Charte
de Hugues 1er en faveur de l’Ordre de Saint-Ruf
1092
Lorsque l’archevêque GEBOIN (JUBIN) érige
le site, situé rue Lanterne actuelle, en prieuré pour le confier aux Chanoines
de Saint-Ruf, ordre fondé en 1039 en Avignon, ainsi
que d’autres biens situés en Bresse pour la plupart, une contestation provient
de la part des moines de l’Ile-Barbe.
La cause est soumise à jugement et
l’archevêque HUGUES confirme par un décret du 10 juillet 1092 les donations
faites par son prédécesseur aux Chanoines. Le Pape
Urbain II à son tour confirmera ces donations dans une bulle datée du 19
septembre 1095.
Est porté à la connaissance
de tous les fils de l’Eglise de Lyon, d’aujourd’hui et de demain, que
moi Hugues, archevêque de
Lyon, ait produit à Lyon un décret
pour Clément, abbé de
l’Ile-Barbe et ses moines, et Arbert, abbé de Saint-Ruf et ses chanoines,
au sujet de l’église
Sainte-Marie construite dans un quartier de la cité de Lyon sur la rive
orientale de la Saône, et d’autres biens qui vont avec, à savoir l’église
Saint-André et la chapelle du château de Corcy (ou
bien de Courzieux), l’église Saint-Marcel et ses
paroisses en intégralité, l’église Sainte-Marie avec sa paroisse en intégralité
à La Boisse (ou bien au Bois-d’Oingt), la chapelle de
Girieu (ou de Civrieux) et
la chapelle de Montluel.
Dans ce décret, les causes
des deux parties ayant été examinées avec soin,
nos frères évêques, à savoir
Landri de Macon, Gauthier de Chalons, Hugues de Grenoble, et Jarente, abbé (de Sainte-Bénigne) à Dijon,
en présence de notre
archevêque Gibelin d’Arles et des deux abbés, à savoir Arbert
de Saint-Ruf et Clément de l’Ile-Barbe, qui étaient
en conflit,
en présence de nos chanoines,
à savoir Arbert
archidiacre, Bladin doyen, Girin
notre chapelain, Berard, Orsellus,
Stephanus de Portu, et de plusieurs autres
chanoines résidant au cloître,
ont jugé que Arbert et ses chanoines ont reçu toutes les églises
susdites par donation et investiture que Gebuin,
archevêque de Lyon, de bienheureuse mémoire, avait
faite à l’église de Saint-Ruf, sur
mon conseil et sous mon autorité (j'étais à l’époque évêque de Die et légat du Saint-Siège en cette région
apostolique),
et ont décidé
que toute plainte était suspendue et le droit de propriété perpétuel.
Approuvant, dans un respect
et une saine soumission à notre Eglise, la donation de Monseigneur Geboin, archevêque de Lyon déjà cité, et le jugement de si
grands hommes, nous accordons donc les églises susdites à Arbert
de Saint-Ruf, à ses successeurs et à ses chanoines,
et nous le confirmons par les présentes lettres.
Approuvant le don qu’avait
fait Monseigneur Geboin, vénérable archevêque, nous
accordons donc à Église de Saint-Ruf l'église
Saint-Julien, sise sur le territoire dit de Condessiat,
près de l’église dénommée Bienheureuse Marie, et ce qui va avec.
Cette charte a été faite à
Lyon, le dix juillet mille quatre-vingt-douze après l’Incarnation du Seigneur,
en présence des témoins
suivants qui l’ont approuvée :
Blandin
doyen, Arbert archidiacre, Almannus
camérier, Girin chapelain, Bérard, Orsollus, Aino, Bono et Odo chanoine et archiprêtre.
(les lieux nommés en latin n’étant
pas identifiés de la même manière par tous les auteurs, ont été mis entre
parenthèses les noms donnés par CHEVALIER)
DOCUMENTS
- CHEVALIER Cyr Ulysse Joseph, 1867, Charte de donation de
plusieurs églises à l’Ordre de Saint-Ruf par
l’archevêque de Lyon Hugues 1er, Revue du Lyonnais, pp.504-508
- voir les notices
sur JUBIN
(GEBOIN), Notre-Dame-de-La-Platière