musée du diocèse de lyon

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zone pastorale interdiocésaine de Vienne

1967-2006

 

 

 

 

 

Dans leur volonté de mettre en œuvre les décrets du Concile Vatican II, en particulier celui sur « la charge pastorale des évêques dans l’Eglise, Christus Dominus » (§§.22-24), les évêques des diocèses de Valence, Viviers, Grenoble et Lyon constatent qu’autour de Vienne se tissent des liens économiques, sociaux et culturels, et en conséquence pastoraux, et chargent le Vicaire général de Grenoble d’étudier un projet de coopération entre paroisses proches de Vienne appartenant à leurs propres diocèses (ce dernier deviendra évêque de Valence en 1978).

 

Le 17 janvier 1967 est créée la « zone pastorale interdiocésaine de Vienne » par les évêques des diocèses concernés et l’évêque auxiliaire de Lyon chargé de Saint-Etienne (le diocèse de Saint-Etienne n’est pas encore érigé).

 

Cette zone est un lieu d’exercice d’une « pastorale d’ensemble », c’est-à-dire d’une collaboration entre prêtres, religieux et laïcs, animée par une « équipe de coordination » dirigée par Mgr MATAGRIN, qui depuis 1965 est évêque auxiliaire du cardinal VILLOT, archevêque de Lyon.

 

Il y a l’idée sous-jacente de recréer l’ancien diocèse de Vienne. Ce diocèse très ancien, devenu archidiocèse au VIIIème s., avait pour suffragant, entre autres, le diocèse de Grenoble. Il est supprimé par la Constitution civile du clergé en 1790 : les diocèses doivent correspondre aux nouveaux départements (Isère) et les évêchés aux nouvelles préfectures (Grenoble). Le Concordat de 1801 ne modifie pas la situation. A la Restauration le Concordat de 1817, jamais ratifié, prévoyait le rétablissement des évêchés de Vienne et de Viviers ainsi que de la Province de Vienne comprenant les diocèses de Vienne, Grenoble, Valence et Viviers. En fait c’est la bulle de Pie VII, Paternae caritatis, du 10 octobre 1822, publiée le 31 octobre 1822 par ordonnance du Roi Louis XVIII, qui établit que les diocèses de Valence et de Viviers sont rattachés à celui d’Avignon, que l’évêché de Vienne n’est pas restauré et indique « Métropole de Lyon, avec le titre de Vienne ».

 

Le 28 mai 1967 Mgr RENARD, qui en tant qu’évêque de Versailles avait préparé la création des nouveaux diocèses de l’Ile-de-France, succède au cardinal VILLOT nommé à Rome et poursuit les réflexions sur la création de nouveaux diocèses autour de Lyon.

 

Le 22 octobre 1968 le Nonce vient à Lyon installer une Commission interdiocésaine pour étudier l’érection des évêchés de Saint-Etienne, de Roanne et de Vienne.

 

Le 20 mars 1969 la commission rend son rapport à la Nonciature ; puis les évêques font la proposition de création d’un diocèse de Saint-Etienne, d’un diocèse de Roanne, et d’un diocèse de Vienne et La-Tour-du-Pin comprenant des communes de l’Isère, du Rhône, de la Loire et de l’Ardèche.

 

Le 19 septembre 1969, Mgr MATAGRIN devient évêque de Grenoble.

 

Le 20 février 1970 le bulletin diocésain Eglise à Lyon publient deux documents épiscopaux :

-      Lettre de l’Archevêque de Lyon et de ses Auxiliaires aux prêtres du diocèse en vue d’un aménagement de la Région Apostolique,

-      Déclaration commune des évêques d’Autun, Belley, Grenoble, Lyon, Viviers, sur une modification éventuelle des structures actuelles de ces diocèses.

 

Après un certain nombre d’attendus et de constats, les évêques dans un « avant projet » rendent publiques les propositions de création de diocèses dont celui de Vienne et La-Tour-du-Pin (la ville de l’Isle d’Abeau étant alors en projet) qui comprendrait :

-      les cantons de Beaurepaire, Bourgoin, Crémieux, Heyrieux, La-Tour-du-Pin, La Verpillère, Morestel, Pont-de-Cheruy, Roussillon, Saint-Jean-de-Bournay, Vienne-nord, Vienne-sud, dans l’Isère,

-      les communes de Corbelin et La Bâtie Montgascon, dans l’Isère,

-      l’archiprêtré de Condrieu, dans le diocèse de Lyon,

-      les communes de Communay, Saint-Symphorien-d’Ozon, Sérézin-sur-Rhône, Simandres, Solaize et Ternay, dans le diocèse de Grenoble,

-      l’archiprêtré de Pélussin, dans le diocèse de Lyon,

-      les communes de Charnas, Limony, Peyraud, Serrières, Saint-Jacques d’Atticieux, Brossainc, dans le diocèse de Viviers.

