paroisses polonaises
1918
(à compléter)
Des prêtres viennent de Pologne pour accompagner les
émigrants polonais venus travailler en France ; ils constituent la Mission
Catholique Polonaise installée à Paris, avec un organisme appelé en 1919
« Protection Polonaise » issue de la Protection de l’Ouvrier polonais en France,
fondée en 1910. Ces prêtres sont « vicaires coopérateurs » ou « prêtres
auxiliaires » des curés de paroisses « françaises ».
Dans la région lyonnaise et surtout stéphanoise les Polonais
travaillent dans les mines et les aciéries.
Durant
la Première Guerre mondiale des mineurs polonais du Nord de la France vont être
victimes de réactions de xénophobie et seront envoyés dans les mines de charbon
de Roche-la-Molière, de Saint-Etienne, entre autres. L’abbé Michal Piaszczynski
reçoit la charge pastorale des Polonais de la Compagnie des Mines de
Roche-la-Molière, et de la paroisse française de Roche-la-Molière alors sans
curé.
En
1920, arrivent des sœurs polonaises de la Congrégation
des Sœurs de la
Charité à Lyon, Saint-Pierre-la-Palud, La Ricamarie, ainsi qu’à
l’Hôpital de Saint-Etienne.
En
1921, il y a un prêtre polonais domicilié à Roche-la-Molière (Beaulieu).
En 1924 il y en a un
autre à Lyon.
En 1927 l’abbé
Szewczyk est nommé à La Ricamarie.
En 1930 il y a ainsi
un aumônier pour Roche-la-Molière (Beaulieu) et La Ricamarie et un autre pour
Lyon.
En 1930, la « Protection
Polonaise » obtient des Aciéries, qui emploient 400 polonais, et, par
l’intermédiaire du Comité des forges des autres employeurs concernés, la prise
en charge financière d'un prêtre polonais pour les quartiers du Soleil et du
Marais à Saint-Etienne. Le 1er octobre 1931 est installé le premier aumônier
l'abbé Wahrol, logé et rémunéré par les Aciéries du Marais.
Il y a alors de fréquents
changements :
En 1931 l’abbé Mularzuk est nommé à La
Ricamarie.
En 1932 l’aumônier prend en charge les
communautés de Beaulieu, La Ricamarie et Saint-Etienne.
En 1933 l’abbé W. Knapik est nommé « aumônier itinérant »
pour les départements du Rhône, de l’Allier, du Puy-de-Dôme et de l’Ain ; il
est basé à Lyon.
En 1933 l’abbé Drelowiec est nommé à La
Ricamarie.
En 1938 l’abbé Krzyszkowski est nommé à La
Ricamarie.
En 1939 l’abbé Gielec est nommé à La
Ricamarie.
En 1939 l’abbé Babirecki
remplace l’abbé Wahrol comme aumônier à la Compagnie des Mines de la Loire
qui fait part au Recteur de la Mission catholique de ses regrets car
l’abbé Wahrol était pour eux « un
apôtre de la paix sociale ».
La Semaine
religieuse du diocèse de Lyon, datée du 3 octobre 1933, pour fêter Pâque
prient « MM. les Curés qui ont des
paroissiens polonais de le signaler : dans le Rhône à M. Knapik, 51 montée
du Chemin-Neuf, Lyon, dans la Loire à M. Wahrol, rue Sheurer-Kestner, à
Saint-Etienne ».
Comme dans beaucoup de paroisses françaises se développent des œuvres
polonaises : patronages pour les enfants ouvert aux autres étrangers, sociétés artistiques polonaises comme la Société Sainte-Barbe,
patron des mineurs, au Chambon et à La Ricamarie, à Roche-la-Molière (au
Petit-Moulin), la Société du Théâtre à Roche-la-Molière (Beaulieu), la Société
de musique à Roche-la-Molière (Beaulieu), un groupe musical au Chambon, un
groupe artistique à Saint-Etienne (au Marais-Soleil), une section masculine de
la S.M.P.
(Stowarzyszenie Mlodziezy
Polskiej, organisation catholique de la jeunesse polonaise) à
Beaulieu (Roche-la-Molière).
