J.O.C. 1927
J.O.C.F. 1928
(à
compléter)
ELEMENTS
HISTORIQUES
(à compléter)
1927-1936
La Semaine religieuse du diocèse de Lyon,
en date du 28 octobre 1927, pp.374-376, publie un article de l’abbé Guérin de
Clichy, intitulé « Un Essai de jeunesse ouvrière chrétienne », où il
présente le groupe de la Jeunesse
Ouvrière Chrétienne de Clichy « organisé
selon l’esprit et les méthodes de la Jeunesse ouvrière chrétienne belge ».
La
même Semaine religieuse, en date du
16 mars 1928, p.246, publie cette mise au point :
La Direction des Œuvres rappelle que le mouvement de la
J.O.C. a des méthodes, des statuts et un esprit déterminés. Il pourrait y avoir
de graves inconvénients à ce que le titre de jociste fut attribué
indistinctement à toute organisation suivant de près ou de loin ce mouvement.
Pour l’instant, il n’existe à Lyon et dans la banlieue
que trois sections jocistes régulières : celles des paroisses du
Sacré-Cœur, de Cusset et de Saint-André.
En
juillet 1928 on compte 6 sections JOC dans la Fédération de Lyon.
L’abbé
Laurent REMILLIEUX, curé de la paroisse Saint-Alban, fonde la 1ère
section lyonnaise de la Jeunesse Ouvrière
Chrétienne Féminine (J.O.C.F) en 1928.
Les
premières journées d’études de la JOC se déroulent à la paroisse Saint-Maurice
de Montplaisir en novembre 1928. La Maison de la Rivette accueille des journées
d’études et des retraites du mouvement naissant.
En
1930, le 11 janvier, se tient à Saint-Etienne un congrès qui rassemble 150
jocistes. Mgr Delay, évêque auxiliaire de Lyon résidant à Saint-Etienne,
préside le congrès et dit la messe. Les ateliers portent sur l’enquête qui
vient d’être menée par les jocistes sur « l’impréparation des jeunes au
travail ».
La
même année à Villeurbanne se tient la troisième semaine d’études militantes qui
rassemble 130 jocistes des fédérations J.O.C.F. de Lyon, Grenoble et Vienne,
Besançon, Clermont-Ferrand, Toulouse, Montpellier et du Tarn, sur le thème
« comment se mettre au service des jeunes ouvrières travailleuses ?»
C’est l’abbé Guérin qui la dirige, Mlle Aubert étant secrétaire générale de la
J.O.C.F. Y participent l’Archevêque de Lyon, l’évêque de Clermont et celui de
Grenoble.
En
1936 un communiqué officiel dans la Semaine
religieuse du diocèse annonce la venue de l’abbé Cardyn
le 6 mars à Lyon, à la Salle des Œuvres de la paroisse Saint-André, 35 rue Cavenne : « il
s’adressera spécialement aux prêtres et leur parlera de la J.O.C., de son but,
sa méthode, ses réalisations et ses espérances. Messieurs les Curés, vicaires,
professeurs et aumôniers sont cordialement invités à cette réunion dont l’intérêt
et les conséquances peuvent avoir une immense portée »
(p.214)
Sources :
- Semaine religieuse du diocèse de Lyon
- MAYEUR, 1993
CASTA
Antoine (1919-)
Il
naît à Villeurbanne en 1919. En 1930 il devient permanent de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne de Lyon.
Par la suite il entre à l’E.D.F. où il adhère au syndicat Force Ouvrière. De 1959 à 1977 il est élu conseiller municipal de
Villeurbanne sous les mandats d’Etienne Gagnaire.
