinquantaine, séminaristes et
prêtres missionnaires.
En 1722 ils sont suspectés de
jansénisme, en particulier par les Sulpiciens du Séminaire Saint-Irénée. Ils ne
sont pas immédiatement sanctionnés par l’archevêque François-Paul de NEUVILLE
de VILLEROY, mais en 1729 sont interdits d’enseigner et en 1734 de confesser
par l’archevêque Charles-François CHATEAUNEUF de ROCHEBONNE.
En 1735 les Missionnaires de
Saint-Joseph reconnaissent la bulle Unigenitus Dei
Filius, qui condamne les thèses jansénistes, et peuvent rouvrir leur séminaire de
Lyon.
A la Révolution ils se
dispersent : en 1795 leurs maisons sont vendues comme biens nationaux.
DOCUMENTS
- De SAINT-PIERRE, 1724, Maximes
des missionnaires de Saint-Joseph de Lyon, surnommez Crétenistes, conformes à
celles des Anciens et Nouveaux Hérétiques
- VACHET Adolphe, 1895, Les
Anciens couvents de Lyon, Les Missionnaires
de Saint-Joseph, pp.441-449
- DEPERY Jean Irénée, 1835, Histoire hagiologique de Belley ou recueil des vies des saints et des
bienheureux nés dans ce diocèse, Jacques
CRETENET, tome 2
-
Archives du
Département du Rhône, Joséphistes
- PICHON (Florence), 1992,
Les Joséphistes dans le diocèse de Lyon (XVIIe-XVIIIe s.), mémoire de
maîtrise, Université Lyon 3
- voir notices sur le Jansénisme
dans le diocèse au XVIIIème siècle, Jacques CRETENET (1603-1666)
g.decourt