Sont fondées l’Union Régionale des
Sociétés Polonaises Catholiques de la Loire, la Société polonaise
catholique de Sainte-Barbe, la Ligue catholique polonaise…
Le 3 mai, pour la fête de Marie reine de Pologne, les
Polonais défilent dans les rues de Saint-Étienne.
Pendant
la guerre de 1940, le Recteur de la Mission polonaise charge l’abbé Wojciech
Rogaczewski, venu de l’Est de la France se réfugier à Lyon, de la direction
d’un « Centre pastoral polonais pour le midi de la France ». Il a pour
secrétaire l’abbé Jozef Luczak, remplacé par le père oblat Jozef Cieply puis le
père oblat Edward Olejnik. Ils s’occupent non seulement des ouvriers polonais
installés dans la région, mais aussi des réfugiés, civils et militaires, venant
des départements français occupés et même de Pologne. Viennent aussi
peu à peu grossir leurs rangs les séminaristes oblats de Notre-Dame des
Lumières. En mai 1943 l’abbé Rogaczewski Wojciech quitte Lyon.
Un Bulletin catholique mensuel est
ronéotypé à partir de 1941 sans doute à Lyon, qui rend compte des activités du Centre pastoral polonais pour la zone libre.
Dans
son imprimerie de Lyon l’abbé Paul BAILLY imprime pendant la guerre le journal
polonais Warius Polski fondé à Lille
en 1923 et délocalisé à Lyon pendant la guerre ; celui-ci est interdit de
paraître à la Libération, sans doute pour des propos antisémites déjà dénoncés
à Lille en 1933 (MARIOT, ZALC, p.36).
En 1945 il y a un
aumônier pour Beaulieu, La Ricamarie et Saint-Étienne, un pour Lyon, un autre à
Sainte-Foy-les-Lyon.
En 1947 il y a un
aumônier à Beaulieu, un à La Ricamarie, un à Lyon, un à Saint Etienne, un à
Sainte-Foy-les-Lyon et un aumônier pour les hôpitaux de la région lyonnaise.
En 1948 l’abbé Stefan Duda, prêtre salésien, domicilié à Lyon puis à Caluire, est chargé de la pastorale dans la région lyonnaise, jusqu’à son décès en 1959.
En
1952, un accord signé par l’Église de France rend possible l’existence de
paroisses étrangères de plein exercice. Les prêtres polonais ne dépendent plus
du curé du lieu.
En 1955 le cardinal GERLIER institue
les paroisses polonaises du diocèse :
- paroisse polonaise du Rhône (R.P. Stéphane DUDA, Salésien),
-
paroisse polonaise de La Ricamarie,
avec La Ricamarie, Le Chambon et Cotatay (R.P. Stanislas
PRZEWOZNIAK, C.M.),
-
paroisse polonaise de Beaulieu,
Roche-la-Molière (R.P. Julien ZBLEWSKI, S.A.C.),
- paroisse polonaise du reste du département de la Loire (R.P. Michel BABIERECKI, C.M. pour Saint-Etienne et sa région, chanoine
Ignacy WALCZEWSKI pour Roanne et sa région).
Les lieux de culte, les salles de
réunions, les domiciles des prêtres, etc., de la paroisse de Lyon vont changer
plusieurs fois.
En 2003 la paroisse polonaise de Lyon
s’installe à la paroisse de La Trinité (Lyon 8ème) : le curé de
la paroisse territoriale est le prêtre polonais.
DOCUMENTS
- Cardinal
GERLIER, 1955, ordonnance
portant application de la Constitution
Apostolique EXSUL FAMILIA pour
l'assistance Spirituelle des émigrés
- GARÇON
Gabriel, 2004, Les
catholiques polonais en France (1919-1949), Revue des Études Slaves, 75-2,
La Pologne dans la deuxième guerre mondiale : archives,
témoignages, oublis, pp. 357-361
- STEINER Michel, 2008, Les
Polonais dans le bassin stéphanois (1918-1948)
- PONTY Janine, 2009, La Mission catholique
polonaise en France du XIXe
au XXIe siècle,
Cahiers de la Méditerranée, 78,
pp.75-85
-
MARIOT Nicolas,
ZALC Claire, 2010, Face
à la persécution: 991 Juifs dans la guerre
- GARÇON
Gabriel, De l'immigration polonaise en France, Mission Catholique
Polonaise
- voir notice sur Paul
BAILLY
g.decourt