L’Atelier d’Etienne-Martin
Exposition au Musée des Beaux-Arts de Lyon
22 octobre 2011 – 23 janvier 2012
C’est
à Lyon que l’artiste Etienne-Martin (à ne pas confondre avec le peintre Jean
Martin) suit les cours de l’École des Beaux-Arts et fait une rencontre décisive
: celle de Marcel Michaud. Celui-ci sera son premier galeriste, et l’animateur
du groupe Témoignage où il côtoiera
des écrivains, des musiciens, mais aussi des peintres, comme Jean Bertholle et
Jean Le Moal, et des sculpteurs comme François Stahly.
Marcel
Michaud dirige à Lyon la galerie d’art Folklore ;
il anime le groupe Témoignage, où se
rencontrent depuis 1936 Louis Thomas, Etienne-Martin, Jean Le Moal, Jean Bertholle
(Aléric), René-Maria Burlet, Camille Niogret, Jean Manessier, Jean Martin, Léon
Reymond, César Geoffray, Claudius Petit… ; il fonde en 1937 la
revue Le Poids du monde. Dans son
texte il précise que les artistes choisis par les « lyonnais »
n’avaient pas tous à l’origine la claire conscience de faire œuvre d’artiste
chrétien mais sont venus progressivement à exprimer de cette manière
spirituelle leurs convictions profondes.
L’homme dans son cœur (…) trouve Dieu s’il en est assez amoureux. Les preuves de présence sont
permanentes pour ceux qui ne les veulent pas sous forme d’anges joufflus ou de
vieillards à barbe de patriarches : IMAGINONS Dieu toujours présent dans
chaque force, dans chaque forme, dans chaque signe d’amour et je demande aux
dirigeants catholiques de ne pas chasser le poète du temple.
Ce sont ces signes, ces appels, ces offrandes
incantatoires que les artistes lyonnais essaient de retrouver et ce, dès 1935.
Ils le font peut-être en balbutiant mais, j’en suis garant, avec une bonne
volonté amoureuse formelle.
En 1936 René-Maria Burlet fonde avec quelques jeunes
artistes, poètes, peintres et sculpteurs en quête spirituelle, le groupe Témoignage (1936-1943) et devient
rédacteur en chef de la revue Le poids du
monde (1937-1940).
Tous ces artistes pensaient qu’après les révolutions
et les apports impressionnistes, cubistes et surréalistes, on ne pouvait plus
revenir uniquement à la peinture de chevalet, de divertissement pictural et
sensuel, mais qu’on devait s’efforcer de retrouver le mur, la collaboration
avec l’architecture et s’élever, comme au Moyen- Age, au Sacré et au Social.
Pour cette raison, plusieurs de ces artistes reprirent les métiers d’art qui
correspondent à l’exigence du mur : fresques, vitraux, tapisseries, et ils
furent les premiers à le faire.
(in
VOLLERIN Alain, 2001, Le Groupe
Témoignage de Lyon, Mémoire des
Arts)
RESSOURCES
Musée
des Beaux-Arts de Lyon, L’Atelier
d’Etienne-Martin
Musée du diocèse de Lyon, notices sur René-Maria
BURLET, Louis
THOMAS, Camille
NIOGRET, Marie
Alain COUTURIER, Expositions
d’art religieux de 1947