musée du diocèse de lyon

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serment des Chanoines de Montbrison

1229

 

 

 

 

 

Nous A. doyen et le chapitre de bienheureuse Marie de Montbrison, nous faisons savoir à ceux qui liront toutes les présentes lettres que W. comte de Forez, notre protecteur, lorsque les personnats et prébendes de notre Collégiale, qu’il a fondée et dotée de ses propres biens, seront vacants, lui ou ses successeurs, dès qu’ils le sauront, auront dans les six mois pouvoir et devoir de les attribuer aux personnes appropriées ;

 

ils peuvent établir dans les personnats et prébendes ceux qu’ils auront estimé dignes, et ceux-ci doivent jurer fidélité dans les personnats et autres prébendes au comte et à ses successeurs, et dans forme du serment qu’ils doivent faire au comte et à la Collégiale chacun est tenu d’exprimer qu’il ne prendra pas part ni à une assemblée ni à un accord ni à un soutien, de fait ou oral, qui ferait que le comte ou ses successeurs perde le droit de protectorat et de propriété qu’il garde dans cette Collégiale pour lui et ses successeurs, occasionnant un morcellement.

 

Il est contenu dans la forme de leur serment que les personnes établies en personnats et les autres chanoines font résidence dans cette Collégiale, de sorte que s’il existe des temps d’absence de six mois dans l’année, en continu ou entrecoupés, la prébende est vacante de plein droit, pour être attribuée par le protecteur à qui il voit convenir, et le temps de l’intérim, il fait en sorte que les revenus de ce temps intermédiaire soient attribués à la fabrique de la Collégiale.

 

Si cependant l’un des chanoines en raison de ses affaires s’absente deux ou trois jours, son absence doit être justifiée, de sorte que s’il multiplie ses absences de deux ou trois jours, et qu’une fraude semble avérée à l’encontre de la Collégiale, le protecteur puisse à son encontre apporter la solution qu’il voit convenir.

 

Cependant voient leur absence justifiée ceux qui ont la permission de notre doyen d’aller dans les monastères où sont en vigueur nombre d’études, à savoir des arts, de la théologie, de la physique, des lois, des décrets canoniques, de sorte que l’office soit rempli par un remplaçant et que la Collégiale ne puisse être fraudée d’un service qui lui est du.

 

C’est pourquoi le seigneur comte peut avoir deux chanoines avec lui en son service personnel ou plus, le temps qu’il veut, et ceux-ci, les remplaçants de son ordre dans la Collégiale écartés, sont reconnus résidents.

 

Et on doit savoir que le château de Moingt avec ses dépendances et les autres biens, dont l’illustre comte déjà cité a doté notre Collégiale, nous ne pouvons pas recevoir de quelqu’un en fief, ni établir sous la garde de quelqu’un, ni faire quelque chose dans ces biens qui détériorerait l’avenir de la fondation des dits protecteurs ou de leurs successeurs.

 

Et pour mieux le confirmer nous donnâmes à ces lettres d’un commun accord la force de notre sceau, et nous D. évêque de Chalons (sur Saône) nous faisons apposer notre sceau ces lettres à la prière du dit chapitre.

 

Acté en l’année du Seigneur MCCXX neuf.

 

 

 

 

 

NOTES

 

 

A. : Arnoul Boissonnelle, premier doyen de la collégiale de Montbrison

 

W. : Willelmus comte de Forez qui lègue l’église de Moingt à l’archevêque de Lyon lors de son départ en croisade dans une charte de 1096

 

D. = Durand II, évêque de Chalons de 1215 à 1231

 

ecclesia : traduit ici Collégiale, entendu comme Chapitre de la Collégiale

 

personnat : bénéfice qui, dans une cathédrale ou une collégiale (définition du CNRTL)

 

prébende : revenu ecclésiastique provenant à l'origine du partage de la mense capitulaire et destiné à l'entretien d'un chanoine séculier (définition du CNRTL)

 

 

 

TEXTE LATIN

 

-      LA MURE Jean Marie (de), Histoire des ducs de Bourgogne et des comtes de Forez. Preuves fondamentales, tome 3, éd. 1860, preuve 65bis

 

 

DOCUMENTS

 

-      Patrimoine Rhône-Alpes, Moingt

 

-      voir Charte de fondation de la Collégiale de Monbrison de 1223