musée du diocèse de lyon

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Fourvière avant la basilique

1168-1896

 

 

 

 

 

Sur la colline située à l’ouest de la Saône sont édifiés aux temps des Romains un forum, un amphithéâtre, un odéon, des commerces, des thermes, des habitations… Le nom du lieu vient de Forum Vetus. Les bâtiments ont été ensuite abandonnés, pillés, et ont servi de carrière.

 

Certaines informations données par les chartes ou les plaques commémoratives sont fausses. Ainsi :

-      aucun document ne permet de dire qu’une chapelle ait été érigée au IXème siècle ou plus anciennement encore à l’époque de saint Pothin,

-      les découvertes archéologiques du XXème siècle situent le lieu des martyres de 177 non pas à Fourvière mais au pied de La Croix-Rousse.

 

 

 

1168…1180

 

Olivier de Chavannes, doyen du Chapitre de la cathédrale, fait construire, à une date non précisée, une chapelle dédiée à saint Thomas Becket de Cantorbery, canonisé en 1173, avec lequel deux archevêques de Lyon ont des liens amicaux : GUICHARD (1164-1181) qui l’accueillit en son monastère de Pontigny quand il fut abbé, et son condisciple anglais Jean de BELLEMAINS (1182-1193). Il la dote de plusieurs revenus fonciers.

 

L'œuvre n'était ni vaste ni somptueuse ; sa position admirable, les souvenirs de l’histoire héroïque et religieuse, auxquels elle se rattachait topographiquement, la recommandaient, plus que son architecture et ses richesses, à la curiosité des visiteurs. On a pu la voir du reste, jusque dans ces derniers temps (début du XXème siècle), conserver sa physionomie et ses dimensions ; elle n'est tombée que récemment, au vif déplaisir des archéologues, conservateurs par tradition et par goût, sous la nécessité d'ajouter à la basilique neuve les locaux exigés par ses services et par les dépendances inférieures de sa grandiose et commode sacristie. Ce qu'on appelait la nef de Saint-Thomas, facilement isolable des aménagements qu'elle avait subis dans le cours des âges, la constituait, dans sa totalité. Son chevet était tourné au soleil levant et recevait les premiers rayons qui émergeaient du sommet des Alpes ; six fenêtres, trois au nord et trois au midi, y répandaient la clarté ; l'unique porte d'entrée s'ouvrait entre deux gracieuses colonnettes, supportant une archivolte ogivale d'un très pur dessin. Le clocher, élevé sur la même ligne que la façade et à droite, était de construction un peu postérieure ; c'est au-dessous de son premier étage, dans un espace obscur et étroit que fut dressé l'autel de la Sainte Vierge, appelé à une si prodigieuse destinée et à de si magnifiques transformations.

(MARTIN, p.2)

 

 

1192

 

Jean de BELLESMAINS érige la chapelle en Collégiale, placée sous la protection du Chapitre cathédral. Les « chapelains » qui la desservent forment un chapitre en l’honneur de Notre-Dame-de-Bon-Conseil, dirigé par un prévôt, choisi parmi les chanoines ; des revenus paroissiaux sont attribués au chapitre de Saint-Thomas. Le Chapitre de Saint-Jean monte célébrer la fête de saint Thomas et celui de Fourvière descend célébrer les grandes fêtes à la cathédrale.

 

voir Charte de la première fondation de la Collégiale de Fourvière

 

 

1251

 

Le 14 février, le Pape Innovent IV, lors de son séjour à Lyon, adresse une bulle au Prieur de Saint-Irénée, où il résidait, et au Prévôt de Fourvière, pour remercier les Lyonnais de leur accueil.

 

voir Lettre du Pape Innocent IV

 

 

1263

 

En juillet l’archevêque Philippe de Savoie apporte plusieurs changements à Fourvière : le nombre des chapelains passent de 4 à 10, dont 4 prêtres, 2 diacres et 2 sous-diacres ; la charge de curé-sacristain est instituée ; l’assistance aux offices est prescrite, etc.

