Hector-Irénée Sevin
1852-1916
Hector-Irénée
SEVIN naît à Simandre dans l’Ain en 1852.
Il est
ordonné prêtre du diocèse de Belley en 1876.
Il
enseigne au séminaire de Belley.
En
1904 il est nommé vicaire général du diocèse.
Depuis
la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat de 1905, les évêques sont nommés
directement par le Saint-Siège sans l’intervention du ministère des
cultes ; Pie X apprécie la fermeté doctrinale du prédicateur qu’est le
Père SEVIN dans son diocèse et en 1908 il le nomme évêque de Châlons-sur-Marne.
En
1912 il est nommé archevêque de Lyon.
Il
est fait cardinal en 1914.
Il
meurt à Lyon en 1916.
Il
est plutôt considéré comme proche des milieux de l’Action française et peu favorable au catholicisme social lyonnais
de la Chronique sociale et des Semaines sociales de France :
… la campagne de dénonciation contre les Semaines Sociales prit une dimension nationale sous
l'impulsion du Nouvelliste. Son
directeur, Joseph Rambaud, qui enseignait à la Faculté de droit de la Catho,
n'hésitait pas à contester la troisième partie de l'encyclique Rerum Novarum qui évoque l'intervention de l'Etat pour réguler l'économie car,
professait-t-il, il faut laisser l'économie fonctionner librement : telle est
la loi de Dieu. Si Mgr Coullié a défendu les Semaines
sociales jusqu'à sa mort en 1912, son
successeur, Mgr Sevin, proche de l'Action
française, semblait prêt à faire droit
aux accusations d'hérésie quand, en 1913, le pape Pie X intervint
personnellement pour demander, en privé, aux détracteurs de cesser leurs
attaques. (SAVARD Aimé)
Durant
la première guerre mondiale qui voit s’opposer des catholiques de diverses
nations, le Pape Benoît XV en appelle constamment à la paix. L’Eglise de
France, dix ans après ses épreuves de 1905, se veut plutôt patriote. Le
cardinal SEVIN, soutenu en cela par l’Action
française, est partisan de l’Union
sacrée : il cherche à associer
aux prières nationales les autorités de l’Etat, mais sans succès.
Depuis
une loi de 1899 (« loi des curés sac à dos ») les prêtres et
séminaristes ne sont plus exemptés du service militaire. Le cardinal SEVIN a le
souci des prêtres appelés à combattre, comme en témoigne son instruction aux prêtres combattants
parue dès le mois d’août 1914.
Il
prend leur défense contre la « rumeur infâme » qui voudrait que
l’Eglise se réjouisse de cette guerre, qui punirait l’Etat républicain laïc,
donnerait au clergé l’occasion de reprendre son emprise sur les consciences des
fidèles, multiplierait au profit des curés les actes du culte comme les processions
et funérailles, etc.
DOCUMENTS
- SAVARD Aimé, Lyon,
haut lieu du catholicisme social, Lettre des Semaines sociales de France,
2005/37
- Cardinal SEVIN, Instruction aux prêtres combattants,
Semaine religieuse de Lyon, 7 aout
1914
- BECKER,
Jean-Jacques, Annette, 1988, La
France en guerre. 1914-1948. La grande mutation
g.decourt