Alfred Vanderpol
1854-1915
Alfred VANDERPOL naît
en 1854 à Tourcoing.
En 1876 il est
diplômé de l’Ecole Centrale des Arts et Manufactures de Lille.
Il arrive à Lyon
après son service militaire comme ingénieur dans un cabinet de génie civil
(construction d’une usine de tissage mécanique).
En 1880 il devient
ingénieur de la voirie municipale de Lyon (service des ponts) jusqu’en 1884,
puis entre dans une entreprise (fabrique de compteur à gaz).
Il est membre de deux
sociétés savantes (en 1880 la Société des
sciences industrielles de Lyon, en 1883 la Société d’agriculture, sciences et arts utiles de Lyon) appelées à
fusionner en 1894 pour devenir la Société
d’agriculture, sciences et industries de Lyon, dont il est bientôt
secrétaire.
En 1890 il fait
partie de la Société pour le sauvetage
des enfants moralement abandonnés. Il s’occupe d’organiser et diriger
l’asile temporaire à Vaise.
Il œuvre aussi à l’Association catholique lyonnaise pour la
diffusion des évangiles et dans la Société
Saint-Jérôme.
En 1900 il devient
paralysé des membres inférieurs.
Le pacifiste
Depuis la guerre de
1870 il s’intéresse aux questions de paix et de guerre.
Ayant entrepris des
études de droit, parallèlement à son métier, il obtient sa licence en 1880 à la
Faculté de droit de Lyon.
En 1905 il appartient
au groupe lyonnais du Sillon de Marc
SANGNIER, ou bien, selon les sources, il fonde ce groupe avec Victor CARLHIAN.
Il avait bien le
tempérament des sillonnistes, leur désintéressement,
leur confiance dans les méthodes de liberté et de persuasion, leur optimisme
foncier, leur idéal de fraternité, leur volonté de mettre l’unité dans leur vie
par l’accord de leur action et de leur foi.
(CARHLIAN, 1953, p.272)
Avec celui-ci il
soutient dès l’origine la revue Demain.
En 1906 il participe
au Congrès des pacifistes de Milan, duquel date son action pour convaincre les
milieux catholiques de l’importance du combat pour la paix. Il souhaite que le
Pape Pie X publie une encyclique sur la justice internationale et la paix aussi
forte que Rerum novarum du
Pape Léon XIII sur l’action sociale et la condition ouvrière.
En 1907 il fonde avec
l’abbé Pichot la Société Gratry, du
nom d’un prêtre, professeur en Sorbonne, qui avait adhéré à la Ligue internationale de la paix en
1867 ; la Société Gratry devient en 1909 la Ligue des catholiques français pour la paix,
dont il est secrétaire général et rédacteur du Bulletin et Mgr Beaupin le président. Cette ligue s’appellera après la
guerre Ligue des catholiques français
pour la justice et la paix internationale.
De 1906 à 1913 il
parcourt la France pour donner des conférences sur la paix. Il cherche à
mobiliser les catholiques en faveur d’une paix universelle, se situant lui-même
« à égale distance du militarisme
outré et du pacifisme utopique ».
Il participe en 1911
au Congrès des sociétés françaises pour la paix de Clermont-Ferrand où il
intervient sur la doctrine scholastique du droit de guerre.
Il participe en 1912
à la création de l’Union internationale
pour le droit des gens d’après les principes chrétiens, avec un institut de
formation basé à l’Université de Louvain.
Il organise le
secours aux blessés de la guerre en 1914 dans les locaux de la Société pour le sauvetage des enfants
moralement abandonnés.
La mort de son fils
l’atteint profondément ainsi que les hostilités, qu’il considère comme un échec
de son action.
Il meurt à Souzy-L’Argentière en 1915.
Une place de Vaise,
proche de l’église Saint-Pierre, dans le quartier où se trouvait l’aide aux
enfants et aux blessés, porte son nom depuis 1955 avec cette mention : « Alfred Vanderpol,
apôtre de la paix ».
BIBLIOGRAPHIE
Outre ses ouvrages
techniques, A.VANDERPOL laisse des écrits sur les théories chrétiennes de la
guerre et de la paix :
- 1911, Le Droit de guerre d’après les théologiens et les canonistes du
Moyen-Age, préface de l’abbé Tanquerey
- 1912, La
Guerre devant le christianisme, suivi d’une traduction du « De Jure Belli » de François
de Victoria
- 1913, L’Eglise
et la guerre, où VANDERPOL rassemble les études de huit auteurs
- 1914, Guerre
injuste, revue
- 1919, La doctrine scolastique du droit de
guerre
o recension
par BODET M., Revue
d’histoire de l’Eglise de France, 1921, 7/34,
pp.59-63
o
résumé
et citations de l’ouvrage
DOCUMENTS
- CARLHIAN Victor,
1953, Un précurseur : Alfred Vanderpol, La Chronique sociale, pp.272-273
- MAYEUR Jean-Marie, Les
théologiens et la guerre juste des débuts du siècle aux années 30, in
STORA-LAMARRE Annie (dir.), 1998, Incontournable morale. Actes du colloque de
Besançon 1997, pp.245-250
- 1911, Congrès
de la paix de Clermont-Ferrand
- DURIAU Alain, 1970, Alfred
VANDERPOL : son œuvre et son activité en faveur du pacifisme catholique
- MALABRE Natalie, à
propos du Sillon lyonnais
- Voir les notices sur Victor CARLHIAN, la revue Demain,
les groupes du Sillon dans le diocèse de Lyon, les
abbés MONTCHANIN, REMILLEUX…
g.decourt