Source :
- DREYFUS, 1996
CHARVOLIN
Marie Angèle (1902-1991)
Elle
naît le 15 décembre 1902 à Pont-de-Chéruy (Isère). Elle travaille dans une
usine de tissage à Lyon. Elle est bénévole à la Maison des jeunes de la
paroisse Saint-Alban, dont le curé est le Père Laurent REMILLIEUX. Elle suit
des cours à la Faculté de théologie de Lyon. Elle entre au Sillon catholique, organisme de formation spirituelle dans la ligne
du Sillon de Marc Sangnier. Elle
adhère en 1928 à la Jeunesse Ouvrière
Chrétienne Féminine. Elle en devient permanente nationale en 1931 et
responsable du journal. Elle participe en 1933 à la fondation de la L.O.C.F.,
branche féminine de la Ligue Ouvrière
Chrétienne, regroupant les jocistes devenus adultes, et en devient
secrétaire générale. En 1938 elle abandonne ses fonctions de permanente de
mouvement pour devenir employée de commerce en région parisienne. A la
Libération, elle devient permanente des Equipes féminines du Mouvement Républicain Populaire (M.R.P.),
puis membre du Comité national. En 1950 elle fait partie de l’équipe nationale
de l’Action Catholique Ouvrière
(A.C.O.) issue de la L.O.C. Elle est en 1956 secrétaire de l’Union Nationale Interfédérale des Œuvres
et Organismes Sanitaires et Sociaux
(UNIOPSS). En 1965, à sa retraite, elle revient à Saint-Chamond. Elle décède en
1991.
Source :
- association Itinéraires et histoire ouvrière en
Val-de-Marne
RIVOIRE
Marguerite Marie (1900-1997)
Elle
naît le 17 avril 1900 à
Saint-Symphorien-sur-Coise (Rhône). Elle est membre du Comité exécutif de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne Féminine, membre fondateur de la L.O.C.F., branche
féminine de la Ligue Ouvrière Chrétienne, syndicaliste CFTC
puis CFDT. Elle décède en avril 1997
dans la région parisienne.
Source :
-
MAITRON
GIRARD
Yvonne (1905-1932)
Elle participe à la vie de
la paroisse Notre-Dame Saint-Alban. Elle fréquente la Maison des Jeunes de la
paroisse, les Guides de France et la Jeunesse Ouvrière
Chrétienne Féminine. Elle se rapproche des
réseaux du Sillon et milite pour la
paix au sein de la Jeune République.
Elle adhère à
l’Union française pour le suffrage des
femmes et à l’Union régionale pour
l’éducation civique et sociale de la femme. Déjà « laïque consacrée », en 1926, elle est admise à entrer
au couvent des Dominicaines de Sens mais y renonce. Elle refuse la même année
une proposition de mariage. En 1927, malade, elle quitte Lyon pour un
sanatorium. Elle revient vivre ses derniers jours au sein de sa famille. Seuls
l’abbé Edouard Duperray et deux de ses collègues sont autorisés par sa famille,
restée hostile à ses engagements, à lui rendre visite. Le 9 février 1932 le
Père Laurent REMILLEUX lui donne les derniers sacrements.
Yvonne Girard traversa l'histoire de la paroisse
lyonnaise Notre-Dame Saint-Alban, au cours des années vingt, et rassembla
quelques-uns de ses traits les plus marquants. Issue d'une famille ouvrière,
socialiste et anti-cléricale, Yvonne se convertit à une foi militante, se lança
dans l'aventure du guidisme, rejoignit la Jeune République et s'enthousiasma
pour tous les combats démocrates-chrétiens, avant de suivre les débuts de la
J.O.C.F. Tenaillée par une vocation religieuse, elle a hésité avant d'explorer
la voie expérimentale du laïcat consacré, qui lui permettait de réconcilier
besoin d'action et don de soi à Dieu. L'amorce d'une telle biographie permet de
définir une figure type du type catholicisme féminin des années vingt, témoignant
de ses évolutions, de ses recherches, de ses hésitations.
(MALABRE, 1996)
Sources :
-
MALABRE Nathalie, 1996
-
MALABRE Nathalie, 2006
MONTCEL
Marcel (1912-2003)
Il naît
en 1912 à Saint-Etienne. Ouvrier menuisier, il devient en 1935 secrétaire
général de la Fédération de la Loire puis, de 1938 à 1943, président national
de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne.
Il se marie avec une jociste le 1er mai 1943 en l’église Saint-Ennemond
de Saint-Etienne. Le cardinal GERLIER et son auxiliaire Mgr BORNET sont
présents. Puis il devient permanent au Mouvement
Populaire des Familles à Paris et ensuite au Mouvement de Libération Ouvrière (M.L.O.).
Sources :
- DREYFUS Michel, PENNETIER Claude,
VIET-DEPAULE Nathalie, 1996
-
DURIEZ
Bruno, alii (dir.), 2001
- ORIOL Cécile, 1993 (petite fille de Montcel)
Les
Pères Jésuites
Au
début des années 30 ils ouvrent une Maison d’Accueil du Jeune Ouvrier (MAJO) rue
Cavenne à Lyon, à côté de leur Maison des Etudiants Catholiques (MEC), qu’ils
confient au Père Gabriel de Saint-Olive, dit « Sainto ». Ici naîtra
l’une des premières sections de la J.O.C. lyonnaise.