 

voir Charte de la seconde fondation

 

 

1476

 

Lors de son séjour à Lyon entre le 24 mars et le 10 juillet le Roi Louis XI rétablit la solennité des cérémonies et dote la Collégiale des revenus de vingt-cinq paroisses : Charlieu , Saint-Nizier-sous-Charlieu, Saint- Pierre-la-Nouvelle , Esguebande, Muiller, Saint-Julien d..., Saint-Bonnet de Crax, Saint-Denis, Chaudon, Villiers, Messilly, Mars, Allyaud de la Roève, Brinon, Barmon, Belleroche, Saint-Germain-la-Montaigne, Ambierle, Changy, Arcon, Vivant, Saint-Hilaire, Cunisif, Regny, Chaconno, le Petit-Saint-Symphorien.

 

voir Lettre de donation de Louis XI à Fourvières

 

 

 

1562

 

Les troupes du baron des Adrets saccagent le sanctuaire de Fourvière. Le chapitre de Fourvière n’a pas les moyens de le restaurer et fait appel au Chapitre de Saint-Jean.

 

1580

 

Le Chapitre de Saint-Jean fait réparer le toit de la chapelle Notre-Dame et son clocher.

 

1585

 

L’autel de Notre-Dame est restauré.

 

1590

 

Prennent fin les travaux de réparation de la nef de la chapelle Saint-Thomas.

 

1598

 

Une statue de la Vierge en bois remplace celle qui a été détruite en 1562.

 

1622

 

Des stalles sont installées au chœur et le clocher restauré.

 

 

1628

 

Une épidémie de peste atteint la région lyonnaise.

 

 

1630

 

Grâce à un chapelain, Claude Ferrier, un deuxième autel est dédié à Notre-Dame-des-Grâces ou Notre-Dame-de-Toute Grâce. Le sanctuaire devient un lieu de pèlerinage de plus en plus fréquenté.

 

1638

 

Lors d’une épidémie survenue à l’Hospice de la Charité, les administrateurs de l’Aumône générale organisent une procession jusqu’à Fourvière.

 

 

1643

 

Le 12 mars après-midi, les Echevins de Lyon, devant la permanence depuis quinze années de la maladie dans la cité, mettent celle-ci sous la protection de Notre-Dame-de-Fourvière : ils s’engagent à ériger deux statues (devant la Loge des Changes et au milieu du Pont du Change) et à organiser une procession annuelle pour la fête de la Nativité de Marie. Ainsi le 8 septembre suivant, les échevins, suivis de la population valides montent à Notre-Dame de Fourvière.

 

voir Texte du Vœu des Echevins de Lyon

 

 

1681

 

Le Cardinal Camille de NEUVILLE rétablit la Confrérie de Notre-Dame-de-Fourvière, qui avait cessé d’exister en 1562. De cette époque date la procession du Saint-Sacrement et la bénédiction de la ville.

 

Grâce à un membre de la confrérie, Antoine Guillermin, un troisième autel est installé en hauteur dans la nef Saint-Thomas.

 

 

1705

 

Sont gravées les premières médailles de Fourvière.

 

 

Une plaque commémorative rappelle le vœu par ce texte :

 

En l'année MDCCV

Messire Cachet de Montézan, comte de Garnerans, seigneur de Balmont, ancien président au parlement de Dombes, prévôt des marchands ;

Nobles François Dufournel avocat en parlement et ès cours de Lyon, seigneur du Breuil ; Marcellin Gayot ; Jean Hubert ; et Mathieu de la Font, conseiller du Roi, garde-scel en a jurisdiction de la Douane ; Echevins :

Informés que la ville de Lyon a été plusieurs fois affligée de la peste, et qu'en l'année MDCLX , Messire Hugues de Pomey, seigneur de Rochefort-les-Sauvages et Rancé, conseiller du Roi en ses conseils, ci-devant en son siège présidial de Lyon, prévot des marchands ; Nobles, Marc-Antoine Mazenod, Charles Rougier, Ecuyers, Conseillers du Roi en la sénéchaussée et présidial de cette ville ; Jacques-Michel de la Tour-des-Champs ; et Barthelemy Ferras ; Echevins :

Firent vœu pour eux et pour leurs successeurs d'aller en corps tous les ans le VIII de septembre à Notre-Dame de Fourvières ;

Pour suivre leurs intentions en accomplissant le même vœu, ont fait mettre ce monument pour servir à la postérité.

 

Au milieu du XVIIIème siècle ont lieux des travaux de restauration et d’agrandissement.

