musée du diocèse de lyon

entrée

les archevêchés de Lyon

 

 

 

 

 

La « maison de l’évêque » comporte plusieurs éléments : sa résidence, ses « bureaux », l’officialité, etc., et, selon les périodes, les instances du pouvoir « temporel » qui lui sont attachées (justice, prison, etc.). Au cours des siècles ces divers éléments n’ont pas toujours été regroupés en un seul lieu.

 

Sans doute les évêques de Lyon ont-ils résidé à proximité de :

-      l’église Saint-Just, où sont enterrés neuf évêques, au IVème siècle,

-      l’église Saint-Etienne, au nord de l’actuelle cathédrale, à la fin du Vème siècle,

-      l’église des Saints-Apôtres (actuelle église Saint-Nizier), sur la rive gauche de la Saône, où cinq évêques sont enterrés, au VIème siècle,

-      l’église Saint-Jean, construite à l’emplacement du Baptistère Saint-Etienne, par la suite.

 

On identifie quatre « archevêchés ».

 

 

 

La Maison du Custode

 

Le Chanoine Custode a en charge la paroisse et habite une maison située à proximité des églises Saint-Jean et Saint-Etienne, sans doute le long de la Saône. C’est là qu’auraient résidé plusieurs évêques.

 

Cette maison est reconstruite par Leidrade (798-814) après le passage des troupes de Sarrasins et de Charles Martel au VIIème siècle.

 

 

 

Le Palais archiépiscopal

 

Sous cette appellation est connue la maison que Leidrade fait construire au sud de la cathédrale avec un cloître pour les clercs, appelé par la suite « Petit Cloître », et d’autres bâtiments. Leidrade informe l’Empereur Charlemagne qu’il pourra l’y accueillir.

 

Manécanterie

Petit Cloître

St-Jean

antique

St-Etienne

baptistère

Ste-Croix

(paroisse)

 

En 1072 (1076) l’archevêque Humbert 1er restaure la « maison de l’archevêque »et ajoute des tourelles.

 

A partir de 1165, sous l’épiscopat de Guichard (1164-1181) commence la construction d’une enceinte qui définit le périmètre du « Cloître Saint-Jean », enfermant au nord les églises Saint-Jean, Saint-Etienne et Sainte-Croix, au sud l’église paroissiale Saint-Romain, la manécanterie, l’auditoire, la prison, les résidences des chanoine, le palais archiépiscopal…

 

représentation du Cloître Saint-Jean

représentation de l’enceinte nord du Cloître Saint-Jean

représentation du Groupe épiscopal

 

St-Romain

 

Petit Cloître

Archevêché

St Jean

actuel

 

 

Aux XIIIème et XIVème siècles les archevêques, tout en gardant leur palais auprès de la cathédrale, résident au Château de Pierre-Scize (voir plus loin).

 

En 1443 l’archevêque Charles de Bourbon (1446-1488) fait reconstruire le Palais archiépiscopal, et en 1468 revient y résider en permanence, le Château de Pierre Scize étant devenu prison royale. A cette époque une liaison est faite entre les deux corps de bâtiments à l’aplomb du pont.

 

plan sous François 1er (1515-1547)

plan de 1550

 

En 1564, une grande galerie est construite et le palais rénové pour la venue de Charles IX à l'archevêché.

 

Louis Alphonse de Richelieu (1628-1653) construit la Salle des Pas-Perdus, qui pourra accueillir jusqu’à 600 personnes comme pour les synodes qui regroupent les curés de tout le diocèse.

 

En 1664-1677, Camille de Neuville (1653-1693) fait construire une galerie pour abriter sa bibliothèque, des voûtes côté Saône et une entrée plus imposante.

 

Entre 1732 et 1753 sont effectuées plusieurs réparations dans la résidence, l’officialité, la prison, etc.

 

Pierre Guérin De Tencin (1740-1758), en accord avec les Chanoines, ajoute le long de la Saône, sur la base des plans de l’architecte Jacques-Germain Soufflot, un salon de réception prolongé au nord par une terrasse, deux portails au fond de la cour : côté nord une entrée dans la cathédrale, côté sud une entrée dans les appartements qui longent la cathédrale. Au premier étage situé le long de la rivière il y a la chapelle de l’archevêque, la bibliothèque, la chambre des hôtes princiers, la chambre du chambellan, la « chambre du pape ».

 

Les Chanoines, de leur côté, sur la base des plans de l’architecte Jean-Baptiste Masson, font détruire la partie ouest qui abrite autour du « petit cloître Saint-Jean » la manécanterie, des boutiques, des logements, des services (archives, justice…), pour construire à partir de 1768 l’édifice qui héberge les services diocésains depuis la Seconde Guerre mondiale.

 

 

édifice construit

par les Chanoines

 

entrée

Primatiale

appartements de l’Archevêque

 

entrée

appartement

 

salons, chapelle

 bibliothèque

 

En 1778 un pont de pierre, Pont de l’Archevêché ou Pont Saint-Jean, est inauguré sur la Saône dont le quai est surélevé, et une nouvelle porte est ouverte dans cette direction.

 

En 1792 la galerie Neuville est détruite. Pendant l’épiscopat de l’évêque constitutionnel Lamourette (1791-1794), installé en l’église Saint-Nizier, le Palais devient caserne et hôpital militaire.

 

En 1796 le Palais est acquis comme bien national par trois propriétaires dont l’un y réside ; le reste est loué à l’Etat comme Tribunal civil.

