musée du diocèse de lyon

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Hugues de Saint-Cher

1190-1263

 

 

 

 

 

En 1190 (1195) Hugues Celidorio naît à Saint-Cher (Saint-Theuder), aujourd’hui Saint-Chef en Dauphiné.

 

Il est connu sous les noms de Hugues de Saint-Cher, de Saint-Chef, de Saint-Théodore, de Saint-Thierry.

 

Il étudie la philosophie et la théologie à l’université de Paris où il obtient le grade de bachelier.

 

En 1225 il entre dans l’ordre des Dominicains au couvent de Paris.

 

En 1228 (1226, 1227) il en devient provincial pour la France jusqu’en 1230.

 

En 1230 il devient enseignant à l’université de Paris.

 

En 1233 avec trois autres théologiens il représente le pape Grégoire IX, comme nonce apostolique, d’abord à la conférence de Nicée sur la réunion des Eglises grecque et latine de Constantinople, ensuite au Concile de Nymphée.

 

En 1238 il participe à la dispute organisée par l’archevêque de Paris sur le cumul des bénéfices ecclésiastiques.

 

En 1236, avec de nombreux collaborateurs il compose trois ouvrages :

-      Postillae, commentaire des Ecritures Saintes, réédité jusqu’au XVIIème siècle,

-      Correctorium, corrections apportées à la Vulgate, refusées par le concile de Trente qui authentifie la Vulgate de saint Jérôme,

-      Concordance, index des noms dans les Ecritures saintes, base de toutes les concordances éditées par la suite.

 

En 1240 il est à nouveau provincial de France des Dominicains.

 

En 1244, il est créé cardinal par le pape Innocent IV.

 

En 1245 il participe au concile de Lyon à la fin duquel Aymeric, l’archevêque de Lyon, démissionne. Le chapitre le propose alors comme archevêque au pape Innocent IV qui lui préfère Philippe de Savoie.

 

En 1251 il est légat du pape en Alémanie jusqu’en 1253 pour remplir diverses missions ; entre autres il réorganise l’Eglise de Liège sur le modèle de l’Eglise de Lyon, qu’il avait lui-même réformée.

 

En 1254 il participe au conclave qui élit Alexandre IV.

 

En 1263 il décède à Orvieto.

 

En 1264 il est inhumé au couvent des Dominicains de Lyon, le couvent des Jacobins, dont il ne reste pas de trace sur la place du même nom.

 

Sur sa tombe est gravé : « la sagesse, à sa mort, a souffert une éclipse ».

 

 

 

Conseillé des papes Innocent IV et Alexandre IV, HUGUES de SAINT-CHER fut chargé de plusieurs missions et réformes de statuts d’Eglises diocésaines et d’ordres religieux. Ainsi est-il cité dans la charte de fondation de l’Eglise de Lyon de 1319-1320 comme l’auteur d’une réforme :

 

Cette Eglise fut ainsi très saintement fondée et organisée selon la manière qu’a organisée et les organisations qu’a réformées Hugues de Saint-Théodore, frère de bonne mémoire, de l’ordre des Prédicateurs, qui, on le dit, fut le premier maître en théologie de cet ordre.

 

Selon SEVERT il a été à ses débuts lecteur de l’Eglise de Lyon, c’est-à-dire chargé de l’enseignement théologique des ecclésiastiques, le lecteur étant recruté en dehors des clercs de l’Eglise de Lyon, parmi les religieux, tandis que le théologal est l’un des chanoines.

 

Cette Eglise (de Lyon) était d’autant plus saintement établie, que frère Hugues de Saint-Théodore, d’heureuse mémoire, de l’ordre des Prêcheurs, premier maître en théologie de sa famille religieuse, mieux docteur en théologie, fut à ses débuts reçu comme lecteur officiel venant de l’extérieur dans cette même Eglise avec salaire, et créé ensuite cardinal en Alémanie, il quitta Lyon pour aller réformer l’Eglise de Liège sur la Meuse selon le rite, les dispositions et la manière de l’Eglise de Lyon. Et l’usage encore aujourd’hui y est ici observé.