 

 

1796

 

Le Chapitre est dispersé et sont mis en vente les biens suivants :

 

Cy devant Eglise et Chapelle de Fourvière et ses dépendances, un Escalier en pierre à vis à noyau à l'orient, un porche au bout de l'église paroissiale, trois sacristies et un clocher.

De ces église et chapelle dépendent une sacristie située au chevet de ladite Chapelle, une pièce au-dessus, à cheminée, prenant entrée par le susdit escalier et ses jours par des croisées à l'orient et au midi, d'une autre pièce au-dessus avec mêmes entrée et jours, se terminant par un toit à quatre égouts, d'un clocher avec sa charpente en Beffroy, d'un Belvéder, d'un escalier en bois à vis à noyau qui dessert ledit clocher et Belveder et lequel escalier a son entrée par l'église.

 

Les biens sont achetés par Mme Besson, née Elisabeth Rivoiron, qui les conserve et restaure le culte marial en faisant appel à un prêtre qui a prêté serment à la Constitution civile du clergé.

 

 

1803

 

Le 31 janvier, le Cardinal FESCH, dès son arrivée, interdit le culte et demande la fermeture de la chapelle aux pouvoirs publics.

 

1804

 

La Fabrique de Saint-Jean est autorisée à faire l’acquisition des édifices.

 

1805

 

Le Cardinal FESCH rachète le site, les frères CAILLE ayant acheté la propriété de la famille d’Albon au nord de la chapelle de Fourvière ; il nomme deux chapelains.

 

Le 16 avril le pape Pie VII s’arrête à Lyon, à son retour de Paris.

 

Le 18 avril le Cardinal FESCH ouvre le sanctuaire.

 

►voir Mandement de S. E. Mgr. le Cardinal Fesch pour l'ouverture de l'église de Notre-Dame et de Saint-Thomas de Fourvière

 

Le 19 Pie VII monte à Fourvière et bénit la cité de la terrasse de la maison des frères CAILLE.

 

 

 

1830

 

Pour contrecarrer le projet de fortification de la cité qui détruirait le sanctuaire, la famille de Pauline Jaricot, fondatrice de l'œuvre catholique de la Propagation de la Foi, rachète la propriété dite Bréda qui deviendra le clos Jaricot avec la maison dite « de Lorette », et diverses propriétés sur les pentes.

 

1831

 

M. Gouchenand fait construire par l’architecte J.M.Pollet, une tour carrée munie d’un télescope, d’une lunette et d’un restaurant.

 

 

1832

 

Survient une épidémie de choléra qui épargne les Lyonnais. Une commission se réunit pour commander à Victor ORSEL un tableau commémoratif intitulé La Ville de Lyon sauvée du choléra, qui porte cette légende :

 

L’an de grâce 1832,

tandis que le choléra-morbus sévissait dans toute la France,

la ville de Lyon ayant été préservée de ce fléau par la toute-puissante intercession de la bienheureuse Vierge Marie,

les fidèles de cette ville ont fait vœu de placer ce tableau dans la chapelle de Notre-Dame de Fourvières,

comme un monument de leur reconnaissance envers la Mère de Dieu.

 

1835

 

L’épidémie revient qui épargne à nouveau la ville ; une inscription est placée au-dessus de la porte de la nef de Saint-Thomas :

 

A Notre-Dame de Fourvières,

Lyon reconnaissant d’avoir été préservé du choléra

en MDCCCXXXII et MDCCCXXXV.

 

Mgr Des PINS demande à l’architecte Chenavard un projet de construction d’une nouvelle église.

 

1843

 

A l’occasion du bicentenaire du vœu est instituée par le Cardinal De Bonald le 8 septembre la « messe du vœu ».

 

 

1844

 

Le Cardinal De BONALD charge l’architecte BOSSAN de l’entretien et de la réparation des bâtiments et ne soutient le projet de construction.

L’un des terrains de la famille Jaricot est revendu à Mme Augustine Rocoffort.

 

1847

 

Des projets d’aménagement se font jour : liaison entre les collines de La Croix-Rousse et de Fourvière par pont suspendu, percement d’une montée, etc.

