Anselme à Lyon
1098-1099 / 1099-1100 / 1103-1106
Né en
1033 (1034) dans le Val d’Aoste, ANSELME vient étudier en France.
En 1060
il devient moine en l’abbaye du Bec en Normandie où il suit les enseignements
de Lanfranc, futur archevêque de Cantorbery. Bientôt il y enseigne les sciences
de l’époque : grammaire, dialectique, théologie…
En 1079
il en devient l’abbé. Il poursuit sa réflexion théologique sur les rapports
entre foi et raison. Il entretient des relations épistolaires avec HUGUES de
Bourgogne (de Die, de Romans), archevêque de Lyon.
En 1093, lors
d’une visite aux monastères anglais pendant la vacance du siège de Cantorbery
(Lanfranc est décédé en 1089), il est élu évêque de Cantorbery. Il cherche
alors à mettre en œuvre la réforme de l’Eglise du pape Grégoire VII, marquée
notamment par l’affirmation de l’indépendance de l’Eglise vis-à-vis des rois et
empereurs pour les nominations d’évêques et l’élection du pape, la réforme des
mœurs et de la formation du clergé, ainsi que la réforme de la vie monastique.
Il se
heurte alors au roi Guillaume le Roux. Il écrit
à HUGUES :
Voici à peu près les raisons qui m’ont attiré la colère de ce
Prince. J’ai reconnu, sans attendre son consentement, Urbain pour légitime
Souverain Pontife, et j’ai rejeté l’antipape Guibert. J’ai voulu, suivant
l’usage, aller à Rome recevoir le Pallium de la main du Pape. J’ai refusé au
Roi les subventions exorbitantes qu’il demande à mon Eglise, et j’ai redemandé
les terres qu’il lui avait enlevées et qu’il a distribuées à ses vassaux. J’ai
fait à ce Prince des remontrances fortes, mais nécessaires au sujet des
investitures. J’ai voulu réformer des abus invétérés et assembler à ce sujet
des conciles : voilà mon crime. Ma conscience me dicte que je dois
soutenir les intérêts de Dieu et les droits de mon Eglise, ou renoncer pour toujours
à l’Archevêché qu’on m’a forcé d’accepter. J’attends là-dessus votre décision.
On ne possède pas la réponse de HUGUES.
*
ANSELME
choisit l’exil. Il arrive à l’abbaye de Cluny pour
les fêtes de Noël 1098 et gagne rapidement Lyon. Après avoir retrouvé la santé
il part à Rome pour la Semaine Sainte 1099.
*
En août 1099, après la mort du pape Urbain le nouveau pape
Pascal II lui permet de revenir à Lyon pour y séjourner définitivement.
C’est ainsi qu’il mène dans le diocèse une activité
épiscopale de prédication, confirmation, ordination…, et en parallèle la
rédaction d’ouvrages théologiques avec l’aide de son secrétaire Eadmer.
En 1100 HUGUES en tant que légat du pape convoque un concile
dit national à Anse ; il en cède la présidence à ANSELME.
Durant ce séjour à Lyon sont écrits, ou achevés d’écrire, ses
ouvrages intitulés : Cur
Deus homo, De
conceptu virginalis et de originali peccato, Meditatio
redemptionis humanæ.
Il aurait été à l’origine de la
consécration d’un autel dédié à la Conception de Marie dans
l’église abbatiale d’Ainay. Certains auteurs pensent qu’en fait ANSELME
n’adhérait pas à cette théologie mariale.
En août 1100 meurt
le roi Guillaume et une délégation anglaise mandatée par le nouveau roi Henri
vient lui demander de revenir dans son archeveché. ANSELME y consent.
*
En 1103, le roi n’ayant pas voulu renoncer aux nominations
d’évêques et lui-même ayant refusé de consacrer de nouveaux évêques, ANSELME
revient à Lyon pour les fêtes de Noël où il reprend ses activités pastorales.
*
En 1106 le roi ayant renoncé en partie à nommer les évêques,
ANSELME retourne à Cantorbery vers la fin de l’année. Il y meurt en 1109.
DOCUMENTS
-
COLONIA Dominique (de),Histoire
littéraire de la ville de Lyon, Saint
Anselme de Cantorbery et ses longs séjours à Lyon et les ouvrages qu’il y a
composés, Volume 2, chap.IV, pp.210-230
-
PAVY Louis Antoine, 1836, Anselme
et Thomas de Cantorbery, primats d'Angleterre, à Lyon,
Revue du lyonnais
-
Sites jesuismort.com/
saint-anselme-de-cantorbery, nominis.cef.fr/
Saint-Anselme-de-Cantorbery, jesusmarie.free.fr/anselme, biblio.regione.vda.it/
aosta/ Anselmo-dAosta,
-
Benoît
XVI, audience du 2013-04-09, La-Croix
-
voir les notices sur le Concile
d’Anse, l’Immaculée
Conception à Lyon, HUGUES de
Bourgogne, archevêque de Lyon
g.decourt