 

En 1802, pour loger le nouvel archevêque, Joseph Fesch, la Ville doit louer aux propriétaires le Palais.

 

En 1810 une partie est détruite pour faciliter l’accès au nouveau pont construit en 1808.

 

Les propriétaires se refusant à vendre, en 1812 le Cardinal Fesch va résider à la Maison des Chartreux.

 

En 1814, au départ de l’archevêque pour Rome, le Palais est transformé en bureaux et logements d’officiers.

 

En 1820 les propriétaires vendent conjointement à l’Etat, aux départements du Rhône et de la Loire et à la Ville de Lyon, le Palais qui devient résidence officielle de l’archevêque. Sous le mandat de l’administrateur apostolique, Mgr Des Pins, sont effectuées plusieurs tranches de travaux d’aménagement intérieurs (salon, chapelle…) et extérieurs (cour…) avec différents architectes.

 

En 1865-1866, pour permettre l’élargissement de la rue de l’archevêché (actuelle avenue Adolphe Max) au sud, l’église Saint-Pierre-le-Vieux, qui a été transformée en logements à la Révolution, est détruite.

 

A la suite de la loi de 1905, le Cardinal Coullié doit quitter le Palais le 11 décembre 1906 ; il réside quelques mois tout à côté dans un logement mis à sa disposition au 2 avenue du Doyenné. Le 20 janvier 1907 le Palais devient propriété du Domaine.

 

Le Palais aura héberger plusieurs papes : en 1273 Grégoire X pour le 2ème concile de Lyon, en 1305 Clément V ; plusieurs rois de France : en 1389 roi Charles VI, en 1495 Charles VIII, en 1548 Henri II, en 1564 Charles IX, en 1574 Henri III, en 1595 Henri IV, en 1622 Louis XIII, et en 1805 et en 1815 Napoléon 1er ; mais aussi plusieurs rois et princes étrangers.

 

 

 

Le Château de Pierre Scize (1206-1468)

 

En 1206, ou même dès 1197, le Château de Pierre Scize, construit aux Xème-XIème siècles à l’entrée nord de Lyon sur la rive droite de la Saône, sert de refuge à l’archevêque Renaud de Forez (1193-1226) pendant les troubles qu’il doit subir dans la cité.

 

Aux XIIIème et XIVème siècles les archevêques, tout en gardant leur Palais auprès de la cathédrale, résident au Château de Pierre-Scize.

 

L’archevêque Pierre de Savoie (1308-1332), après avoir tenté de reprendre autorité sur la cité, y est mis en résidence surveillée par Philippe le Bel. Il est libéré grâce à l'intervention du Pape. Il doit accepter par le traité de Vienne (Isère) du 12 avril 1312 de perdre tout pouvoir temporel, par exemple le droit de justice. Il garde juridiction sur le Château de Pierre-Scize et le Cloître Saint Jean, tandis que les représentants du Roi gèrent la cité. Il y signe en 1320 la Charte Sapaudine.

 

En 1468 le château devient pour un temps prison royale.

 

            représentation du Château de Pierre-Scize

 

 

 

La Maison des Sœurs de Jésus-Marie (depuis 1907)

 

En janvier 1907, la Congrégation des Religieuses de Jésus-Marie loue au diocèse une maison située 1 place de Fourvière.

 

Depuis cette date cette maison sert de résidence à l’archevêque et à certains de ses collaborateurs ; elle héberge aussi des services diocésains comme, par exemple, les archives ou la chancellerie. D’autres services quittent progressivement cette maison pour aller « en ville » (rue Mulet, avenue Adolphe Max, rue Jean Carriès, etc.)

 

photographie de l’archevêché à Fourvière

 

 

 

 

 

DOCUMENTS

 

 

-      LEIDRADE, Première lettre à Charlemagne (voir traduction française)

 

-      CLERC Stanislas, 1838, Archevêché, Lyon ancien et moderne, pp.158-173

 

-      LEYMARIE Henri, 1843, Notice historique sur les églises de Saint-Jean, de Sainte-Croix, de Saint-Etienne et sur la Manécanterie, Revue du Lyonnais, pp.1-79

 

-      ROUX J., 1851, De la chapelle de l'archevêché, Revue du Lyonnais, pp.155-159

 

-      MARTIN Jean-Baptiste, 1907-1909, Histoire des églises et des chapelles de Lyon (tome 1 sur gallica, tome 2 sur gallica)

 

-      VANEL Jean-Baptiste, 1912, L’Archevêché de Lyon

 

-      COTTIN François-Régis, 1992, Le Palais archiépiscopal de ses origines à la Révolution, Le Palais Saint-Jean, pp.41-57

 

-      MATHIAN Nathalie, 1992, Du Palais archiépiscopal au Palais Saint-Jean, Le Palais Saint-Jean, pp.60-89

 

-      DUFIEUX Philippe, 2004, Le mythe de la primatie des Gaules : Pierre Bossan (1814-1888) et l’architecture religieuse en Lyonnais au XIXè siècle, pp.119sq

 

-      Archives municipales de Lyon, Les plans généraux de Lyon XVIe-XXe siècles

 

-      Archives municipales de Lyon, Lyon en 1550

 

-      site veroselyon, Etablissements religieux en 1550

 

-      voir notices sur les églises Saint-Romain et Saint-Pierre-le-Vieux, le Centre diocésain, les Cathédrales de Lyon

 

 

g.decourt