musée du diocèse de lyon

Entrée

 

8 décembre

à Lyon

 

 

 

Le 8 septembre, fête de la Nativité de Marie, est en même temps le jour du renouvellement du Vœu des échevins de la ville de Lyon à Notre-Dame de Fourvière.

HOURS Henri, 1995, Le vœu des échevins du 8 septembre et les documents INA video 1943, video 1962

 

 

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En 1852 l’inauguration de la statue dorée de Notre-Dame de Fourvière, prévue ce jour-là, est reportée à la prochaine fête mariale, celle de la Conception de Marie le 8 décembre. Cette inauguration est marquée par une illumination de la ville grâce à des lumignons déposés aux rebords des fenêtres, selon la coutume des « entrées » de personnalités royales ou ecclésiastiques (papes, archevêques) dans la cité.

HOURS Henri, 1995, Les Illuminations du 8 décembre

 

 

 

 

 

 

Le 8 décembre 1854 le dogme de l’Immaculée Conception de Marie est proclamé par le Pape Pie IX (bulle Ineffabilis Deus). L’illumination lyonnaise marque l’adhésion des fidèles à ce dogme, qui appartenait depuis longtemps à la piété mariale lyonnaise. Progressivement cet usage lyonnais s’étend à toutes les paroisses du diocèse.

 

 

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Ensuite la signification des illuminations varie au cours des décennies en fonction de la situation sociale du pays, tout particulièrement entre 1870 et 1914.

 

Parce qu’elle occupe l’ensemble de l’espace public local et bénéficie d’un important succès populaire la fête a été rapidement instrumentalisée au service de la défense des thèses intégralistes et cléricales. Dans un contexte marqué par l’émergence d’une citoyenneté laïcisée, elle constitue un acte de protestation et d’expiation public et ostentatoire. De plus, par la mise en scène qu’elle déploie, elle tente de faire exister publiquement, ne serait-ce que de manière éphémère, un régime fondé sur la subordination du politique au religieux.

(DUBOIS, p. 243)

 

Ainsi les catholiques sont-ils invités, pour faire corps, à mettre tous ensemble les lumignons à leurs fenêtres à l’appel des cloches de leur église.

DUBOIS Christophe, 2001, Représenter, Protester, Expier, La fête du 8 décembre à Lyon (1870-1914),

in D’HOLLANDER Paul (dir.), L’Eglise dans la rue. Les cérémonies extérieures du culte en France au XIXe siècle, pp.243-272

 

 

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Le 8 décembre 1954 est fêté le centenaire de la proclamation du dogme. Lyon se veut l’autre cité mariale de France, sous l’égide de son archevêque, le cardinal GERLIER, ancien évêque de Lourdes, dont la devise est Ad Jesum per Mariam (à Jésus par Marie).

INA, document video, 1954, Centenaire de 1854, 1954

 

 

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Durant les Trente Glorieuses (1945-1975) le « 8 décembre » sonne le début des fêtes de fin d’année avec concours de vitrines des commerçants. Il devient le jour des inaugurations municipales comme celles de lignes de métro, de rues piétonnes... Bientôt des concerts gratuits sont organisés sur les places publiques par de grandes stations de radio.

 

 

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La municipalité lyonnaise élue en 1989 dote la ville d’un plan de mise en lumière des bâtiments publics (universités, ponts, églises…). A partir de 1999 cette illumination est orchestrée chaque année par la Fête des Lumières qui dure quatre jours autour de la date du 8 décembre, avec de nombreux spectacles projetés sur les façades.

DUJARDIN Philippe, 2007, « Lyon l’allumée », de l’illumination du 8 décembre à la Fête des Lumières, avatars d’un rituel urbain)

 

 

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Les mutations de cette fête religieuse permettent de comprendre les évolutions de la cité de Lyon et la transformation de son image :

- métropole religieuse, métropole culturelle

- ville froide, ville chaleureuse

 

La tradition du 8 décembre est alors apparue comme un élément de l’histoire de Lyon pouvant aisément légitimer cette nouvelle entité « Lyon ville lumière ». Mais l’objet de la fête est allé bien au-delà, puisqu’elle est également devenue un événement culturel et artistique à part entière et a permis de donner à la ville une visibilité, à la fois dans sa globalité et ses particularismes.

 

GOUDARD Loréline, 2007, La Fête du 8 décembre à Lyon : nouveau marqueur d’enjeux d’une métropole (1999-2006),

Institut d’Etudes Politiques de Lyon

 

 

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Devant ce succès touristique populaire l’Eglise diocésaine cherche à redonner du lustre à la fête religieuse par diverses initiatives :

- accueil dans les églises des touristes venus à cette occasion,

- remise à l’honneur des « montées » à Notre-Dame de Fourvière,

- messe des jeunes à la basilique,

- etc.

PIQUET-GAUTHIER Etienne, 2010, entretien sur le tourisme religieux à Lyon), Millenaire3

 

 

 

g.decourt