musée du diocèse de lyon

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Jean François Régis Cattet

1786-1865

 

 

 

 

 

Jean-François Régis CATTET naît à Neuville-l’Archevêque (Neuville-sur-Saône) le 10 mai 1786.

 

Il est atteint dès son enfance d’une maladie nerveuse.

 

Après la Révolution, il entre au Petit Séminaire de Meximieux, puis poursuit en 1807 sa formation au Séminaire Saint-Sulpice à Paris.

 

En 1809 il est ordonné prêtre et envoyé comme professeur au Séminaire d’Angers.

 

En 1811 il est rappelé dans le diocèse et nommé vicaire à la paroisse Saint-Paul de Lyon puis curé. Grâce à ses ressources, l’église Saint-Paul, menacée de ruine, peut être restaurée à partir de 1837 sous la conduite de l’architecte Anthelme Benoît.

 

Dans le même temps il enseigne le dogme à la Faculté (d’Etat) de théologie de Lyon.

 

Tout au long de son ministère de 42 années à Saint-Paul il anime, dirige ou fonde plusieurs œuvres sociales.

 

En 1854, malade, il se retire.

 

L’archevêque, le cardinal DE BONALD, ancien condisciple au Séminaire Saint-Sulpice, le nomme vicaire général honoraire, membre de son conseil et rédacteur des conférences diocésaines.

 

En 1859 il publie Défense de la liturgie de Lyon par l’abbé C. – Réponse à Monsieur de Cony.

 

En 1864 il publie La Fausseté du protestantisme, suivi d’un appendice sur le méthodisme, ouvrage commencé par l’auteur de « La vérité de l’Eglise catholique démontrée » l’abbé S.Cattet, et achevé par son frère, l’abbé J.F.Cattet.

 

Il décède à Lyon le 31 mars 1865.

 

En l’église Saint-Paul une plaque est apposée portant cette épitaphe :

 

ICI REPOSE LE CŒUR DE JEAN FRANÇOIS REGIS CATTET

NE A NEUVILLE SUR SAONE LE 10 MAI 1785

DECEDE A LYON LE 31 MARS 1865

VICAIRE GENERAL DU DIOCESE DE LYON

VICAIRE OU CURE DE ST PAUL

PENDANT 42 ANS

PROFESSEUR A LA FACULTE DE THEOLOGIE

CHEVALIER DE L'ORDRE DES SAINTS MAURICE ET LAZARE

BIENFAITEUR ET RESTAURATEUR DE CETTE EGLISE

FONDATEUR OU DIRECTEUR

DES ŒUVRES RELIGIEUSES ET CHARITABLES

DES HOSPITALIERS VEILLEURS DE ST FRANÇOIS REGIS

DES SAVOYARDS DES OUVRIERS MAÇONS

DES VEILLEUSES DU TRAVAIL DE MARIE

DES CRECHES DES SALLES D'ASILE ETC.

SES VERTUS SES TALENTS SA PRUDENCE

SON ZELE FORT DANS L'INFIRMITE

FIRENT ADMIRER ET CHERIR EN LUI

L'HOMME EMINENT LE PRETRE SAINT

LE PASTEUR DEVOUE LE CITOYEN UTILE

SAPIENS COR IN OPERIBUS

JUSTITIAE SUCCESSUS HABEBIT (ECCL.III.32)

 

Ce dernier verset est tiré de la traduction latine de l’Ecclésiastique selon la Vulgate clémentine : le cœur sage (…) dans les œuvres de justice réussira.

 

Son frère Simon naît en 1788 à Neuville-sur-Saône. En 1811 il est ordonné prêtre à Grenoble. En 1820 il enseigne au Séminaire de Lyon. En 1823 il est curé de Tarare. Mgr Gaston Des Pins l’appelle en 1825 comme Vicaire général de Lyon. Il meurt en 1856 (1858). Il publie, entre autres, en 1842 La Vérité sur le cardinal Fesch, ou Réflexions d'un ancien vicaire général de Lyon sur l'histoire de Son Éminence par M. l'abbé Lyonnet, en 1843 Lettre à M. l'abbé Rouy, ou Observations raisonnées sur les inconvénients et les erreurs d'un nouveau Bréviaire de Lyon, en 1854 de La Vérité de l’Eglise catholique démontrée contre les Protestants.

