lecteur - théologal

1225-1789

Depuis le concile de Latran IV (1215) chaque Eglise métropolitaine doit avoir un théologien chargé d’enseigner les Ecritures aux ecclésiastiques et l’art pastoral (« soin des âmes ») ; il est rémunéré à cette fin.

11. On renouvelle l'ordonnance du concile de Latran de l'an 1179, sous Alexandre III, portant que dans les églises cathédrales et collégiales il y aura un maître pour enseigner gratis la grammaire et les autres sciences aux clercs de ces églises et aux autres écoliers pauvres. A l'égard des églises métropolitaines, elles auront, outre ce maître de grammaire, un théologal ou théologien, pour enseigner aux prêtres et aux autres ecclésiastiques l'Écriture sainte et ce qui regarde le soin des âmes. Ce théologal ne sera pas néanmoins chanoine, non plus que le maître de grammaire; mais on leur donnera à l'un et à l'autre le revenu d'un bénéfice.

(concile de Latran IV, 1215, sous Innocent III)

18. L'Église étant obligée, comme une bonne mère, de pourvoir aux besoins corporels et spirituels des pauvres, le concile ordonne qu'il y aura, pour l'instruction des pauvres clercs, en chaque église cathédrale, un maître à qui l'on assignera un bénéfice suffisant, et qui enseignera gratuitement; que l'on rétablira les écoles dans les autres églises et dans les monastères, où il y a eu autrefois quelque fonds destiné à cet effet; qu'on n'exigera rien pour la permission d'enseigner, et qu'on ne la refusera pas à celui qui en sera capable, parce que ce serait empêcher l'utilité de l'Église.

(concile de Latran III, 1179, sous Alexandre III)

L’Eglise de Lyon aurait été l’une des premières à mettre en application cette décision conciliaire.

Il est constant (…) que la fondation du Théologal est plus ancienne en l'Eglise de Lyon qu'en tous les autres Chapitres du Royaume. Soudain après que le Concile de Latran tenu sous Innocent III, dont le chapitre « Quia nonnullis » au titre « de Magistris » aux Décrétales a été tiré, est ordonné qu'en toutes les Eglises métropolitaines le revenu d’une Prébende serait donné à un Théologien pour expliquer les Saintes Lettres aux Chanoines, sans qu'il fut de leur Ordre, le Chapitre de Lyon reçut le premier cette sainte Institution.

(SEVERT, p.13)

Ce théologien est choisi parmi les religieux qui ont la formation universitaire requise. Il est appelé « lecteur de théologie ». FOREST (pp.368-371) en dresse la liste:

1225, Hugues de Saint-Cher, dominicain (voir notice)

1287, Hugues de Lozanne, dominicain

1366, Garnier, dominicain

1391, Garin, dominicain

1392, Pierre de Morologio, dominicain

1396, Jean Richelis, dominicain

1399, Pierre Merle, dominicain

1410, Eynard le jeune, dominicain

1412, Hugues de Alba, dominicain

1454, Jean Louis, dominicain

1466, François Clerc, dominicain

1468, Durand Albeati, dominicain

1476, Jean Protingal, dominicain

1478, un cordelier

1481, Simon, cordelier

1485, un dominicain

1491, Guillaume Totain, dominicain

1493, Hugues Monnet, dominicain

1504, Pierre Millier, dominicain

En 1490 le théologien est choisi parmi les chanoines ; c’est généralement un chanoine non noble, qui passe donc après les chanoines nobles mais devance les chanoines chevaliers ; il est appelé « théologal » ; il est rémunéré par une prébende appelée la « théologale ». FOREST (pp.371-375) en dresse la liste :

1490, Jean de la Fayette

1493, Pierre de Chanaye

1494, Louis Pinelle

1518, Gaspard André

1530, Nicolas Maillard

1546, Léonard Sarrazin

1557, François Dusaix

1600, Jacques Severt (voir notice)

1628, Jean Seraud

1631, Besian Arroy (voir notice)

1677, Bedian Morange, avec Antoine Namy, (voir notice)

1703, Charles Terrason