 

1848

 

Le cardinal De BONALD renouvelle le vœu de 1643 et rétablit la Confrérie de Notre-Dame-de-Fourvière et sa fête patronale du 8 septembre. Désormais les 12 chapelains sont placés sous la responsabilité d’un Recteur ; ils portent un camail noir doublé de violet, chantent ma messe quotidienne à 10 heures et les vêpres à 15h ; ils sont logés à proximité.

 

1850

 

Des travaux d’aménagement intérieur, qui font l’objet de critiques (ROUX, 1853), permettent d’accueillir davantage de pèlerins ; une nouvelle chapelle dédiée à saint Joseph est construite à côté de la chapelle saint-Thomas.

 

 

1851

 

Pauline Jaricot, ruinée par la faillite de son entreprise de Rustrel, trouve une source de revenu dans l’ouverture d’un chemin à péage donnant accès à Fourvière en traversant sa propriété.

 

1852

 

Mme Rocoffort construit sur sa propriété, à proximité de la chapelle Sainte-Philomène de Pauline Jaricot, une maison appelée La Providence.

 

Le clocher menaçant ruine, un membre de la confrérie, François Desgeorge, propose la construction d’un campanile, plus élevé que la tour voisine, surmonté d’une statue de la Vierge, telle « que son éclat rayonnerait aux quatre points cardinaux et que pourrait la saluer de loin l’étranger qui a entendu parler des merveilles de ce sanctuaire vénéré ». L’œuvre est confiée au sculpteur FABISCH : un bronze doré de 5,60 mètres sur un socle portant sur ses quatre faces différentes inscriptions :

 

►voir inscriptions sur le socle de la statue de la Vierge dorée

 

La fonte prend du retard en raison de l’inondation par la Saône de l’atelier du fondeur et de la demande de la Commission d’apporter des modifications (ROUX) ; la statue ne peut être inaugurée le 8 septembre. La cérémonie est reportée au 8 décembre avec une procession, une affiche gigantesque portant l’inscription LYON A MARIE 1643-1852, la bénédiction de la statue, des illuminations ; celles-ci, en raison des intempéries, sont reportées au dimanche 12 décembre. Ce jour-là l’émir Abd-El-Khader et sa suite, sur la route de Paris à Marseille, s’arrêtent à Lyon qui est illuminé.

 

 

1853

 

Le 7 mars, pour acheter les terrains nécessaires au projet d’agrandissement du site le Cardinal De BONALD crée la Commission de Fourvière.

 

Pauline JARICOT refuse de vendre sa propriété à la Commission de Fourvière.

 

La Commission de Fourvière qui vient d'être créée, en tout bien et tout honneur sous les auspices officiels du cardinal de Bonald, archevêque de Lyon, s'est donnée pour but la construction d'un vaste sanctuaire auquel la colline doit servir de piédestal de verdure, chose que Pauline avait voulue et réalisée vingt-cinq ans plus tôt, ainsi qu'elle le rappelle au cardinal de Bonald dans sa lettre superbe et filiale où elle sait allier la droiture de son propos au respect le plus affectueux et le plus profond, dans une perspective mystique du sacerdoce. Mais ces messieurs de la Commission ont leur plan, d'ailleurs naïf et derrière lequel se cachent des requins affairistes. Cela, Pauline le sait. Ce plan prévoit l'éviction de Mlle Jaricot et l'appropriation de son clos, à l'amiable bien sûr, pensent-ils. Or le clos vient de prendre de la plus-value avec le chemin à péage, dans le même moment où la Commission, n'ayant pas de fonds, voudrait l'acquérir au plus bas prix. Elle offre 100 000 francs. Pauline en demande 400 000, juste prix dont elle ne veut pas rabattre pour une raison plus précieuse que sa vie. En effet, la propriété a été hypothéquée par les gros créanciers. Le montant fixé par la Commission suffirait à les dédommager. Mais restent les petits créanciers, les canuts de Lyon, les ouvrières ses amies. « Ils me plaignent, écrit-elle, au lieu de me gronder. Tout cela est accablant. » Pour ces pauvres, pour ces démunis, qui ont prêté de tout leur cœur, ce serait le naufrage sans recours. Cela, Pauline ne l'acceptera jamais. Elle est disposée à quitter Lorette dans les vingt-quatre heures, mais à la condition d'être sûre que tous ses créanciers, les petits comme les gros, soient dédommagés. La Commission de Fourvière ne veut pas s'engager. Pour Pauline c'est une Commission fantôme, car elle ne peut joindre aucun des responsables, pourtant quotidiennement proches mais qui se dérobent et n'agissent que par intermédiaires et sans aucune signature.