Restent en suspens les cas des communes de Champagne, Vinzieux et Félines et le lieu du siège épiscopal, la cathédrale étant Saint-Maurice de Vienne.

 

Il est précisé que cet « avant-projet est présenté par les évêques de la Région » pour être débattu. C’est pourquoi « la Lettre et la déclaration des évêques seront envoyées à tous les prêtres, aux responsables des mouvements et des services et aux unions de religieuses, ainsi que des questionnaires adaptés. »

 

Le 15 juin 1970 se réunissent les évêques de la « zone interdiocésaine de la Vallée du Rhône » :

-      ils constatent que les réponses des prêtres à l’enquête sont plutôt opposées à l’érection d’un diocèse Vienne – La-Tour-du-Pin, les laïcs y étant plutôt favorables,

-      ils prolongent l’existence de cette zone,

-      ils souhaitent, comme les réponses à l’enquête, la présence sur place d’un responsable de la zone.

 

Le 4 juin 1971 Mgr Montdésert est nommé évêque auxiliaire de Grenoble, chargé de la zone de Vienne et de l’archiprêtré de La-Tour-du-Pin.

 

En 1973 la zone de Vienne dispose d’un budget propre et de services autonomes.

 

En 1989 Mgr MATAGRIN part à la retraite.

 

De 1989 à 1991 un synode de zone est organisé.

 

En 1992 Mgr Montdésert part à la retraite.

 

 

 

Le 8 décembre 2002 un décret romain remplace les Régions apostoliques, jusque-là dirigées par un évêque élu par ses pairs, par des Provinces ecclésiastiques avec à leur tête un évêque métropolitain nommé par Rome : la Région apostolique Centre-Est est remplacée par la Province de Lyon dirigée par l’Archevêque Métropolitain de Lyon.

Le 6 mai 2004 est nommé un évêque coadjuteur à Grenoble, qui est chargé entre autres de la zone de Vienne. Une consultation est organisée pour décider de l’avenir de la zone : son intégration dans le diocèse de Lyon, son intégration dans celui de Grenoble ou sa dissolution avec le retour des paroisses dans leur diocèse d’appartenance.

Le 10 juin 2006 l’évêque coadjuteur est nommé « évêque de Grenoble et Vienne ».

Le 1er septembre 2006 l’Archevêque de Lyon, l’évêque de Saint-Etienne et l’évêque de Grenoble-Vienne décident la suppression de la « zone pastorale interdiocésaine de Vienne » : les paroisses retournent dans leur diocèse d’origine.

 

 

 

 

 

DOCUMENTS

 

 

 

-      Décret sur la Constitution civile du clergé en annexe de la séance du lundi 12 juillet 1790

 

-      Concordat (15 juillet 1801/26 messidor an IX) et Articles organiques (8 avril 1802/18 germinal an X)

 

-      bulle Paternae caritatis, octobre 1822 (le 10 selon l’ordonnance du 31 octobre, le 6 ou le 16 pour certains historiens)

 

-      Ordonnance du Roi qui prescrit la publication de la Bulle relative à la Circonscription des Diocèses du Royaume, 31 octobre 1822

 

-      BLIGNY Bernard (dir.) 1979, Le Diocèse de Grenoble

 

-      La Croix, 30 août 2006, La zone pastorale de Vienne disparaît

 

-      CHATELAN Olivier, 2009, Les catholiques et la croissance urbaine dans l’agglomération lyonnaise pendant les Trente Glorieuses (1945-1975)

Troisième partie : vers une gouvernance catholique de la ville ? (1960-1975)

Chapitre 12 : Quelle place pour une pastorale urbaine (1969-1975) ?

II. Les restructurations spatiales dans le diocèse et l’agglomération (1969-1975)

B. Urbanisation et réorganisation de la région apostolique Centre-Est

1. La zone pastorale interdiocésaine de la vallée du Rhône

 

-      voir les notices sur les relations entre les Eglises de Lyon et Vienne, l’érection du diocèse de Saint-Etienne et ses documents préparatoires

 

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