François de Tournon
1489-1562
François
de TOURNON naît en 1489 au Château de Tournon (dans l’Ardèche actuelle).
En
1501 il entre dans l’Ordre de Saint-Antoine de Viennois où il étudie.
Il
fait connaissance du Roi François 1er de retour d’Italie.
François
de TOURNON mène une double carrière, d’homme d’Eglise et d’homme d’Etat, comme
souvent sous l’Ancien Régime.
Homme d’Etat
En
1525 il réussit le rachat de François 1er prisonnier de Charles
Quint.
En
1530 il réussit les rachats du Dauphin et d’Henri d’Orléans (futur Henri II)
prisonniers de Charles Quint.
Entre
1531 et 1547 il est Conseiller de François 1er ministre ambassadeur
sans en avoir le titre. Il négocie le mariage de Catherine de Médicis, nièce du
pape Clément VII, avec Henri d’Orléans.
En
1536 il est nommé Gouverneur général en Forez, Lyonnais, Beaujolais, Dombes,
Mâconnais…
En 1537
il gère l’intendance des guerres d’Italie.
En
1542 il est lieutenant général de Lyon.
En
1547 à la mort de François 1er, il quitte la cour pour l’Italie.
Il
est bientôt rappelé par Henri II pour devenir son Ambassadeur.
En
1559, à la mort de Henri II, il retourne à Rome mais il est rappelé à la cour
par la Régente Catherine de Médicis en 1560.
Homme d’Eglise
Outre
les revenus des archevêchés qu’il occupa, il bénéficie de ceux d’abbé de Saint-Etienne de Caen (1531-1533), La Chaise-Dieu
(1534-1541 ou 1519-1562 selon les sources), de Saint-Germain-des-Prés (1534-1562), Ambronay
(1544-1550), Ainay (1554 ou 1551-1562), Tournus,
Saint-Julien de Tours…, mais aussi de prieur de Saint-Pourçain,
Souvigny…
En
1517 il est nommé archevêque d’Embrun jusqu’en 1525.
En
1525 (ou 1526) il devient archevêque de Bourges.
En
1526 il est nommé archevêque de Bourges, Primat des Aquitaines, jusqu’en 1536
(1537).
En
1530 il est créé cardinal prêtre par le Pape Clément VII, titulaire de
Saint-Marcellin et de Saint-Pierre
En
1536 il fonde le Collège de Tournon que le Pape Jules III en 1552 érige en
Université, et qui est confié aux Jésuites en 1560, dès leur autorisation de
s’implanter en France, pour résister au mouvement de la Réforme.
Cette
même année il reçoit à Lyon l’abjuration de Clément MAROT.
En
1538 il devient archevêque d’Auch jusqu’en 1551.
En
1547 à la mort de François 1er, il part pour l’Italie. En 1550 il
semble avoir occupé les sièges vacants des évêchés de Albano puis de Sabine.
Il
ne participe pas aux travaux du Concile de Trente (1545-1562).
En
1551 il est nommé archevêque de Narbonne où il ne fait que prendre possession
du siège.
En
1551 il devient archevêque de Lyon, Primat des Gaules, par échange avec
Hippolyte d’Este, et prend possession de son siège l’année suivante. Fatigué,
il part se reposer dans son château de Roussillon sur le Rhône jusqu’en mai
1953. C’est son « grand vicaire » Benoît BUATIER qui dirige le
diocèse durant ses absences.
Il
fait éditer le Missel du diocèse de Lyon de 1556.
Durant
son épiscopat lyonnais il tente d’enrayer l’influence protestante. Par exemple
il nomme des prédicateurs « sûrs » à Saint-Nizier et à la Primatiale.
En
1560 il propose au Consulat lyonnais de confier le Collège, municipal, de la Trinité
à « certains prêtres religieux
nommés jésuites, lesquels sont propres pour instruire la jeunesse en bonnes
mœurs et en religion chrétienne, sans prendre aucun gage ni salaire ».
Mais les échevins renouvellent leur confiance au responsable Barthélemy ANEAU
« homme de bien, de bonnes lettres,
savoir et expérience, religieux et catholique », alors même que
certains le soupçonnaient d’être trop favorable à la Réforme. Il confiera en 1561
le Collège de Tournon aux jésuites, ordre récemment fondé.
En
1560 le Pape Pie IV l’appelle à Rome où il devient Doyen du Sacré Collège et
cardinal d’Ostie.
En
1561, comme légat du Pape, ou au bénéfice de l’âge selon les sources, il
préside l’ouverture du Colloque de Poissy, convoqué par Catherine de Médicis,
entre catholiques et protestants, bien qu’il ne fût pas favorable à cette
rencontre.
Depuis
quelques mois les tensions entre catholiques et protestants se sont réveillées,
dans la ville de Lyon particulièrement, et en 1961 Barthélemy ANEAU est lynché.
Il
meurt à Saint-Germain-en-Laye en le 22 avril 1562.
Huit
jours après sa mort, le 30 avril 1562, Lyon est saccagé par les calvinistes (le
sac du Baron des Adrets).
Il
sera inhumé en 1571 dans la chapelle du Collège de Tournon.
DOCUMENTS
- 1556, Missale iuxta ritum sancte Ecclesiae
Lugdunensis, Galliarum primatis
-
FRANÇOIS Michel, 1933, Le
rôle du cardinal François de Tournon dans la politique française en Italie de
janvier à juillet 1556, Mélanges
d’archéologie et d’histoire, 50, pp.293-333
- FRANÇOIS Michel, 1946, Correspondance François de Tournon cardinal
recension par DROUOT Henri, 1948, Revue d’histoire de l’Eglise de France,
34/124, pp.131-133
- FRANÇOIS Michel
1951, Le cardinal François de Tournon :
homme d'état, diplomate, mécène et humaniste : 1489-1562
- BRASART-de GROËR
Georgette, 1957, Le
Collège, agent d’infiltration de la Réforme. Barthélemy Aneau au Collège de la
Trinité, in Aspects de la propagande
religieuse, pp.167-175
-
MALOV
Vladimir, 1987, Lettres
inédites du cardinal François de Tournon (juin-décembre 1552), Bibliothèque
de l’Ecole des Chartes, 145,
pp.149-161
- GUILLOT Pierre, 1991, Les
Jésuites et la musique : le Collège de la Trinité à Lyon, 1565-1762
- CLEMENT Michèle,
INCARDONA Janine (dir.), 2008, L’Emergence littéraire des femmes à Lyon à
la Renaissance (1520-1560), pp.80sq
- voir notice sur Barthélemy ANEAU
g.decourt