La Commission, ne songeant qu'à ses propres buts, veille à décourager d'éventuels acquéreurs du clos de Lorette, sans égard pour sa propriétaire, Pauline Jaricot. Dans cette lutte sans fin, la guérilla est menée par le jeune et bouillant Joannès Blanchon, qui a l'excuse de n'avoir pas connu Pauline dans sa gloire et qui voit de loin, car il refuse le contact, cette vieille demoiselle cheminer péniblement, cassée par les infirmités et les dettes dues à son imprudence, pense-t-il. Joannès Blanchon, animateur de la Commission de Fourvière, deviendra préfet de la Congrégation des Messieurs de Lyon et membre du Conseil central de la Propagation de la Foi, ce qui fera dire avec tristesse, bien des années plus tard, par Mgr Lavarenne, lui aussi congréganiste, et président de la Propagation de la Foi, mais, grâce à Dieu, vice-postulateur de la cause de Pauline : « Elle passait pour une incapable, orgueilleuse et obstinée: et comme, par surcroît d'épreuve, les circonstances l'avaient obligée à soutenir des procès contre la Commission de Fourvière, les hommes les plus respectables, les plus sincèrement chrétiens, la considéraient avec une défiance qui allait jusqu'à l'hostilité. »

(NAIDENOFF, pp.85-86)

 

1856

 

Mme Rocoffort refuse de vendre sa propriété à la Commission et lui préfère l’Abbé Salignat, aumônier des Carmélites ; celui-ci ouvre alors un passage évitant le péage de la montée Jaricot, puis revend à la Commission. Un procès s’ensuit avec l’ancienne propriétaire.

 

Le projet de réfection de l’église se transforme en construction d’une nouvelle église sur les plans de BOSSAN.

 

Mgr de Bonald reste plutôt discret sur Fourvière. Lorsque les plans lui sont présentés, il les accepte, mais son sentiment est mitigé. Toutefois, pour ses promoteurs, l'approbation de l'archevêque est indispensable à la publicité du projet. Les relations entre les archevêques de Lyon et la commission de Fourvière n'ont d'ailleurs jamais été très claires. La commission et son président agissent en maître d'ouvrage privé et il faut reconnaître que le rôle des archevêques fut relativement limité. Les partenaires sont peu nombreux : deux architectes (Bossan, Sainte-Marie Perrin), le secrétaire de la commission (Blanchon), le recteur de Fourvière et l'archevêque de Lyon, quelques conseillers, à peine six protagonistes vraiment influents et dans la pratique, un seul clivage d'importance épisodique, ecclésiastiques d'un côté, laïcs de l'autre. L’absence de concours et de consultation fait planer un esprit de suspicion sur les agissements de la commission, et c'est un reproche récurrent.

(DUFIEUX, p.293)

 

1857

 

La Commission rachète la tour carrée érigée en 1831 pour la raser. Des querelles s’ensuivent sur la qualité du paysage, les perspectives, la compétence de la Commission, le respect des œuvres artistiques, etc.

 

 

1858

 

Sont publiées des statistiques de fréquentation de quelques sanctuaires mariaux :

 

Sanctuaires

Nombre annuel

de pèlerins

Nombre journalier

de messes

Nombre annuel

de communions

Nombre annuel

de processions

Nombre annuel

d’ex-voto

Fourvière

Lyon

1 300 000

35

130 000

50

46

Notre-Dame de la Garde

Marseille

150 000

7

20 000

?

40

Notre-Dame de Verdelais

Gironde

90 000

9

30 000

20

?

Notre-Dame des Ermites

Suisse

?

12

151 000

70

42

(BOUILLARD)

 

 

 

 

 

 

 

1862

 

Le 17 juillet, la Commission est reconnue définitivement propriétaire du clos Rocoffort et démolit La Providence.

 

1864

 

Elle ouvre les « Jardins du Rosaire » à travers la propriété Rocoffort.

 

1865

 

Elle devient propriétaire du domaine de Pauline Jaricot décédée en 1862.

 

1865

 

Le projet BOSSAN est exposé à l’Archevêché.

