fête du Cheval fou
XVème s.
En 1403 a lieu à Lyon une révolte des petites gens qui parcourent
les rues comme des « chevaux fous », singeant le roi Charles VI,
sujet à des crises de folie.
Les habitants du bourg Chanin, au nord du pont, protègent
l’hôpital et la maison de l’aumône du pont et empêchent le pillage de l’abbaye
d’Ainay.
Les troupes royales dont l’archevêque de Lyon, PHILIPPE de THUREY,
avait obtenu le départ de la cité, viennent y ramener l’ordre.
En action de grâces, un groupe de « bourgeois »
lyonnais, sans doute favorables au roi, édifie dans le bourg Chanin, en amont
des portes du pont, une chapelle dédiée au Saint-Esprit et prend le nom de
Confrérie du Saint-Esprit, ou bien ce serait l’abbé d’Ainay qui dédie une
chapelle existante au Saint-Esprit et fonde la confrérie du même nom. Toutefois
une des bulles des indulgences du pape Clément VII évoque le projet de
construction de cette chapelle du Saint-Esprit dès 1384.
Chaque année, vers Pentecôte, cette confrérie organise une fête
souvenir, la Fête du Cheval fou ou fol : un bonhomme de paille mi-roi
mi-cheval est promené dans les rues avec des excentricités, comme un fou ;
puis ce bonhomme est brûlé et ses cendres jetées à la Saône vers le confluent.
Les gardes royaux semblent en être aussi les acteurs.
Au XVIIIème siècle, cette fête, occasionnant des
débordements, est supprimée.
La Confrérie du Saint-Esprit organise en remplacement des
exercices de piété dans la chapelle.
La chapelle est finalement détruite vers 1765-1772, pour permettre
des aménagements de l’hôpital et du pont.
DOCUMENTS
- DELANDINE François, 1812, Manuscrits de la bibliothèque de Lyon, vol.3, manuscrit
n°1282, p.186sq
- CLERJON Pierre, 1830,
Histoire
de Lyon, depuis sa fondation jusqu'à nos jours, tome 3, pp.427sq
- BOITEL Léon, 1837, Louis
Garon et la Fête du Cheval fol, pp.18sq
- voir notices sur l’Œuvre du Pont, Bulles de Clément VII, PHILIPPE
de THUREY
g.decourt