Lorsque
les Jésuites créent la Maison dite « Le Châtelard », Sainto en
devient responsable ; on pensait alors que les jocistes viendraient en nombre
dans cette maison.
Plusieurs
jésuites sont aumôniers de J.O.C. :
- Paul MAGAND
(1899-1969), directeur de la MAJO Cavenne ; il est jugé trop réformiste
par les prêtres ouvriers jésuites.
- Louis BERNE
(1889-1943), neveu de Victor BERNE, il est directeur de la Maison du Châtelard
après 1937, où il s’occupe des jocistes et des retraites de fiancés
- Paul CHAMBON
(1897-1977), fondateur de la JOC à Saint-Etienne en 1935.
- Charles MONNIER
(1906-1999)
Source :
- FOUILLOUX Étienne, HOURS Bernard, AVON Dominique, 2005
Grève
de 1935
En
1935 la J.O.C. est présente dans une grève aux Forges et Aciéries de la Marine de Saint-Chamond qui est lancée par
deux syndicats, la CGT et la CGTU. Le secrétaire national de la
Fédération de la Métallurgie CFTC,
Jean PERES, vient à Saint-Chamond soutenir la grève, alors que le secrétaire
national de la Confédération CFTC,
Gaston Tessier, est opposé à l’action de la CGT
comme à celle de la CGTU. Les
jocistes veulent une action intersyndicale. Le 15 novembre se réunissent au
Foyer Populaire de Valbenoîte de Saint-Etienne Marcel MONTCEL secrétaire de la
Fédération J.O.C. de la Loire, le
Père CHAMBON, aumônier J.O.C., et des jocistes. Le lendemain, 16 novembre, les
jocistes vont rencontrer Mgr Delay, évêque auxiliaire de Lyon résidant à
Saint-Etienne, qui les laissent libres d’agir. Le dimanche 17 novembre doit
avoir lieu un meeting de soutien aux grévistes ; la CFTC locale ne trouve personne pour y prendre la parole ; les
jocistes obtiennent alors du secrétaire confédéral Tessier que PERES puisse
venir y participer.
Source :
- PIERRARD Pierre,
alii, 1984
CHIRAT
Francis (1916-1944)
Francis
CHIRAT naît à Villeurbanne en 1916. Entré jeune dans le monde du travail, il
devient membre d’une équipe villeurbannaise de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne (J.O.C.) et en 1935 il est élu
secrétaire de la Fédération lyonnaise de la JOC. Il est syndicaliste de la Confédération Française des Travailleurs Chrétiens
(CFTC). En 1943 il devient permanent du Mouvement
Populaire des Familles, fondé en 1942 par des militants ouvriers chrétiens
pour venir en aide aux familles sous la forme d’une coopérative d’achat et d’un
système d’épargne. Il rencontre Gilbert DRU, de la Jeunesse Etudiante Chrétienne (J.E.C.), et va animer les Equipes Chrétiennes de la Résistance.
C’est après l’une des réunions du Comité
de Coordination d’Action Chrétienne (CCAC), dont il est membre, qu’il est
arrêté avec Gilbert DRU par la police allemande le 16 juillet 1944, puis
torturé au Fort Montluc. Le 27 juillet 1944 il est fusillé avec ses compagnons
place Bellecour à Lyon.
Source :
- notice sur Francis
CHIRAT
1940-1945
Pendant
la seconde guerre mondiale le secrétariat national de la J.O.C. quitte Paris pour s’implanter en zone non-occupée à Lyon,
d’abord dans la maison de campagne du cardinal GERLIER, rue du Château à Ste
Foy les Lyon, puis à Lyon dans une maison 24 rue Paul Sisley (rue des
Tournelles) qui sera vendue ensuite au Père TURREL pour devenir le Foyer
Notre-Dame des Ondes. Le 21 juin 1942 la J.O.C. française fête son 15ème
anniversaire. Se déroulent simultanément sept congrès dans sept grandes villes,
dont Lyon et Saint-Etienne. A Saint-Etienne on dénombre 15 000 personnes. A
Lyon la journée commence par une messe célébrée à la basilique de Fourvière en
présence des autorités civiles, durant laquelle le cardinal GERLIER donne
l’homélie ; ensuite il y a un défilé en ville, puis une manifestation au
stade de Gerland.
