Jean
Pierre Mayet
1751-1835
Jean-Marie-Félix MAYET naît en 1751 à Lyon.
Il est clerc
attaché au Chapitre de Saint-Paul.
Il étudie à la Sorbonne.
Ordonné prêtre, il est vicaire de la
paroisse de la Guillotière puis de la paroisse
Saint-Vincent à Lyon.
Il est ensuite nommé curé de Rochetaillée.
Il est élu député du clergé de Lyon aux Etats
généraux de 1789 et siège à la droite de l’assemblée jusqu’au 30 septembre
1791.
Il intervient dans les débats ; il
argumente et fait des propositions tant sur les ordres religieux que sur le
clergé, en opposition avec ce qui sera voté dans la Constitution civile du
clergé. Ainsi le 12 avril 1790 le député Don Gerle, de l’ordre des Chartreux,
propose une motion qui déclare qu’« il
faut décréter que la religion catholique, apostolique et romaine est et
demeurera toujours la religion de la nation, et que son culte sera le seul
autorisé ». Le lendemain, le duc de la Rochefoucauld fait voter le
texte suivant :
Décret au sujet de la motion faite sur la
religion catholique
Du 13 avril 1790:
L'ASSEMBLÉE NATIONALE, considérant qu'elle n'a et
ne peut avoir aucun pouvoir à exercer sur les consciences et sur les opinions
religieuses ; que la majesté de la religion et le respect profond qui lui est
dû, ne permettent point qu’elle devienne un sujet de délibération ; considérant
que l'attachement de l'Assemblée nationale au culte apostolique, catholique et
romain, ne saurait être mis en doute, au moment où ce culte seul va être mis
par elle à la première place des dépenses publiques, et où, par un mouvement
unanime de respect, elle a exprimé ses sentiments de la seule manière qui
puisse convenir à la dignité de la religion et au caractère de l'Assemblée
nationale,
DÉCRÈTE qu'elle ne peut ni ne doit délibérer sur
la motion proposée, et qu'elle va reprendre l'ordre du jour concernant les
biens ecclésiastiques.
Le 19 avril 1790, 307 députés, l’archevêque de Rouen le cardinal de La
Rochefoucauld en tête, protestent vigoureusement dans une Déclaration
d'une partie de l'Assemblée nationale sur le décret rendu le 13 avril 1790,
concernant la religion.
J.M.F. MAYET signe la déclaration du 13
avril 1790 et s’en explique dans deux textes qui explicitent
sa pensée :
- Opinion de M. Mayet, curé de Rochetaillée,
député de Lyon, sur l'état
religieux,
- De la constitution de l'église
catholique.
… Pasteur moi-même, mais subordonné aux décisions de mes
maîtres dans la foi, que Dieu a établis pour conduire, pour gouverner son
Eglise, je me ferai toujours un devoir comme une gloire de suivre la route
qu'ils m'auront tracée. Au surplus, je déclare hautement qu'aucune
considération personnelle, qu'aucune vue d'intérêt particulier, ne m'ont dicté
ces réflexions ; puissent ceux qui les liront se croire fondés à me rendre ce
témoignage, et se convaincre que si j'ai de grands devoirs à remplir envers la
patrie, comme citoyen, la religion a aussi sur moi des droits imprescriptibles,
et d'autant plus sacrés que je suis à la fois chrétien, prêtre de J. C. et
pasteur de son Eglise.
(De la constitution de l'Eglise
catholique).
En
1791 il émigre à Francfort, puis à Rome et à Montefiascone
auprès de l’ancien député du clergé, Jean Sifrein
Maury, devenu évêque de Montefiascone et cardinal en
1794.
Après
le Concordat, de retour dans le diocèse, il est nommé curé de Trévoux.
En 1810 il refuse de devenir vicaire général
du cardinal Maury nommé par l’Empereur archevêque de Paris sans l’approbation
du Pape.
Il est fait chanoine de Lyon.
En 1817 il refuse de devenir vicaire
général de Mgr De Bernis pressenti comme archevêque de Lyon.
Il favorise l’essor de l’Œuvre de la Propagation de la Foi et en
devient président d’honneur du Conseil central de Lyon.
Il décède à Lyon en 1835.
Peu d’hommes comptaient plus de
vrais amis dans le clergé, et même dans la haute classe de la société, que M.
l'abbé Mayet. Il se fit constamment rechercher par son beau caractère, ses
manières nobles et affables, son esprit conciliant, et par des habitudes de
piété, dont il sut conserver les pratiques même dans le fracas des assemblées
politiques. Aussi sera-t-il toujours cité comme un des membres qui a fait le
plus d'honneur au chapitre et au clergé du diocèse de Lyon.
(L’Ami de la Religion)
OUVRAGES
- 1790,
Opinion de M. Mayet,
curé de Rochetaillée, député de Lyon, sur l’état
religieux
-
1790, De la constitution de
l’Eglise catholique
DOCUMENTS
-
Liste
des députés de l’Assemblée des Etats généraux de 1789
-
Notice
nécrologique, L'Ami de la religion,
1835, Volume 87
- SCIOUT Ludovic, 1872, Histoire
de la constitution civile du clergé (1790-1801), tome 1, tome 2
-
HOURS H., L'Assemblée
et les Cahiers du clergé de la Sénéchaussée de Lyon en 1789
-
Notice sur Jean Marie Félix Mayet, site de
la famille JAILLARD
- voir notice sur le Clergé diocésain aux Etats
Généraux de 1789
g.decourt