 

1870

 

Le 8 octobre, l’archevêque Mgr GINOULHIAC promet de favoriser la construction d’une église dédiée à la Vierge à Fourvière si la guerre épargne la population ; une plaque commémorative en témoigne :

 

Vœu à Notre-Dame de Fourvière.

Nous faisons vœu de prêter un généreux concours à la construction d’un nouveau sanctuaire à Fourvière,

si la très sainte Vierge, notre Mère Immaculée, préserve de l’ennemi la ville et le diocèse de Lyon.

 

1872

 

Le 8 avril, le terrain prévu est béni, et le 7 décembre posée la première pierre.

 

1884

 

Le 2 juin, est achevée la construction : le Cardinal CAVEROT scelle la croix qui surmonte la façade principale.

 

1890

 

Le 1er mai, le Cardinal FOULON célèbre la première messe dans l’église encore en chantier.

 

1896

 

Le 16 juin, le Cardinal COULLIE consacre l’église.

 

1897

 

Le Pape Léon XII érige la nouvelle église en basilique.

 

Dans la représentation du Vœu de 1643 les différents présidents de la Commission figurent sous les traits des échevins : Paul Brac De La Perrière, Alphonse de Boissieu, Prosper Dugas, Frapet, Lucien Brun, et sous les traits d’un malade Joannès Blanchon ; dans celle du Vœu de 1870 ce sont les archevêques De Bonald, Ginoulhiac, Caverot, Foulon et Coullié.

 

 

 

 

 

 

 

DOCUMENTS

 

 

 

-      Fondation du chapitre de Notre-Dame et Saint-Thomas de Fourvières, manuscrit, Bibliothèque de la Ville de Lyon, fonds Coste n° 2879

 

-      MARTIN Jean-Baptiste, 1909, Histoire des églises et chapelles de Lyon, tome 2, chapitre 1 Notre-Dame de Fourvière (abondante bibliographie)

 

-      CAHOUR Arsène, 1838, Introduction aux recherches historiques sur Notre-Dame de Fourvière

 

-      CAHOUR Arsène, 1838, Notre Dame de Fourvière ou recherches historiques sur l’autel tutélaire des lyonnais, et sur les principaux évènements qui en ont retardé ou hâté la gloire (avec les documents latin et français)

 

-      ROUX J, 1853, De la statue du clocher de Notre Dame de Fourvière, Revue du Lyonnais pp.167-172

 

-      SAINT-OLIVE P., 1853, Fourvières en présence du progrès matériel, Revue du Lyonnais pp.309-317

 

-      SAINT-OLIVE P., 1857, Fourvière Saint-Olive, Revue du Lyonnais pp.498-509

 

-      SAINT-OLIVE P., 1858, Fourvière en 1858, Revue du Lyonnais pp.494-503

 

-      BOUILLARD Jean-Baptiste, 1858, Notre-Dame de Fourvières. Son histoire, son culte et son influence

 

-      BECOULET Louis Léopold, 1861, La Sainte colline de Fourvières. Histoire de son sanctuaire vénéré

 

-      Inscription de la pose de la première pierre de Notre-Dame de Fourvière (vers 1872)

 

-      SAINTE MARIE PERRIN Louis Jean, 1896, La Basilique de Fourvière, ses origines, son esthétique, son symbolisme

 

-      Protestation contre la suppression de la nef de Saint-Thomas à Fourvière, un groupe de vieux lyonnais, 8 décembre 1897

 

-      CHATELUS Pierre, 1902, Notre-Dame de Fourvière et la piété lyonnaise

 

-      NAIDENOFF Georges, 1986, Pauline Jaricot

 

-      DUFIEUX Philippe, 2004, Le Mythe de la primatie des Gaules : Pierre Bossan (1814-1888) et l’architecture religieuse en Lyonnais au XIXè siècle

 

-      Archives Départementales du Rhône, Chapitre Saint-Thomas de Fourvière 1192-1790

 

-      Ministère de la culture, La Ville de Lyon sauvée du choléra par Victor ORSEL

 

-      UrbaLyon, Des innovations techniques fondamentales

 

-      voir notices sur AUGER, CAILLE, Pie VII à Lyon, ORSEL, FABISCH, Thomas BECKET, GUICHARD, De BELLEMAINS, Pauline JARICOT

 

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