 

 

 

 

Œuvre des Savoyards

 

Plus de 500 Savoyards, à l’époque non français, viennent chaque hiver à Lyon travailler comme balayeurs, ramoneurs ou tourneur de meules. En 1816, les Messieurs de la Congrégation ayant organisé un catéchisme pour les jeunes savoyards, J.F. CATTET donne des cours d’instruction religieuse pour les adultes dans la chapelle des Frères des Ecoles Chrétiennes. Il y a aussi des activités de loisirs éducatifs. Des liens sont tissés avec les curés des paroisses d’origine de ces migrants saisonniers. Offre de logements décents, recherche de travail, soin de santé et organisation de loisir sont les axes principaux de l’action sociale de cette œuvre dont CATTET est le directeur.

 

De 1842 à 1860 le roi de Piémont-Sardaigne, qui règne sur la Savoie, verse une allocation annuelle de 1 500 francs ; il nomme CATTET chevalier de l’Ordre royal des Saints Maurice et Lazare. Mais, après le rattachement de la Savoie à la France, CATTET doit demander une aide à l’empereur Napoléon III, les Savoyards n’étant plus des étrangers mais des français.

 

 

 

Hospitaliers Veilleurs

 

En 1832 CATTET restaure l’Association charitable des Hospitaliers-Veilleurs, issue de la fusion de l’association des Hospitaliers fondée au XVIIIème siècle (1764, 1767) et de celle des Veilleurs fondée après la Révolution (1830, 1836) ; CATTET est cité comme directeur (1836, 1850, 1856) ou président (1841) de cette association reconnue d’utilité publique en 1856.

 

 

 

Providence Saint-Paul

 

En 1836, au 83 (84, 85) quai Pierre Scize, CATTET ouvre un accueil pour une quarantaine d’enfants, confié aux religieuses de Saint-Vincent-de-Paul.

 

 

 

Asile Paroissial Saint-Paul

 

En 1836, à la même adresse CATTET ouvre aussi un hébergement pour quatorze femmes âgées, confié aux religieuses de Saint-Vincent-de-Paul.

 

 

 

Œuvre du Travail de Marie

 

En 1840 CATTET fonde une œuvre appelée « le petit travail de Marie », atelier qui fournit du tissu aux ouvroirs paroissiaux.

 

En 1846 cette œuvre prend une nouvelle dimension sous le nom d’« Œuvre du Travail de Marie ».

 

Il s’agit de permettre à des femmes d’avoir des revenus par leur travail tout en restant chez elle. Le but de cette œuvre est de « fournir des ouvrages de couture aux pauvres travailleuses et, à domicile, car la femme doit rester au foyer domestique, aux soins du ménage et des enfants ; c’est la tâche que Dieu lui a faite ».

 

Le siège de l’œuvre se situe montée du Garillan.

 

Des vêtements sont confectionnés au domicile des mères de famille qui reçoivent un salaire. Les vêtements sont ensuite vendus dans des magasins lyonnais.

 

Le financement de l’œuvre est assuré par les ventes et des dons. Le cardinal DE BONALD soutient l’œuvre ainsi que les pouvoirs publics lyonnais mais l’Etat ne lui accorde pas le statut d’utilité publique.

 

En 1926 l’œuvre prend le statut d’association loi 1901.

 

En 1947 elle cesse ses activités.