(SEVERT, CVII §4)

 

Selon les attendus de l’arrêt du Conseil royal d’Etat de 1641, il a été le premier théologal de Lyon, mais le texte comporte plusieurs approximations (la date de 1245 et la charge d’archevêque de Lyon) :

 

Il est constant, & les parties demeurent d’accord que la fondation du Théologal est plus ancienne en l'Eglise de Lyon qu'en tous les autres Chapitres du Royaume. Soudain après que le Concile de Latran tenu fous Innocent III, dont le chapitre « Quia nonnullis », au titre « de Magistris », aux Décrétales a été tiré est ordonné qu'en toutes les Eglises métropolitaines le revenu d’une Prébende serait donné à un Théologien pour expliquer les Saintes Lettres aux Chanoines, sans qu'il fut de leur Ordre, le Chapitre de Lyon reçut le premier cette sainte Institution. Le premier qui fut élu pour enseigner la Théologie parmi eux en l'an 1245, au temps qu'Innocent IV tenait le Concile de Lyon, fut un nommé Hugues de Saint-Thierry qui rédigea le premier les concordances de la Bible, & fut depuis à cause de sa doctrine éminente Cardinal & Archevêque de Lyon, comme l'on trouvé dans Ciaconius & Onufrius au catalogue des Cardinaux.

 

HUGUES de SAINT-CHER est l’auteur de sermons, leçons théologiques, commentaires de la Bible, traités, etc. qui ont été largement diffusés après sa mort.

 

 

 

ŒUVRES

(reproduites sur gallica.bnf.fr)

 

 

Biblia sacra cum Hugonis de Sancto Caro glossa, pars I

Biblia sacra cum Hugonis de Sancto Caro glossa, pars II

Postillae in Biblia

Postilla super psalterium

Postilla super epistolas et evangelia : tam de tempore quam de sancti : per totum anni circulum

Tractatus amantissimus speculum ecclesie inscribitur

Speculum ecclesie unacum speculo sacerdotum

Speculum ecclesie de significatione et potestate mille unacum speculo sacerdotum

Expositio missae

Commentarius super quatuor libris Sententiarum

Themata sermonum de tempore

Concordancie super Cantica canticorum

Sermones.

Miscellanea

Expositio super Genesim (avec d’autres auteurs)

Prologue dit « Prologue II » de l’Opus super libros Sententiarum (avec œuvres de Pierre Lombard)

 

 

 

 

 

DOCUMENTS

 

 

 

-      charte de fondation de l’Eglise de Lyon 1319-1320

 

-      SEVERT Jacques, 1628, De Chronologia historica successionis hierarchicae illustrissimorum archiantistitum Lugdunenesis archiepiscopatus, Galliarum primatus ; necnon latior illustrissimae ecclesia cathedralis, et caeterarum dioeceseos Lugdunensis historia, Lyon, éd.Rigaud, p.334

 

-      Arrest du Conseil d'Estat, pour les Doyen, Chanoines et Chapitre de l'Eglise, 1641, contre Me Bezian Arroy, théologal

 

-      TOURON Antoine, 1748, Histoire des hommes illustres de l'ordre de Saint Dominique, pp.200-232

 

-      PERICAUD Antoine, 1838, Notes et documents pour servir à l'histoire de Lyon

 

-      Congrégation de Saint-Maur, 1838, Histoire littéraire de la France, volume 19, Hugues de Saint-Cher, pp.38-39

 

-      BATAILLON, DAHAN, GY (dir.), 2000, Hugues de Saint-Cher († 1263), bibliste et théologien. Actes du colloque « Hugues de Saint-Cher, o.p., bibliste et théologien, recension LEJBOWICZ Max, 2004, Cahiers de recherches médiévales et humanistes

 

-      MORVAN Haude, 2014, Les sépultures dans la propagande des frères prêcheurs et mineurs : quatre sépultures de cardinaux à Lyon au XIIIe siècle, Mélanges de l’École française de Rome - Moyen Âge, 126/1

 

-      DE MIRAMON Charles, 2014, La place d'Hugues de Saint-Cher dans le débat sur la pluralité des bénéfices (1230-1240), in BATAILLON, DAHAN, GY (dir.), 2000, Actes du colloque « Hugues de Saint-Cher, o.p., bibliste et théologien, Archives ouvertes

 

-      BARTKO Janos, 2003, Un instrument de travail dominicain pour les prédicateurs du XIII°siècle : les Sermones des evangeliis dominicalibus de Hugues de Saint-Cher (-1263), thèse Université Lyon 2

 

-      site Chroniques de Saint-Chef en Dauphiné, Cardinal Hugues de Saint-Chef

 

-      voir notice sur lecteur et théologal de Lyon

 

 

g.decourt