musée du diocèse de lyon

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Claude Germain

1750-1831

 

 

 

 

 

Claude GERMAIN Claude naît en 1750 à Lacenas, en Beaujolais, où son père a acheté en 1745 le domaine de Montauzan, château et vignes.

 

Quand il entre au Grand Séminaire de Lyon, le diocèse de Lyon est dirigé depuis 1758 par le cardinal MALVIN de MONTAZET.

 

MALVIN de MONTAZET est relativement bienveillant envers les idées jansénistes. Il exige des Prêtres de Saint-Sulpice, qui forment les séminaristes, de suivre les Institutions théologiques appelées « Théologie de Lyon », rédigées à sa demande par l’abbé VALLA de l’Oratoire, société de prêtres assez ouvertes aux thèses de Jansénius. C’est aux mêmes Oratoriens qu’il confie le Collège de la Trinité lorsque les Jésuites de Lyon durent le quitter. Il publie un Catéchisme du diocèse de Lyon en 1767, resté en usage jusqu’en 1806 malgré les critiques faites aux tendances jansénistes de l’édition de 1770 souvent rééditée. Il fait montre de tolérance envers les « Amis de l’Œuvre des convulsions» de Lyon et de Saint-Etienne et envers les prêtres qui appellent les fidèles à contester la bulle Unigenitus du Pape Clément XI de 1713 condamnant le jansénisme (« prêtres appelants »).

 

En 1775 Claude GERMAIN est ordonné prêtre du diocèse de Lyon.

 

Il est nommé vicaire de Bâgé-la-Ville.

 

En 1768 il devient curé de Lacenas, son pays natal.

 

En 1788 meurt à Paris le cardinal MALVIN de MONTAZET. En tant qu’évêque d’Autun, Mgr DE MARBEUF administre le diocèse de Lyon durant la vacance du siège épiscopal, du 2 mai au 15 septembre 1788, date à laquelle le Consistoire de Rome souscrit à la demande du Roi de le voir devenir archevêque de Lyon. Il prend possession de son siège par procuration le 14 octobre 1788, car il doit rester à Versailles en raison de sa charge de ministre. Il nomme sept Vicaires généraux pour administrer le diocèse en son absence.

 

Le nouvel évêque exige des prêtres qu’ils signent le Formulaire antijanséniste. Claude GERMAIN signe, avant de se rétracter.

 

En 1790 il accepte la Constitution civile du clergé mais en 1792 il se rétracte. Il doit alors quitter la France.

 

En 1797 il revient sur Lyon en même temps que Claude-François DESFOURS DE LA GENETIERE, prêtre janséniste qui appartient au mouvement convulsionnaire.

 

En 1801 il fait partie des fidèles et des prêtres qui s’opposent au Concordat passé entre Napoléon et Pie VII.

 

Ceux-ci voient dans la Révolution la réalisation du déclin annoncé par les Convulsionnaires et les Jansénistes : la Constitution civile du clergé en 1790 divise le clergé et les fidèles, la décapitation du roi en 1793 signe la fin de l’union de la monarchie catholique et de l’Eglise en France, le Concordat de 1801 soumet l’Eglise au pouvoir civil. Ils refusent tout rapport avec le clergé constitutionnel puis avec le clergé concordataire, à la différence d’autres prêtres jansénistes du diocèse qui acceptent de communiquer avec eux (on les nomme « communicants »). Ils ne reconnaissent pas l’autorité des évêques installés en France par le pouvoir civil.

 

C’est en France le début de petits groupes dissidents, qui dans la région du Lyonnais, Beaujolais, Forez, prend le nom de « Petite Eglise », dont Claude GERMAIN devient l’un des animateurs principaux.

 

A la Restauration en 1815 Claude GERMAIN se rend à Paris pour faire part à la fille de Louis XVI des révélations de sœur Marie, l’une des Convulsionnaires, sur la situation présente.

 

Claude Germain, ancien curé du Beaujolais est (enfin) prévenu par une visionnaire que le rétablissement du culte serait « un renversement de l’ancienne foi, une séduction qui viendrait de Rome », qu’il faut en conséquence « se défier de toute apparence de réformes, ne rien reconnaître de nouveau ni sur le trône ni sur l’autel ». L’attitude de Pie VII est en conséquence considérée comme hérétique, car elle institue l’erreur d’une autorité qui se placerait au-dessus des dispositions synodales et conciliaires, et schismatique par la rupture de la succession continue des évêques et le maintien comme en 1791 de deux clergés dont l’un est intrus. Mais ils entendent eux aussi rester dans le sein de l’Église en déclarant avec Alexandre Bergasse : « On peut rester uni au Saint-Siège comme centre d’unité sans participer aux erreurs dans lesquelles tombe quelquefois celui qui y préside, parce que ses erreurs lui sont particulières » (CHANTIN, 2003)

 

Il crée à Saint-Georges-de-Reneins, en Beaujolais, un pensionnat. Il organise la formation de séminaristes que Mgr Lauzières de Thémines, évêque réfractaire et anticoncordataire, jugera trop liée à l’Œuvre des convulsions pour pouvoir ordonner prêtres ces séminaristes.

 

En 1831 il meurt à Lyon, chez ses nièces Sigaud.

 

Il lègue ses vignes du Beaujolais pour financer les écoles privées liées à la Petite Eglise dont il était le dernier prêtre.

 

 

 

 

 

DOCUMENTS

 

 

-      Généalogie de Philippe Germain de Montauzan

 

-      Claude Germain, dernier prêtre de la Petite Eglise du Lyonnais

 

-      BERGASSE Louis, 1952, Un janséniste lyonnais : Alexandre Bergasse (1754-1820), Revue d’Histoire de l’Eglise de France, 131, pp.5-51

 

-      CHANTIN Jean Pierre, 1996, L'offensive des sectes en Beaujolais aux XIXe et XXe siècles, Chroniques du pays beaujolais, n°19, pp.75-80

 

-      CHANTIN, Jean Pierre, 2003, Anticoncordataires ou Petite Eglise ? Les oppositions religieuses à la loi du 18 germinal an X, Chrétiens et Sociétés, 10, pp.95-107

 

-      voir notices sur le Jansénisme dans le diocèse, le cardinal MALVIN de MONTAZET, la Petite Eglise

 

g.decourt