Plusieurs
membres de la J.O.C. et de la J.O.C.F. participent aux mouvements de
la Résistance, au sein des Équipes
Chrétiennes qui se sont
organisées autour de la diffusion de Témoignage Chrétien. Celles-ci
regroupent des prêtres comme les Pères Ploton à Saint-Etienne, Pleynet et
Clément à Roanne, des militants de l’Action Catholique et des Jocistes et des
Jécistes. Les Pères Paul Clément, aumônier de la J.O.C., et Pleynet, animent
les équipes roannaises. Quatre membres de la J.O.C. roannaise figurent
parmi les cinq maquisards tués dans le Roannais et Francis CHIRAT à Lyon.
BONNEVIALLE Maurice
Il est membre de
la Jeunesse Ouvrière Chrétienne à
Izieux et de la CFTC. Fait prisonnier
en 1940, il réussit à s’évader. Il rejoint alors l’Armée Secrète. Le 24
novembre 1943, il est arrêté par la Gestapo et torturé au Fort Montluc. Il est
fusillé le 16 février 1944. Son corps est retrouvé dans un des charniers de la
Doua en 1945. Ses funérailles ont lieu le 8 octobre 1945, célébrées par le Père
Ploton.
FORGE Paul (1928-1944)
Il naît en 1928 à Saint-Germain-Laval.
Il est membre de la Jeunesse Ouvrière
Chrétienne (JOC) de Roanne. Avec d’autres jocistes, comme Paul Griffon tué
accidentellement en 1944, il rejoint l’Armée Secrète au maquis des Monts de La
Madeleine. Il meurt au combat du Gué de La Chaux en 1944.
Sources
:
- BOURDAIS Henri,
1995
-
ForezHistoire, La Résistance
dans le département de la Loire
-
ForezInfo, La longue marche de
la résistance forézienne
-
PATIN Daniel, Le Combat du Gué de La
Chaux, p.14
- notices sur
Notre-Dame des Ondes, Frère Benoît
DOCUMENTS
(à
compléter)
- Semaine religieuse du diocèse de Lyon
- PIERRARD Pierre,
LAUNAY Michel, TREMPE Rolande, 1984, La
J.O.C. Regards d’historiens
- ORIOL Cécile, 1993, Marcel Montcel, militant ouvrier
(1912-1960), Maîtrise d’histoire (dir. B. Wache), Saint-Etienne, Université
J. Monnet, 242 p. (petite fille de Montcel).
- MAYEUR JM, DE
MONTCLOS X, 1993, Dictionnaire du monde
religieux dans la France contemporaine,
Le
Lyonnais. Le Beaujolais
- BOURDAIS Henri,
1995, JOC
sous l’Occupation allemande
- DREYFUS Michel
(dir.), 1996, Gaziers-électriciens,
coll. Maîtron
- DREYFUS Michel, PENNETIER Claude,
VIET-DEPAULE Nathalie, 1996, La
Part des militants : biographie et mouvement ouvrier
-
MALABRE Nathalie, 1996, Yvonne Girard,
femme, catholique et militante, 1905-1932, Cahiers d’Histoire, 41/4, pp.505-527
- DURIEZ Bruno, alii
(dir.), 2001, Chrétiens
et ouvriers en France : 1937-1970
- FOUILLOUX Étienne, HOURS Bernard, AVON Dominique,
2005,
Les
Jésuites à Lyon, XVIe-XXe siècle
-
MALABRE Nathalie, 2006, Le
Religieux dans la ville du premier vingtième siècle. La paroisse Notre-Dame
Saint-Alban d’une guerre à l’autre
- IHOVAM, association
Itinéraires et histoire
ouvrière en Val-de-Marne
-
Le MAITRON. Dictionnaire
biographique en ligne
- ForezHistoire, La Résistance dans le
département de la Loire
- ForezInfo, La
longue marche de la résistance forézienne
- PATIN Daniel, Le Combat du Gué de La
Chaux
- voir notices sur Notre-Dame
des Ondes, Francis
CHIRAT, Frère
Benoît
g.decourt
septembre 2012