Jacques
François Besson
1756-1842
Jacques-François BESSON naît à Mieugy
dans le Bugey en 1756.
Il étudie à Annecy puis au
Séminaire Saint-Irénée de Lyon. Il suit des études de droit et obtient son
diplôme d’avocat.
Il est ordonné prêtre en 1779.
En 1787 il est nommé vicaire général du diocèse de
Genève, en résidence à Annecy.
Après l’occupation de la Savoie par la France, il est
emprisonné en 1792. Il s’évade et part en exil.
En 1801 il devient curé de la paroisse Saint-Nizier de Lyon et chanoine de la Primatiale
Saint-Jean. Avec son vicaire l’abbé Wurtz, il fait de sa paroisse « un
foyer ardent d’esprit ultramontain et contre-révolutionnaire » et s’oppose
à plusieurs reprises au vicaire général du cardinal FESH, l’abbé COURBON.
En 1814, avec la chute de son neveu Napoléon, le
cardinal FESCH doit quitter Lyon, et après un court passage lors des Cent-Jours,
s’exiler à Rome, laissant le diocèse aux mains de ses trois vicaires
généraux :
COURBON, Renaud et BOCHARD.
Deux partis s’opposent au
sein du diocèse, incarnés d’une part par BESSON, qui cherche à mettre un terme
à l’ère FESCH, d’autre part par BOCHARD.
En 1817 le Cardinal FESCH
est invité à démissionner et l’archevêque d’Albi, de Bernis, pressenti pour
devenir archevêque de Lyon. Après le refus de FESCH, le 1er octobre
1817 le Pape nomme Mgr De Bernis administrateur
apostolique et interdit au Cardinal FESCH de s’immiscer dans le
gouvernement du diocèse par l’intermédiaire de ses vicaires généraux toujours
en place.
Dans le même temps BESSON est nommé évêque de
Marseille, siège qui vient d’être rétabli, mais il décline cette nomination.
En 1818, il publie Instructions, exercices de piété, règlement à l'usage des fidèles associés à la confrérie du Sacré-Cœur de Jésus canoniquement érigée dans l'église paroissiale de St Nizier de Lyon.
En 1819, la situation restant
confuse et tendue dans le diocèse, Mgr De Bernis renonce à sa charge
d’administrateur apostolique : les (anciens) vicaires généraux continuent
leurs missions.
En
1819 BESSON rédige des Observations qui
peuvent avoir quelque importance en ce qui concerne le diocèse de Lyon, où
il explique les raisons pour lesquelles un diocèse ne peut être dirigé par les
vicaires généraux d’un archevêque interdit de séjour dans son diocèse. Rome ne
dit mot.
En 1821 il rédige un Mémoire sur l’exercice actuel de la juridiction ordinaire dans le diocèse de Lyon, où il reprend les mêmes arguments, critique les décisions des vicaires généraux en place (refuser les jésuites, instituer les Chartreux) et demande la nomination d’un administrateur apostolique par Rome. Il contacte pour ce poste Mgr Des PINS, évêque de Limoges, auquel il propose de devenir son premier grand vicaire pour assurer la transition.
Après
les élections de 1822 qui voient le triomphe des « ultra » face aux
libéraux, il devient vicaire général de la Grande
Aumônerie de France, membre de la direction des affaires ecclésiastiques à
Paris. Il obtient alors facilement ce qu’il demandait, fort de l’appui
des membres de la Congrégation des Messieurs : le 22 décembre 1823 Mgr Des
PINS est nommé administrateur apostolique du diocèse.
Dans le même temps BESSON est nommé
évêque de Metz. Mgr Des PINS lui demande de revenir à Lyon administrer le
diocèse jusqu’à son arrivée. Le 7 février 1824 BESSON présente donc au Chapitre
de la Primatiale la lettre de nomination de Mgr Des PINS. L’abbé BOCHARD, qui
préside la cérémonie, le reçoit et publiquement lui reproche d’avoir fait
interdire le cardinal FESCH dans son propre diocèse.
Mgr
Des PINS prend possession de son siège le 18 février 1824 et le 28 (le 23)
ordonne évêque BESSON dans l’église Saint-Nizier.
Le 1er juin 1824 celui-ci prend possession
de son siège épiscopal à Metz où il décède en 1842.
DOCUMENTS
- BESSON Jacques François, 1818, Instructions, exercices de piété, règlement à l'usage des fidèles associés à la confrérie du Sacré-Cœur de Jésus canoniquement érigée dans l'église paroissiale de St Nizier de Lyon
- LATREILLE André, 1944, Un épisode de l'histoire religieuse de la Restauration. La question de l'administration du diocèse de Lyon, 1814-1839, Revue d'histoire de l'Église de France, 30/117, pp. 54-93
- MAS Gabriel, 2007, Le cardinal de Bonald et la question du travail (1840-1870), thèse d’Histoire de l’Université Lyon 2, 1ère partie, ch.4, I/3, Le bilan en demi-teinte de l’épiscopat de Mgr de Pins
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voir les notices
sur Claude
Marie BOCHARD, Louis
QUERBES, Gaston
Des PINS
g.decourt