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querelle des reliques : Saint-Irénée v. Saint-Just

1240-1410

 

 

 

 

 

En 177 la persécution des chrétiens de Lyon conduit à la mort une quarantaine d’entre eux dans l’amphithéâtre des Trois-Gaules mis à jour en 1960 par Amable Audin, puis quelques mois plus tard ceux qui y avaient échappé : Alexandre et Epipode (Epipoy).

 

Alors que les corps des premiers martyrs sont brûlés et leurs cendres jetées au Rhône, ceux de ces derniers sont ensevelis dans la nécropole de Trion.

 

Au Vème siècle, là où sont recueillies leurs reliques (le Puits des Martyrs selon De Rubys) l’évêque Patient fait construire une basilique dite « cimétériale », dédiée à saint Jean.

 

Au VIème siècle, Grégoire de Tours indique que dans la crypte de cette église repose le corps de saint Irénée et ceux d’Alexandre et Epipode et que la terre du Puits des martyrs est source de guérison pour les pèlerins.

 

Au IXème siècle, l’église « haute » sert aux offices paroissiaux, tandis que l’église « basse » (la crypte) sert au culte des martyrs dont les reliques reposent sous trois autels distincts.

 

 

 

En 1240 les chanoines de Saint-Just affiche dans leur église un catalogue qui dresse la liste par ordre historique des reliques présentes dans leur église : Polycarpe, Irénée, Just, Epipoy et Alexandre, qui appartiennent à de l’Eglise de Lyon, et celles de Barthélemy, Thomas, Etienne, Jules, Blaise et des Macchabés.

 

A la fin du XIIIème siècle selon Saint-Aubin, une commission épiscopale aurait confirmé que l’église Saint-Just possédaient les reliques authentiques de Just et Viateur, des évêques Rémy, Aubin, Antioque, Elpide, Patient, Etienne, Lucipin et Ange, et celles de Constantin, Pèlerin et Eusèbe, auxquels s’ajouteraient celles de Irénée et de trois martyrs.

 

En 1410 l’archevêque Philippe de Thurey dirige lui-même une commission d’enquête au sujet des reliques des saints Irénée, Alexandre et Epipode. A la crypte de Saint-Irénée sont retrouvées quelques reliques, entre autres le crâne de saint Irénée. Le 5 avril l’archevêque procède à la translation de ces reliques ; il en institue la commémoration au calendrier liturgique, fête transférée par la suite au 2ème dimanche après Pâques selon Gervaise (p.226).

 

Après avoir consulté plusieurs documents (Catalogue de Saint-Just, Martyrologes, Vies de saints, etc.) conservés à l’archevêché, à Saint-Just, à Saint-Nizier et à Ainay, l’archevêque conclut que les reliques authentiques reposent en l’église Saint-Irénée (voir le décret sur la relève des reliques).

 

En 1413 le chapitre de Saint-Just porte l’affaire devant le Sénéchal : au vu des miracles produits en l’église Saint-Irénée celui-ci déclare que là reposent les véritables reliques.

 

 

 

En 1562, dans la nuit du 30 avril au 1er mai, le Baron des Adrets détruit l’église haute et disperse les reliques qui seront recueillies par la suite dans un ossuaire.

 

 

 

 

 

DOCUMENTS

 

 

-      EUSEBE de CESAREE, 300-324, Lettre des Martyrs de Lyon, édition critique des Sources chrétiennes, 2006

 

-      GREGOIRE de TOURS, 590, Libri miraculorum. Liber primus. De Gloria beatorium martyrium, ch.49-50, in MIGNE, Patrologia latina, Grégoire de Tours, col.751-752

 

-      ADON, 1001-1200, Martyrologe

 

-      DE RUBYS Claude, 1604, Histoire véritable de la ville de Lyon, contenant ce qui a esté obmis par Maitres Symphorien Champier, Paradin et d’autres, 1/24

 

-      SAINT-AUBIN Jean (de), 1666, Histoire Ecclésiastique de la Ville de Lyon, pp.70sq

 

-      GERVAISE François Armand, 1723, La vie de saint Irénée, Volume 2

 

-      NIVON Nicolas, 1731, Voyage du saint calvaire sur la montagne des martyrs de Lyon, à St-Irénée, éd. 1764, pp.311sq

 

-      Confrérie des saints Martyrs de Lyon, 1817

 

-      COLLIN de PLANCY Jacques Albin Simon, 1821, Dictionnaire critique des reliques et des images miraculeuses, Volume 1

 

-      BARD Joseph, 1842, Statistique générale des basiliques et du culte dans la ville de Lyon

 

-      MAITRE Léon, 1913, Les débuts du christianisme en Gaule : I. Les martyrs et les monuments témoins de leur culte ; II. Les coutumes et les mœurs religieuses, Revue d'histoire de l'Église de France, 4/19, pp.5-27

 

-      FABIA, Philippe, 1934, Pierre Sala, sa vie, son œuvre avec la légende et l'histoire de l'Antiquaille. pp.264-281

 

-      AUDIN Amable, 1952, Sur la géographie du Lyon romain : la population, les voies et les quartiers d'après les documents épigraphiques, Revue de géographie de Lyon, 27/2, pp.133-139

 

-      site patristique.org, 1977, Chronique du colloque sur les Martyrs de Lyon (19-23 septembre 1977)

 

-      PRIVATI, PERINETTI, JANNET-VALLAT, COLARDELLE, REYNAUD, 1989, Les édifices funéraires et les nécropoles dans les Alpes et la Vallée du Rhône. Origines et premiers développements, Publications de l'École française de Rome, Actes du XIe congrès international d'archéologie chrétienne. Lyon, Vienne, Grenoble, Genève, Aoste (21-28 septembre 1986), pp.1475-1514

 

-      BEAUJARD Brigitte, 2000, Le culte des saints en Gaule : les premiers temps, d’Hilaire de Poitiers à la fin du VIe siècle

 

-      site patrimoine Rhône-Alpes, 2001, Maison, puis couvent de visitandines Sainte-Marie de l'Antiquaille

 

-      site patrimoine Rhône-Alpes, 2001, Chapelle souterraine dite caveau de saint Pothin

 

-      BOURRIT Bernard, 2008, Martyrs et reliques en Occident, Revue de l’histoire des religions, 4, pp.443-470.

 

-      POULLARD Emmanuelle, 2010, Le culte des saints dans l’ancien diocèse de Lyon. Première approche sur les reliques et les pèlerinages des débuts du christianisme à la période moderne

 

-      REYNAUD, GUIBERT, BOUVIER, LANOS, DUFRESNE, 2012, Saint-Irénée (Lyon) : une église funéraire des Ve-VIIe-Xe siècles, Revue archéologique de l'Est, Tome 61

 

-      La Croix, 2013, Pour la police scientifique, le « crâne de saint Irénée » est celui d’une femme, 4 février

 

-      GUYARD Nicole, 2014, De l’inventaire à l’histoire 1 ; De l’inventaire à l’histoire 2

 

-      site patrimoine de Lyon, Crypte Saint-Irénée

 

-      voir les notices sur POTHIN, BLANDINE, EPIPODE (Epipoy), ALEXANDRE, IRENEE, PATIENT ; sur le Catalogue des reliques de l’église Saint-Just de Lyon, le Cachot de saint Pothin, la Fête des Merveilles, les reliques des  martyrs

 

 

 

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