Prieuré de La Platière
Vème s.
Les origines du prieuré de La Platière
à Lyon sont incertaines : un sanctuaire dédié à Notre-Dame
(Notre-Dame-des-Bois ou Marie-des-Bois) ou une recluserie fondée par Eucher au
Vème siècle, dans un quartier situé en dehors de la ville en bord de
Saône.
Au début du XIème siècle le
quartier est urbanisé sous le nom de La Platière (Plattière).
L’archevêque JUBIN (1077-1081) érige le
site, situé rue Lanterne actuelle, en prieuré confié aux Chanoines de
Saint-Ruf, ordre fondé en 1039 en Avignon. Il donne aussi aux Chanoines des
églises et chapelles situées en Bresse (Saint-André de Corcy, Montluel,
Notre-Dame de La Boisse, Girieu…).
En 1092 l’archevêque HUGUES doit
confirmer les donations faites par son prédécesseur aux Chanoines, à la suite
d’une contestation des moines de l’Ile-Barbe.
Entre le XIIIème et le XVème
siècle un cloître est ajouté. L’église est agrandie et surmontée d’un clocher
inauguré à l’approche du Concile de 1245. Le concile ayant décidé de solenniser
la Nativité de la Vierge Marie, c’est dans cette église, la seule dédiée à
Marie dans la cité, que ces premières célébrations se tiennent.
En 1562 les troupes calvinistes
saccagent le prieuré. Ce n’est qu’à partir de 1598 et à la demande expresse des
paroissiens que les Chanoines acceptent de restaurer le lieu.
Plus tard, le culte de Notre-Dame de
Lorette s’étant répandu, une chapelle lui est dédiée au sein de l’église. Ainsi
naît la Confrérie de Notre-Dame de Lorette reconnue par le Pape Innocent XI en
1687. Cette confrérie siégera par la suite en l’église Saint-Louis devenue
Notre-Dame Saint-Vincent en 1863.
Une autre confrérie, celle des
Pénitents bleus de Notre-Dame de Lorette est fondée en 1658 à la suite d’un vœu
prononcé par
une délégation conduite par le jésuite AUGER à Notre-Dame de Lorette en Italie
lors de la peste de 1582 ; elle se réunit dans le quartier des Feuillants,
côté Rhône.
Au XVIIème siècle des
travaux d’agrandissement sont exécutés et le chœur de l’église orné de
peintures de Thomas BLANCHET. Des parcelles de terrain sont loties ou vendues
pour l’être.
En 1773 (1774) l’Ordre de Saint-Ruf, en
déclin depuis longtemps, est supprimé. Les bâtiments conventuels, les terrains
et les immeubles de rapport reviennent à la paroisse qui entreprend des
travaux.
En 1792 l’ensemble est vendu comme bien
national. Le cloître et la nef de l’église sont détruits pour céder la place à
de nouveaux immeubles. Le chœur est détruit en 1869.
DOCUMENTS
- 1090, Charte
de confirmation de la donation
- Montfalcon J.B,
1866, Histoire
monumentale de la ville de Lyon,
Volume 5, Prieuré
Notre-Dame de La Platière ou de Saint-Ruf
-
MARTIN
J.B., 1909, Histoire
des églises et chapelles de Lyon, Tome 2, pp.141-152
- Inventaire général du Patrimoine Culturel de Rhône-Alpes, Lotissement
du prieuré de la Platière
-
Département du Rhône, Prieuré
de la Platière (Lyon) 1146-1786
-
Département du Rhône, Confréries
1467-1790
- Inventaire général du patrimoine culturel, Prieuré
des chanoines de la congrégation de saint-Ruf, Notre-Dame de la Platière
- Lyon en 1700, Pénitents bleus
de Notre Dame de Lorette
-
voir notice sur Edmond
AUGER, Notre-Dame
de Lorette à Lyon
g.decourt