 

 

 

Crèche de Saint-Paul

 

En 1846, au 83-84 quai Pierre-Scize, CATTET ouvre une crèche gratuite pour permettre aux femmes de travailler hors de chez elle ; c’est la première crèche ouverte sur la ville de Lyon. Les enfants, de la naissance à trois ans, sont pris en charge de 7 heures à 19 heures par des religieuses de Saint-Vincent-de-Paul. Il y a 20 couchettes et 5 berceaux. Un médecin passe chaque jour. Le financement est récollecté par des dames.

 

 

 

Hôpital de Neuville-sur-Saône

 

En 1855 CATTET fonde dans sa maison située Grande Rue (actuelle rue de la République) à Neuville-sur-Saône un hôpital-hospice où les soins sont donnés gratuitement ainsi que les médicaments de la pharmacie qui lui est adjointe.

 

Ce sont les Filles de la Charité (Congrégation Saint-Vincent-de-Paul) qui s’occupent des personnes.

 

 

 

CATTET fonde ou participe encore à d’autres œuvres comme la Société des Veilleuses-Charitables pour les femmes malades à domicile, l’Oeuvre des maçons d’origine auvergnate, l’Œuvre de Saint-François-Régis pour le mariage des pauvres, l’Œuvre des Bons-Livres…

 

 

 

 

 

DOCUMENTS

 

 

 

-      CATTET Simon, 1842, La Vérité sur le cardinal Fesch, ou Réflexions d'un ancien vicaire général de Lyon sur l'histoire de Son Éminence par M. l'abbé Lyonnet

 

-      CATTET Simon, 1843, Lettre à M. l'abbé Rouy, ou Observations raisonnées sur les inconvénients et les erreurs d'un nouveau Bréviaire de Lyon

 

-      CATTET Jean François, 1854, La Vérité de l’Eglise catholique démontrée contre les Protestants

 

-      CATTET Jean François, 1859, Défense de la liturgie de Lyon par l’abbé C. – Réponse à Monsieur de Cony.

 

-      1856, Chronique locale, Revue du Lyonnais, 2/12, p. 104.

 

-      1857, subvention à l’œuvre des Hospitaliers-Veilleurs, Conseil général du Département du Rhône

 

-      1865, nécrologie, La Semaine religieuse de Lyon, d’Autun, de Saint-Claude et de la Province, n°15, 8 avril

 

-      1865, nécrologie, L’Echo de Fourvière, n°68, 8 avril

 

-      BERTRAND Antoine Louis, 1900, Bibliothèque sulpicienne ou Histoire littéraire de la Compagnie de Saint-Sulpice : XIXe siècle, t.2, notice 91

 

-      VACHET Adolphe, 1900, Lyon et ses œuvres

 

-      Archives du Conseil général du Rhône, Œuvre du Travail de Marie (1854-1947)

 

-      LATREILLE André, 1944, Un épisode de l'histoire religieuse de la Restauration. La question de l'administration du diocèse de Lyon, 1814-1839, Revue d'histoire de l'Église de France, 30/177, pp.54-93

 

-      MAS Gabriel, 2007, Le cardinal de Bonald et la question du travail (1840-1870)

chapitre 7, I.1 De la Congrégation à l’œuvre des maçons et des Savoyards

chapitre 11, I.1. L’« Œuvre du travail de Marie » : fournir du travail à domicile

chapitre 11, I.2. Une Œuvre particulièrement soutenue par l’archevêque et les pouvoirs publics lyonnais*

chapitre 11, I.3. Redonner de la dignité à l’ouvrière qui travaille à domicile ou à l’extérieur

 

-      LAFFY Paul, 2010, L'Hôpital de Neuville-sur-Saône, 1855-2010

 

-      ANGLERAUD Bernadette, 2011, Lyon et ses pauvres: Des oeuvres de charité aux assurances sociales 1800-1939

 

-      Site de l’Union Mondiale des Associations de Savoyards, L’œuvre des pauvres Savoyards de Lyon de l’abbé Cattet

 

-      voir notices sur les Hospitaliers-Veilleurs, les Rituels lyonnais

 

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